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cloche
cloché
cloche (n.f.)
1.instrument creux de métal sonore qu'on fait vibrer de façon prolongée en en frappant l'intérieur ou l'extérieur.
2.chapeau de femme, de forme hémisphérique.
3.petit instrument émettant une sonnerie pour avertir.
4.chose en forme de cloche.
5.personne niaise, gauche, sotte etc.
6.(PejArgPop)personne dénuée de bon sens, d'intelligence.
7.(PejArgPop)personne atteinte de débilité.
cloche (adj.)
1.(familier)stupide, bête.
clocher (v. intr.)
1.(familier)être défectueux.
clocher (n.m.)
1.clocher; tour proche d'une église.
2.bâtiment élevé d'une église, où sont les cloches.
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⇨ definição de cloche (Littré)
⇨ definição - Wikipedia
cloche (n.f.)
abri, airain, ampoule, andouille, appel, beffroi, bélière, bête, bourdon, boursouflure, bronze, caisson, campagne, campane, carillon, chapeau, clarine, clochard, cloche de verre, clochette, clodo, clopinard, cloque, couvercle, crétin, grelot, idiot, imbécile, jacques, mendiant, misérable, niais, nigaud, protection, signal, sonnaille, sonnailles, sonnerie, sonnette, tarte, timbre, truand, vagabond
cloche (n.f.) (PejArgPop)
abruti, arriéré, conne, crétin, demeuré, idiot, imbécile, mongol, nigaud, sot, âne (PejArgPop, figuré), baudet (figuré), beauf (figuré, Sigle), bec-jaune (figuré), béjaune (figuré), benêt (PejArgPop), con (familier), corniaud (familier, figuré), cornichon (familier, figuré), couillon (familier), cruche (PejArgPop, figuré), débile (familier), grand dépendeur d'andouilles (vieux), twit (Canada Franco)
cloche (n.f.) (ellipse)
clocher (v. intr.)
aller à cloche-pied, boiter, broncher, chopper, claudiquer, clopiner, décliner, pécher
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Ver também
cloche (n.f.)
⇨ Doigt en battant de cloche • attacher une cloche à • bouée à la cloche • chapeau cloche • cloche de l'église • cloche de métallisation • cloche de verre • cloche à déboucher • cloche à fromage • cloche à melon • cloche à plongeur • cloche électrique • coup de cloche • courbe en cloche • déménager à la cloche de bois • piquer la cloche • saut (à cloche-pied) • saut à cloche-pied • sauter à cloche-pied • scie-cloche • son de cloche • taper la cloche • à cloche-pied
⇨ Ailly le Haut Clocher • Ferrières Haut Clocher • Hadancourt le Haut Clocher • Haut Clocher • Saint Martin du Clocher • esprit de clocher • querelle de clocher
⇨ Art-Cloche • Cloche (couvre-chef) • Cloche (format de papier) • Cloche (homonymie) • Cloche (milieu de culture) • Cloche GFM • Cloche JM • Cloche LG • Cloche d'arme mixte • Cloche de Batoche • Cloche de l'est (pomme) • Cloche de plongée • Cloche japonaise de la paix • Cloche à fromage • Division Bell (cloche) • Four à cloche • Grosse cloche de Bordeaux • James de La Cloche • La Cloche (journal) • La Cloche de détresse • La Cloche fêlée (journal) • La Cloche tibétaine • Lactosé au BCP / cloche • Lactosé bilié au vert brillant / cloche (BLBVB) • Le Baiser sous la cloche • Le Squelette sous cloche • Les Mômes de la cloche • Maurice Cloche • Ouvrage de la Cloche • Scie cloche • Un génie, deux associés, une cloche
⇨ Ailly-le-Haut-Clocher • Canton d'Ailly-le-Haut-Clocher • Clocher d'Ivan le Grand • Clocher de tourmente • Clocher en bâtière • Clocher porche de Mimizan • Clocher républicain • Clocher tors • Clocher trinitaire • Clocher à bulbe • Clocher à dôme à impériale • Clocher à flèche de charpente • Clocher à pavillon • Clocher-Mur • Clocher-porche • Clocher-tour • Clos du Clocher • Communauté de communes du Haut Clocher • Ferrières-Haut-Clocher • Fexhe-le-Haut-Clocher • Gare de Fexhe-le-Haut-Clocher • Hadancourt-le-Haut-Clocher • Haut-Clocher • Horloge de clocher • Liste d'églises avec clocher à horloge excentrée • Liste d'églises françaises à clocher-mur • Saint-Martin-du-Clocher • Tour-clocher de Crépol
cloche (adj.) [familier]
bête[Classe]
cloche (n. f.)
appareil acoustique - signaling device (en)[Hyper.]
attacher une cloche à[Dérivé]
cloche (n. f.)
chose tangible servant de protection[ClasseParExt.]
outil, ustensile de chimie[ClasseParExt.]
chose en forme de cloche[ClasseHyper.]
cloche (n. f.)
cucurbitacées (melon, citrouille...)[termes liés]
cloche (n. f.)
coiffure rigide de femme[Classe]
sans bords[Caract.]
millinery, woman's hat (en)[Hyper.]
cloche (n. f.) [péjoratif, argotique ou populaire]
personne qu'on trompe aisément[ClasseParExt.]
personne stupide[Classe]
cloche (n. f.) [ellipse]
chose en forme de cloche[ClasseParExt.]
appareil destiné à déboucher un tuyau[Classe]
W.C.[termes liés]
cloche (n. f.)
bouton, bouton-poussoir[Hyper.]
buzz (en) - bourdonner[Dérivé]
cloche (n. f.)
ouverture[Hyper.]
escopette, tromblon - entonnoir, verveux - instrument à vent, vent[Desc]
cloche (n. f.)
courbe, ligne courbe[Hyper.]
cloche (n. f.)
clocher (n. m.)
tour (haute construction)[Classe]
clocher[ClasseHyper.]
haut[Caract.]
ville[DomainDescrip.]
extérieur d'une église (édifice)[DomainDescrip.]
tour[Hyper.]
clocher (n. m.) [figuré]
patrie[Classe]
clocher (n. m.)
tour[Hyper.]
clocher (v. intr.) [vieux] [V]
marcher de façon dissymétrique[Classe]
clocher (v. intr.) [familier] [V]
ne pas convenir[Classe]
Le Littré (1880)
1. Instrument d'airain, en forme de coupe renversée, produisant des sons retentissants à l'aide d'un battant suspendu dans l'intérieur et mis en mouvement par le branle de la cloche, ou à l'aide d'un marteau placé à l'extérieur et mû directement ou par des ressorts. Sonner, tinter la cloche. Bénir une cloche. On sonnait la cloche à volées.
• Les cloches dans les airs de leurs voix argentines, Appelaient à grand bruit les chantres à matines (BOILEAU Lutr. IV)
• Tandis que dans les airs mille cloches émues D'un funèbre concert font retentir les nues (BOILEAU Sat. VI)
• Du dîner j'aime fort la cloche, Mais on la sonne en peu d'endroits (BÉRANG. Tournebr.)
• On se sert du son des cloches pour dissiper les nuées (BOSSUET Conn. III, 3)
Fig. Faire sonner la grosse cloche, faire intervenir dans une affaire celui qui a le plus de pouvoir.
N'être pas sujet au coup de cloche, être maître de son temps.
• Les horloges étaient défendues dans tous ses États, et on eût réputé pour insensé un homme ou une femme qui se fussent asservis à un coup de cloche (SEGRAIS Princesse de Paphlagonie, t. II, p. 217)
Fondre la cloche, prendre un parti, une résolution extrême ; en venir au fait, à l'exécution.
Être étonné, être penaud comme un fondeur de cloche, être fort surpris de voir manquer une chose sur laquelle on comptait. Locution tirée de ce qu'il arrive parfois que l'opération de jeter la cloche en moule manque.
• Si Foy eût pu soutenir ce style, la scène changeait ; M. Pasquier, surpris comme un fondeur de cloches, eût remis ses lois dans sa poche, et moi, petit propriétaire, ici je taillerais ma vigne sans crainte (P. L. COUR. Lettre X, t. I, p. 220)
Gentilshommes de la cloche, noblesse de la cloche, nom que l'on donnait aux descendants des maires et des échevins, maîtres, en leur qualité d'officiers municipaux, de la cloche de la commune, et anoblis en certaines villes par quelques charges municipales.
Coup de cloche, un coup frappé contre la cloche et qui la fait sonner ; et fig. un avertissement.
• Il est vrai que j'ai été fort malade ; ces petits avertissements sont des coups de cloche que bientôt il n'y aura plus d'heure pour nous (VOLT. Lett. Schomberg, 31 août 1769)
2. Terme de cuisine. Ustensile concave qui sert à faire cuire des fruits.
Couvercle en fer-blanc pour tenir les plats chauds.
Vase de verre dont on couvre le fromage pour le servir sur la table et sous lequel il se fait.
3. Dans le jardinage, vase de verre dont on couvre les plantes délicates. Plantes venues sous cloche.
Fig.
• Il était vrai que dès lors je pointais fort, mais c'était sous cloche (SAINT-SIMON 217, 181)
4. Dans les laboratoires, manchon ou cylindre creux en verre, ouvert par une extrémité et fermé par l'autre.
5. Nom d'une machine qui a la figure d'une cloche, et dans laquelle un homme peut demeurer sous l'eau pendant assez longtemps. Cloche à plongeur ou cloche à plonger.
6. Vésicule de sérosité qui se forme sur la peau. Il a des cloches aux pieds.
7. Terme de vétérinaire. Un des noms vulgaires de la cachexie aqueuse des bêtes à laine.
8. Terme de botanique. Fleur en cloche, fleur monopétale ayant à peu près la forme d'une cloche.
Double cloche, espèce de datura ; primevère doublée par la culture.
9. Terme de marine. Cylindre d'un cabestan.
Partie supérieure d'une manche à vent.
10. Terme de mineur. Cavité qui se forme au toit d'une galerie.
11. Terme de sondeur. Cloche à galets, tige creuse pour saisir une tige de sonde.
12. Ornement de monture de chandelier.
Dans la poterie, bouillonnement.
PROVERBES
HISTORIQUE
XIIIe s.— Les cloche de la ville sonnerent hautement (Berte, IX)— De camelin, pour la pouriere [poussière], [ils] Avoient clokes [chapes] paringaus [semblables] Fourées de vermeus cendaus (Bl. et Jehan, v. 5436)
XIVe s.— Quant li bourgois oïrent la choze deviser, La cloque de la ville ont fait tantost sonner (Baud. de Seb. X, 76)
XVe s.— Adonc alla dire Lydore la royne : venez à moi, Lyriope belle fille ; si vous osteray la cloche que vous avez vestue, et si nous servirez (Perceforest, t. I, f° 122)
XVIe s.— Tous utenciles de cuisine faits de metail de cloche, de cuivre, de leton (O. DE SERRES 881)— La chappe ou cloche d'un alambic (O. DE SERRES 889)— À conseil de fol, cloche de bois (COTGRAVE)— Dont il feut plus estonné qu'ung fondeur de cloches, et s'escria... (RAB. Pant. II, 29)— L'on a beau battre les cloches devant que les paroissiens soient venus (LEROUX DE LINCY Prov. t. I, p. 7)— Mieulx vault à cloche se lever que à la trompette (LEROUX DE LINCY ib.)— Rapporter les cloches d'un tel lieu [avoir des ampoules aux pieds pour y être allé] (OUDIN Curiosités fr.)— Si es dites vignes est trouvé gros bestail avec cloche fermée ou bouschée en temps de fruicts, de nuit, le seigneur du bestail court l'amende de vingt sols tournois (Coustum. génér. t. II, p. 681)
ÉTYMOLOGIE
Bourguig. cloiche ; picard et Berry, cloque ; provenç. cloca, clos ; piémontais, cioca ; bas-lat. clocca, cloca, dans des textes du VIIIe siècle ; anglo-sax. clucge, IXe siècle ; anc. h. allem. clocca, IXe siècle, ordinairement avec un g, glocca ; anc. scandinave, klucka ; allem. mod. Glocke ; kymri, cloch ; irl. clog ; bas-bret. cloc'h. Ce mot est d'origine obscure ; car on ne sait pas précisément s'il est allé des langues romanes dans les langues germaniques et celtiques, ou s'il a suivi le chemin inverse. Dans le premier cas, on le rattacherait à clocher, boiter, à cause du mouvement d'oscillation et, pour ainsi dire, de claudication de la cloche en branle. Dans le second cas on le rattacherait à l'ancien haut allemand klochôn, battre, frapper, bien plutôt qu'à l'anglo-saxon cloccan, anglais cluck, glousser, dont la signification ne peut convenir. Clocher est probable ; V. clocher la cloiche, à clocher ? Par assimilation une chape a été dite cloche ou cloque, en anglais cloak.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
CLOCHE. Ajoutez :
13. Fig. et populairement. Déménager à la cloche de bois, déménager sans tambour ni trompette.
• Les logeurs parisiens, sans cesse exposés aux déménagements furtifs, à la cloche de bois, comme on dit dans le peuple, ne se gênent pas pour.... (le Figaro du 21 mars 1876)
14. Anciennement, cloche de carrière, l'ouverture d'une carrière.
• Que le nommé Maimbré, carrier à Charonne, sera tenu, dans le jour, de faire mettre des barrières suffisantes autour de la cloche de sa carrière, et que les piliers qui sont à l'entrée seront renversés (Ordonn. de police, 15 avril 1782)
15. Dans le commerce du houblon, la cloche désigne une certaine quantité.
• On a payé de 34 à 35 francs au dernier marché d'Alost ; 100 francs la balle à celui de Poperinghe ;... de 80 à 90 francs à Bischwiller, et les grosses cloches de 55 à 60 fr. (Journ. offic. 30 sept. 1872, p. 6268, 3e col.)
16. Sifflet à cloche (voy. SIFFLET au Supplément).
1. Bâtiment élevé qui fait partie d'une église et dans lequel on suspend les cloches.
• La Nuit baisse la vue et du haut du clocher Observe les guerriers, les regarde marcher (BOILEAU Lutr. III)
• C'est ainsi que du sein des vastes métropoles On voit un riche amas d'édifices épars S'élancer en clochers, s'arrondir en coupoles, Ou s'étendre et s'enfuir en immenses remparts (MASSON Helv. II)
Fig. Placer le clocher au milieu de la paroisse, mettre à la portée de chacun ce qui doit servir à tous.
Fig. N'avoir vu que son clocher, que le clocher de son village, n'avoir point quitté son pays, être sans expérience du monde.
Se battre avec les pierres du clocher, se dit d'un bénéficier qui jouit par provision d'un bénéfice qu'on lui conteste, et, en général, de tout homme qui se sert contre ses adversaires de l'objet en litige.
• Voyons le court détail de cette affaire, dont la cabale [contre le duc de Bourgogne] se battit, comme on dit, avec les pierres du clocher (SAINT-SIMON 213, 125)
Course au clocher, course à cheval, qui, comme si elle avait pour but un clocher vu de loin, va à travers champs et franchit haies et fossés.
Des rivalités de clocher, des jalousies de village à village ou de petite ville à petite ville ; et de même : cela n'a pas d'intérêt général, c'est une question de clocher.
2. Paroisse, église. Il y a tant de clochers en France.
PROVERBES
Tirer du clocher, employer la dernière ressource qui reste.
HISTORIQUE
XIIe s.— Ainz que sainz Thomas fust ocis el saint mustier, Grant processiun vit aler lez le clochier (Th. le mart. 164)— Li bacon [jambons] ardent, si chieent [tombent] li lardié ; Et li sainz [la graisse] fait le grant feu esforcier, Fiert soi es tors et el maistre cloichier (Raoul de C. 60)
XIIIe s.— Tant [ils] vont que de Paris ont maint clocher veü (Berte, CXXXVII.)— [La tour] haute est amont comme clokier (Fl. et Bl. 1817)
XVIe s.— Il est feste en sa paroisse, on carillonne en son clocher (LEROUX DE LINCY Prov. t. I, p. 8)
ÉTYMOLOGIE
Cloche ; bourguig. quiochey ; normand, cliocher ; picard, clokier.
1. Boiter en marchant. Clocher du pied droit.
• Qu'as-tu à clocher ? es-tu boiteux aussi bien qu'aveugle ? (D'ABLANCOURT Lucien, Timon ou le misanthrope)
• .... C'est grand' honte Qu'il faille voir ainsi clocher ce jeune fils (LA FONT. Fabl. III, 1)
Fig.
• Jusques à quand clocherez-vous de deux côtés ? Nul ne peut servir deux maîtres (FÉN. XVIII, 66)
2. Être défectueux, pécher contre quelque règle. Ce raisonnement cloche. Ce vers cloche, il n'a pas la mesure.
• Et que ceux qui veulent gloser doivent bien regarder chez eux s'il n'y a rien qui cloche (MOL. Fourb. II, 1)
HISTORIQUE
XIIe s.— Li fil estrange mentirent à mei, li fil estrange sunt enviegi [en route], et clocerent de lur sentes (Liber psalm. p. 21)
XIIIe s.— Car de poine [elle] clochoit, com cheval qu'on encloue (Berte, XXXIII)— Et Renart d'autre part rebroche Le bon destrier, qui pas ne cloche (Ren. 27180)— Atant es vos un pelerin Qui vint clochant tot le chemin (ib. 12946)— Il leva sus en solevant, Le pié tent avant dont il cloche (ib. 7303)— Bien voi de quel pié vous clochiés (la Rose, 9380)— Puisque justice cloce, et drois pent et encline, Et verités cancelle, et loiautés decline (RUTEB. 233)— La beasse qui cloche La cloiche dou cloichier Fist devant li venir, qui la veïst clochier (RUTEB. 182)— Il ot en sa compaigne dant Hungier l'allemant, Et Rogier de Rosoi, qui un poi va clochant (Ch. d'Ant. IV, 9)— Et Robers del Rosoi qui cloce del talon (ib. XI, 368)
XVe s.— On ne pouvoit à present clocher devant les seigneurs et leurs consaulx ; car ils y veoient trop clair (FROISS. II, II, 100)— Et s'amans vont faisant les lours, Tantost congnoistray leur deffault ; Jà devant moy clochier ne fault (CH. D'ORL. Rond.)
XVIe s.— Le plus habile d'eux ne se pourra jamais absoudre qu'il ne cloche des deux costés ; or Dieu a declaré par son prophete qu'on ne lui fera jamais trouver une telle clochure bonne (CALVIN 225)— Il vaut mieux clocher en la voie que courir legerement hors de la voye (CALVIN Instit. 605)— Jusques à ce que vous vous soyez rendus tels devant qui vous n'osiez clocher, et jusqu'à ce que vous ayez honte et respect de vous mesmes, presentez-vous tousjours en l'imagination Caton, Phocion et Aristides.... (MONT. I, 286)— Les mariages de ce païs-là [Italie] clochent en cecy : leur coustume donne communement la loy si rude aux femmes et si serve.... (MONT. III, 367)
ÉTYMOLOGIE
Picard, cloker ; provenç. clopchar. Il y a deux étymologies proposées : 1° par Ménage, claudicare, boiter ; 2° par Diez, cloppicare, mot dérivé du bas-latin cloppus, boiteux (voy. CLOPIN). La forme provençale clopchar paraît décider la question en faveur de la seconde étymologie.
Terme d'horticulture. Couvrir de cloches.
• Avoir deux cents pieds de melons clochés (LA QUINTINYE Jardins, t. I, dans RICHELET)
ÉTYMOLOGIE
Cloche.
Wikipedia
Une cloche est un objet simple destiné à l'émission d'un son. C'est un instrument de percussion et un idiophone. Sa forme est habituellement un tambour ouvert et évidé d'une seule pièce qui résonne après avoir été frappé. Un objet de cette forme est dit campaniforme.
La partie qui frappe le corps de la cloche est soit un battant, sorte de langue suspendue dans la cloche, soit une petite sphère libre comprise dans le corps de la cloche, soit un maillet ou un battant (souvent un tronc de bois suspendu par des cordes) séparé qui frappe la cloche depuis l'extérieur.
La cloche est généralement surmontée dans sa partie supérieure, au-dessus de l'axe support, d'une masse métallique ou de bois jouant le rôle de contrepoids : le mouton. L'ensemble des cloches est supporté par un ensemble complexe de poutres en bois, le beffroi : le bois absorbe les vibrations importantes, ce que ne pourrait faire directement une maçonnerie.
Les cloches sont généralement faites en airain, mais certaines cloches ou clochettes peuvent être en fer, en fonte ou en acier (fondeur Jacob Holtzer d'Unieux). Les cloches sont fondues (fabriquées) et coulées par le fondeur de cloches (ou encore « saintier »). Le métal traditionnel pour ces cloches est un alliage : l'airain (un alliage de bronze), comprenant généralement en France 22 % d'étain et 78 % de cuivre. Connu comme du métal à cloche, cet alliage est aussi le même que pour les cymbales. Certaines petites cloches ou clochettes ont été faites en argent, en laiton ou encore en tombac (des alliages de cuivre et de zinc). On a même utilisé de la terre cuite, de la porcelaine, du verre ou du cristal.
L'étude des cloches s'appelle campanologie, et les collectionneurs de cloches sont appelés campanophiles.
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Son de cloches (info) Les cloches de l'église Saint-Jean à Bechhofen Des problèmes pour écouter le fichier ? |
La cloche est l'un des plus vieux instruments sonores que nous connaissions : elle est née probablement, quant à son principe, à l'époque où l'homme sut, par le feu, durcir l'argile et constituer ainsi un vase qui se révélera « sonore » en le percutant. Les premières cloches métalliques remontent à l'âge du bronze. On trouve des traces d'utilisation des cloches en Asie, il y a 4 000 ans. Les Annales de la Chine rapportent que l'Empereur Jaune Huángdì fit fondre, vers l'an 2260 av. J.-C., douze cloches. Plusieurs clochettes de l'époque de la dynastie Shang (XVIIIe siècle av. J.-C. au XIe siècle av. J.-C.) sont exposées au musée de l'histoire chinoise à Pékin (définition extraites du Vocabulaire campanaire édité par la Société française de campanologie – SFC - ).
En juillet 2011, des archéologues conduits par l'équipe d'Eli Choukron et le professeur Ronny Reich de l’université de Haïfa ont déterré à Jérusalem dans la Cité de David, une clochette d’or appartenant à un grand prêtre de l’époque du Second Temple (Ier siècle av. J.-C.). Cette clochette en or porte la calligraphie d’une petite bouche à son extrémité. Les sources religieuses juives rapportent que les grands prêtres servant dans le Temple de Jérusalem, portaient effectivement des cloches d’or sur les bords de leurs manteaux. Le livre de l’Exode, par exemple, décrit la cape du prêtre Aaron, comme contenant « des clochettes d’or ». Dans les textes sacrés, celui de L’Exode, chapitre 28, versets 31-34, explique la manière dont un prêtre du Temple doit s’habiller : sur la lisière de cette robe semblable à une cotte de maille, le bas comportait tout autour ces clochettes d’or en alternance avec des grenades de pourpre, d’azur et d'écarlate.
La cloche est un instrument universel dont la longue portée acoustique est utilisée pour communiquer au loin, soit vis-à-vis des hommes, soit vis-à-vis des dieux. On trouve des cloches dans toutes les civilisations et toutes les religions. Des cloches rituelles ont été en usage en Amérique précolombienne. Dans la religion musulmane, on note par exemple la présence d'une grosse cloche ancienne à la mosquée de Xi'an en Chine ou encore sur le minaret de la mosquée de Saint-Louis au Sénégal. La cloche est un symbole rarement utilisé dans l'art islamique bien qu'un hadith relatif à un échange de Mahomet et de El-Hareth ibn Hicham nous décrive la vision de Mahomet comme accompagnée d'un tintement de cloches : « ...la Révélation me vient tantôt comme le bourdonnement d'une cloche... ». (Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome I.djvu/327 - page203). En Asie, il en existe aussi des modèles très anciens et imposants liés aux usages de la religion hindouiste ou bouddhiste : en Corée, au Japon ou en Birmanie notamment où se trouve la célèbre cloche du roi Bodawpaya destinée au stūpa d'une pagode de Mingun. Elle porte l'inscription 55555. Il s'agit du poids en peik-thar, unité traditionnelle équivalente à 1,63 kg. Avec ses 8 mètres de haut et ses 90 tonnes, la cloche de Mingun est l'une des plus grosses cloches sonnantes du monde. En Corée, la cloche divine du roi Seongseok coulée en 771 est la plus grande cloche coréenne bouddhiste conservée à ce jour. Elle mesure 3,75m de haut, 2,27m de diamètre. Son poids (pesée de 1997) est de 18,9 tonnes.
En Europe, des fouilles archéologiques ont permis de trouver de nombreuses cloches ou clochettes en fer battu ou en bronze d'origine grecque et romaine. Pline rapporte que l'on déposa des clochettes dans le tombeau de Porsenna, un dirigeant étrusque qui prit momentanément le contrôle de Rome à la fin du VIe siècle av. J.-C.. A Rome, l'érudit Suétone rapporte dans son ouvrage Divus Augustus (91.2) l'usage de cloches pour le temple de Jupiter capitolin. En Gaule, la cloche remplace peu à peu l'usage du simandre. Les premiers chrétiens firent de la cloche un symbole d'appel et de ralliement. La tradition veut que ce soit l'évêque saint Paulin de Nole (353-431) qui installa les premières cloches dans les églises. Nole est une ville de Campanie qui donna son nom aux cloches (campana). Le mot cloche, par contre, vient du mot issu de l'irlandais ancien cloc. Divers documents attestent qu'à partir du Ve siècle siècle, les moines chrétiens fondaient des cloches. L'Écossais saint Patrick (385-461) se rend en Irlande au Ve siècle accompagné de fondeurs de cloches. Saint Colomban de Luxeuil (540-615) atteste de l'existence d'une cloche dans le monastère de l'île d'Iona située dans les Hébrides intérieures en Écosse au Ve siècle. Les cloches ont été utilisées plus largement dans les églises chrétiennes dès le VIIe siècle et étaient le plus souvent fondues dans les monastères. Mais dès le VIIIe siècle il existe des fondeurs itinérants laïcs capables de fondre des cloches d'une centaine de kg ou plus. Charlemagne ordonne en 801 des sonneries de cloches à certaines heures et en 817 au concile d'Aix-la-Chapelle il fut décidé que les églises paroissiales devaient être équipées d'au moins deux cloches. Ce ne fut qu’à partir du XIIe siècle que les progrès en matière de conception et de technologie de la fonderie permirent la création de spécimens de grande taille, associés généralement aux cathédrales. Ces cloches furent créées en faisant couler de l'airain, le seul alliage produisant des tonalités harmonieuses, dans un moule en briques couvert de cire.
Dans l'église grecque, l'usage de la cloche apparaît dans la seconde moitié du IXe siècle quand en 865, le doge de Venise Ursus fait un don à l'empereur Michel de douze grosses cloches. Ces cloches furent accrochées dans une tour près de la basilique Sainte-Sophie de Byzance (actuelle Istanbul). En Russie, l'usage des cloches apparut presque simultanément avec la diffusion du christianisme par saint Vladimir Ier vers l'an 988. L'usage ancien du simandre (une planche de bois ou des cerceaux battus à coups de marteau) est toujours en cours dans certains monastères orthodoxes.
Sa forme la plus classique est la cloche d'église, en forme de coupe renversée, qui est suspendue dans une tour (le clocher) généralement via un portique en bois ou métallique, le beffroi (nom étendu par la suite à la tour maçonnée qui supporte l'ensemble), qui absorbe les vibrations de la mise en mouvement des cloches sans les retransmettre au clocher, qui risquerait la destruction, et sonnée en la faisant osciller manuellement ou mécaniquement, le battant accroché à l'intérieur frappant le corps de la cloche. La cloche est sonnée « à la volée » lorsqu'elle oscille sur son axe, le battant libre frappant l'intérieur. Il existe plusieurs types de volées[1].
- La volée en rétrograde : L'axe de balancement de la cloche se situe au-dessous de l'axe de balancement du battant, et lorsque la cloche balance, le battant, qui est alors un poids mort, retombe sur la lèvre inférieure du vase sonore. Ce type de sonnerie est assez courant dans le Sud de la France, dans les petits clochers où le manque de place et/ou la robustesse du beffroi font défaut. L'avantage de cette sonnerie est donc le gain de place, mais la cloche ne développe pas toute sa puissance sonore et dans le cas d'une sonnerie lente, due à un mauvais équilibrage du joug, le battant peut, le temps que la cloche change d'oscillation, rester collé à la panse et par conséquent, étouffer le son. Le Rétro mitigé utilise la même disposition mécanique que le rétro-lancé, mais sans contrepoids au-dessus de l'axe du battant, il en résulte une sonnerie rétrograde où la cloche doit pratiquement se trouver à l'horizontale pour que la masse du battant entre en contact avec la cloche[2].
- La volée en lancé franc : Dans ce cas, l'axe de balancement du battant est au-dessous de l'axe de balancement de la cloche, et, lorsque la cloche balance, le battant, qui n'est alors plus un poids mort, vient frapper la lèvre supérieure de la cloche. Cette sonnerie permet à la cloche de sonner à pleine puissance et de bien mettre en valeur ses harmoniques, surtout le hum, l'octave inférieure, en particulier pour les grosses cloches. L'inconvénient de cette sonnerie est qu'elle requiert plus de place, et la cloche doit avoir des oscillations plus importantes pour que le battant puisse faire son rôle. Le beffroi doit également absorber une force égale à trois fois le poids de la cloche lorsque celle-ci est en mouvement, imposant donc de lourdes constructions pour les cloches de gros profils[3].
- La volée en rétro-lancé : Il s'agit d'un mélange des deux sonneries précédentes, l'axe de balancement de la cloche est positionné de manière similaire à une sonnerie en rétrograde, mais à l'intérieur de la cloche, l'axe de balancement du battant est sur-abaissé. Le battant peut également être muni d'un contrepoids. On combine ainsi une puissance de frappe meilleure, avec un gain de place[4].
- La volée en super-lancé : Même principe que la volée en lancé-franc, sauf que l'axe de balancement de la cloche se trouve même au-dessus des anses. Ce mode de sonnerie peut être utilisé pour plusieurs raisons. Dans un premier cas, il peut être utilisé pour ralentir la fréquence de balancement de la cloche, dans le but de ne pas imposer de trop gros efforts au beffroi ou par exemple, par manque de place, il aussi peut être utilisé afin d'augmenter la puissance de frappe du battant et par conséquence obtenir un son plus fort[5].
- La volée tournante : Il s'agit d'une pratique assez courante dans le Sud de la France, en pays occitan ou dans le Lauragais, ainsi qu'en Espagne. Le poids du joug, beaucoup plus lourd, est étudié pour obtenir un meilleur équilibre de la cloche, et permet ainsi de réaliser des tours complets. Cette sonnerie développe au maximum le son de la cloche qui s'entend de fort loin. Le joug est généralement du type bois, avec montage de la cloche type lancé, ou montage type rétrograde avec joug cintré et contrepoids (joug type louison). Il s'agit également du type de sonnerie le plus spectaculaire[6].
Un autre mode de sonnerie très largement utilisé est le tintement. Cette méthode est employée pour faire retentir la cloche en utilisant un tinteur, extérieur ou intérieur à la cloche, dont la masse vient percuter la partie la plus épaisse de la panse de la cloche. Dans certains cas, si la cloche est fixe, le battant peut être utilisé à cet effet (c'est le cas notamment dans les églises orthodoxes, ainsi que dans certaine régions de France ou de Suisse où le sonneur se tient au côté des cloches, actionnant ainsi les battants à l'aide de ses mains et de ses pieds par l'intermédiaire de câbles[7].
Il existe aussi des cloches tubulaires. En Extrême-Orient, une cloche peut aussi reposer sur un coussin, en position renversée ; elle est alors frappée de l'extérieur, par le côté pour celles en métal, ou par dessus pour celles en bois.
Les cloches rythment la vie quotidienne tant profane (indication des heures et des moments de l'emploi du temps) que sacrée : matines, angélus, messe, vêpres, mariage, baptême, enterrement, glas[8]... Les cloches ou clochettes accompagnent et ponctuent les cérémonies et les processions à l'intérieur et à l'extérieur des édifices. On peut parler de langage des cloches, riche et bien varié.
Les cloches des églises pouvaient autrefois être utilisées comme système d'alerte d'un danger avec le tocsin, d'une mort avec le glas, ou d'un événement majeur. L'usage religieux pouvait être distinct de l'usage civil selon le type de cloche utilisé ou selon sa localisation (cloches civiles, beffroi...).
Cependant, les cloches ont pour fonction normale de signaler les temps réguliers. Dans ce cas, une séquence particulière de sons peut être produite par un groupe de cloches pour indiquer l'heure et ses subdivisions. L'une des plus connues et celle dite des « quart de Westminster », une série de seize notes qui est émise par le carillon de l'horloge du palais de Westminster dont la grande cloche qui sonne l'heure même jouit du nom de Big Ben. La plupart du temps, seules les heures pleines sont sonnées (en général à raison d'un coup par heure, en allant de 1 à 12), parfois en deux séries de coups : le pic et le repic (ou rappel).
Des grelots ou des clochettes ont parfois servi de jouets pour les enfants ou encore pour des adultes à l'occasion de certaines fêtes (carnaval) ou lors de déguisements.
On trouve des cloches pour appeler à l'entrée des maisons, dans les maisons pour appeler aux repas, à table pour appeler le service, etc.
Des cloches ou clochettes étaient ou sont toujours placées dans les conciergeries, réceptions d'hôtels et restaurants.
Actuellement, des systèmes de production de son sont fondés sur des cloches miniatures dans des alarmes, des sonneries de téléphone, de carillon de portes d'entrée ou de réveille-matin par exemple. Pour les sons se répétant rapidement produits par de tels systèmes, le terme employé est sonnette.
Au Moyen Âge, on appelait campanier la personne qui annoncait les baptêmes sur la place principale du hameau ou précédait les convois funèbres en agitant une petite cloche ou clochette. La coutume de signaler le passage d'un cortège funèbre par ce campanier vêtu de noir, appelé familièrement le « clocheteur des trépassés » s'est conservée jusqu'au début du XXe siècle dans les campagnes, alors que dans les villes officiait plutôt le crieur des morts[9].
Parallèlement, les lépreux devaient signaler leur passage au moyen d'une cloche à main afin de signaler le danger d'épidémie. Dans une marge du Liber pontificalis of Edmund Lacy, Bishop of Exeter, un manuscrit du XIVe siècle, est représentée la figure d'un lépreux assis agitant une cloche tandis qu'un phylactère reproduit ses paroles (The Medieval Leper and his Northern Heirs de Peter Richards, 2000). Le docteur Jean-Joseph Tricot-Royer (1875 - 1951) rapporte le port d'une cloche par les lépreux en Belgique dans un article de la revue Aesculape - Revue mensuelle illustrée des Lettres et des Arts dans leurs Rapports avec les Sciences et la Médecine (1929).
Albert Jacquot (1853-1915) rapporte dans son Dictionnaire pratique et raisonné des instruments de musique anciens et modernes (1886) que : « ...les criminels des Turcs portaient au cou (XVIIe siècle), une petite clochette qui avertissait le peuple de s’éloigner d’eux ».
En Angleterre à l'église anglicane St Sepulchre-without-Newgate, on sonnait traditionnellement la grande cloche lors de l'exécution d'un prisonnier à la prison de Newgate, dans le quartier. Le greffier de St Sepulchre était également chargé de faire sonner une clochette hors de la cellule du condamné à mort à Newgate pour l'informer de l'imminence de son exécution. Cette clochette connue sous le nom d'« Execution Bell », se trouve désormais exposée dans une vitrine au sud de la nef.
Dans la Marine on utilise aussi pour les bateaux des cloches appelées cloches de bord ou de Marine. (Voir l'article cloche de navire). Avant la mise en place de lentille de Fresnel, la navigation nocturne côtière et fluviale était guidée par des cloches. Au Musée Maritime Fluvail et Portuaire de Rouen est conservée une cloche qui guidait la navigation et qui était autrefois placée sur le bord de Seine : l'insolite cloche de la Risle.
Les premières automobiles avaient comme avertisseurs des cloches ou des clochettes. Certains marchands ambulants, ferrailleurs ou commerçants divers utilisent des cloches pour avertir les clients de leur passage. Autrefois, certaines locomotives à vapeur étaient également équipées de cloches pour servir de signal ou écarter les personnes ou le bétail des voies, de même que certains véhicules d'incendie ou encore les tramways.
Les cloches portées par les animaux d'élevage conduits dans un pâturage ont également une fonction d'avertissement, permettant au berger de repérer ses bêtes dans la brume (lire le paragraphe sonnaille et clarine). On note également l'utilisation de clochettes ou de grelots pour les animaux domestiques.
Les cloches sont souvent installées dans le haut d'une tour élevée permettant une diffusion plus lointaine du son. La tour isolée ronde ou carrée située à côté d'une église se nomme campanile ou beffroi s'il s'agit de cloches à usage public. Lorsque la tour est placée sur une église ou un bâtiment public, on l'appelle clocher s'il est à usage religieux et également beffroi ou tout simplement « tour de l'horloge » lorsque c'est pour loger des cloches municipales. Dans nombre de régions méridionales, on trouve les cloches enfermées mais exposées aux intempéries dans des cages en fer forgé parfois très travaillées au sommet de ces tours, on les appelle également campaniles. Ailleurs, comme en Lozère (France), certains clochers qui servaient à guider les voyageurs ou les habitants par temps de neige, sont nommés les « clochers de tourmente ».
Lors de l'inauguration d'une cloche d'église, l'usage veut qu'une cérémonie religieuse lui soit consacrée, appelée « baptême », « bénédiction » ou « consécration », durant laquelle un nom est attribué à la cloche. La tradition considère en effet la cloche comme une personne, et lui affecte un parrain et/ou une marraine. Les cloches publiques portent parfois des noms d'usage (la cloche de la Mutte de Metz par exemple, située dans la tour homonyme qui sert de beffroi communal servant à alerter la population et qui tire son nom du verbe « ameuter ») ou encore ceux des personnalités ayant présidé leur installation. Sur la grosse cloche du carillon de Chambéry sont gravés par exemple les noms de trois ministres : Jack Lang, Louis Besson, Michel Barnier.
Les cloches peuvent être de toutes les dimensions : depuis des accessoires de robe minuscules (clochettes ou grelots) jusqu'à celles destinées aux églises, pesant plusieurs tonnes.
En Inde, aujourd'hui encore, des hommes et des femmes portent des chevillières équipées de clochettes appelées shinjini usées particulièrement dans la danse appelée kathak. On utilise aussi des ghungharus (appelés en tamil salangai) fabriqués avec 40, 80 voire 200 clochettes lors de danses traditionnelles indiennes. Ils servent à accentuer l'aspect rythmique de la danse en permettant des pas complexes et de souligner l'habileté des danseurs.
Les cloches sont utilisées comme des instruments de musique, organisées en carillon : un ensemble d'au moins quatre cloches (quadrillon) couvrant tout ou partie de la gamme. Cependant l'ensemble campanaire n'est souvent reconnu en tant qu'instrument de musique que si le nombre de cloches est supérieur ou égal à 23. Un tel ensemble peut être commandé, soit par un seul musicien par l'intermédiaire d'un clavier "coup de poing" ou artisanal et d'un système de transmission, soit par un ensemble de joueurs de cloches, commandant chacun à la main une ou plusieurs cloches aux tons différents. Certains carillons sont composés de cloches dont le corps est constitué d'un simple tube métallique : ce sont des cloches tubulaires.
Dans la région du Valais en Suisse, il existe aussi un genre particulier de carillon. Celui-ci, dit carillon valaisan, est constitué d’un nombre de cloches variant entre trois et environ une dizaine. Il n’y a pas de clavier, le carillonneur, assis sur un banc parfois au milieu du beffroi, parfois à l’étage en dessous, actionne directement une mécanique très simple constituée de cordes et de chaînes reliées aux battants des cloches.
Des cloches sans battant en métal nommées Agogô sont un composant important de la musique latino-américaine. Elles reprennent la forme des cloches de campagne utilisées pour les animaux, appelées aussi « cloches à vaches » ou sonnailles. Elles sont frappées avec un bâton ou une baguette ; le son est modulé en touchant différentes parties et en l'assourdissant avec la main.
Dans divers endroits du monde (notamment en Afrique de l'ouest), des paires ou des trios de cloches sans battant sont jointes de manière qu'elles puissent être frappées séparément ou ensemble. La plus fréquente est l'agogô, aussi utilisé au Brésil. Dans la musique cubaine, une cloche appelée cencerro est utilisée comme instrument de percussion. Le même musicien jouant aussi les bongos, il est appelé bongocerro.
Alpenglocken :
Il s'agit d'un instrument formé d'un ensemble de petites cloches alpines (clarines) accordées et secouées soit par une même personne tour à tour, soit par un ensemble musical. On parle aussi d'austrian bells dans les pays anglo-saxons où elles sont très en vogue.
Cloche anglaise :
Les clochettes à main (en), appelées cloches anglaises, sont des clochettes en bronze, pourvues de poignées individuelles (traditionnellement en cuir mais aujourd'hui le plus souvent en plastique), accordées chromatiquement pour être utilisées dans des chœurs de clochettes joués dans les églises, écoles, groupes communautaires[10].
Sur les territoires où les troupeaux d'élevage bovin, ovin ou caprin sont conduits dans des pâturages collectifs, les paysans attachent des clochettes au cou des bêtes. Ces cloches possèdent plusieurs utilités : identification des animaux appartenant à un troupeau particulier, localisation des bêtes, notamment en cas de brume, et cohésion du troupeau.
Il existe des concours de « musique pastorale » utilisant ce type de cloches.
Le terme sonnaille (Kuhglocken en allemand) s'applique aux cloches qui sont forgées ou formées à l'aide de plaques soudées. Ces cloches légères sont généralement fabriquées en tôle de fer rivetée, de forme trapézoïdale, cylindrique ou en forme de coupe.
Le terme clarines s'applique aux cloches de bovin en bronze ou laiton de fonderie qui sont plus lourdes.
La fonte d'une cloche[12] se fait à partir d'un moule dans lequel on versera un alliage appelé « airain ». La composition du métal a peu varié depuis la création des premières cloches par les Chinois il y a près de 4 000 ans. En effet, il convient de trouver un alliage de différents métaux qui offre à la fois une résistance mécanique suffisante pour supporter la frappe répétitive du battant ou d’un marteau et une qualité musicale satisfaisante tant en matière de portée sonore qu’en matière de durée des vibrations. L'alliage traditionnellement utilisé en France pour la fonte de cloches et qui est appelé familièrement « potin » par les fondeurs, est une combinaison de cuivre et d’étain, deux matériaux qui sont plutôt mous pris séparément. La bonne proportion utilisée pour la fabrication de l’airain est de 78 % de cuivre et de 22 % d’étain. Sa température de coulée est de 1180°C. Le temps de solidification dans le moule est de l’ordre de cinq heures, afin d’obtenir une structure métallique particulière qui va donner à l’alliage sa rigidité, sa résistance mécanique, mais surtout ses propriétés acoustiques si remarquables. Cet alliage est de couleur jaune très pâle. Exposé à l’air extérieur et aux intempéries, il se recouvre progressivement d’une couche de patine dans les nuances « vert bronze ».
La composition peut varier notablement. Certaines cloches actuelles comportent également des traces d'antimoine (exemple des cloches de Friedrich Schilling de l'ancienne fonderie de Heidelberg en Allemagne). Pour les cloches anciennes, les analyses de métal montrent qu’il peut y avoir des écarts et aussi des traces d’autres métaux. Il n’était pas toujours facile d’obtenir des matières premières pures (présence de plomb ou de zinc notamment, mais aussi fer, arsenic, soufre…) surtout quand il y avait eu récupération de pièces métalliques diverses ou refonte de canons ; il y avait quelques fois des tentations pour introduire des matières moins onéreuses que le cuivre ou l’étain.
Il y eut aussi des tentatives pour réaliser des cloches avec d’autres types d’alliages ou d’autres matériaux. Vers 1919 un fondeur de cloches lorrain de Robécourt, Georges Farnier, tenta de modifier la composition initiale du bronze de coulée en y joignant une faible quantité d'aluminium. Malgré le résultat positif de l'expérience, il y renonça, tant il parut outrancier de dépasser la tradition.
On trouve encore en Allemagne et en France quelques cloches coulées en acier dont les premiers exemplaires ont été réalisés au milieu du XIXe siècle (cloches moulées de Jacob Mayer présentées à l'exposition universelle de Paris en 1855[13], Société Jacob Holtzer et compagnie des Aciéries d'Unieux entre 1857 et 1872). Exemple de la cloche en acier de l'église Sainte-Madeleine à Tournus, fondue par Jacob Holtzer en 1862. Elle a un diamètre de 108 cm (note La3). Ces cloches ont l’avantage d’être moins lourdes et moins coûteuses, mais leur qualité sonore est moindre et leur durée de vie est sans doute plus courte du fait du risque d’altération par la rouille. Elles doivent souvent être peintes du fait de la corrosion.
Après la Seconde Guerre mondiale, notamment en Allemagne, certaines matières premières comme l’étain ont manqué et des essais ont été faits avec d’autres métaux comme l’aluminium ou le manganèse mais la qualité s’en est ressentie. La présence d’argent pour rendre la cloche plus cristalline est toutefois une légende ; c’était une façon pour le fondeur de récupérer quelques objets de valeur pour sa rémunération personnelle. Néanmoins certaines cloches russes coulées par les fondeurs contiennent effectivement des traces d'argent.
En Allemagne, il existe aussi des petits carillons de cloches faites de porcelaine (région de Meissen, en particulier) ; la portée peut atteindre quelques centaines de mètres autour du clocher.
Pour les petites cloches, comme les clarines d’animaux, on peut trouver des alliages proches du laiton. En Inde, il a été fait parfois usage pour la fonte de clochettes rituelles d'un alliage composé de 8 métaux appelé "ashtadhatu" : or, argent, cuivre, zinc, plomb, étain, fer et mercure.
Quelques analyses de composition du métal de certaines cloches :
Alliages classiques utilisés pour fondre les cloches :
Le moule lui-même comprend deux parties qui correspondent à la forme intérieure et extérieure de la future pièce.
La fabrication d'un noyau en briques réfractaires, sorte de cheminée à l'intérieur de laquelle on entretient un feu de charbon de bois (n° 1), constitue la première étape. Ce noyau est recouvert de plusieurs couches de « terre » – en réalité un mélange d'argile, de crottin de cheval et de poils de chèvre (n° 2) – lissées à l'aide d'un gabarit en laiton. Il existe deux formats de gabarits (n° 2), l'un définissant la forme intérieure de la cloche, l'autre la forme extérieure (n° 3). Malgré leur ressemblance, ils sont bien différents, ce que la coupe d'une cloche permet de visualiser ci-contre.
Une « fausse cloche », composée d'argile et de poils de chèvre, est construite à l'aide du gabarit extérieur. Une fois lissée avec du gras de bœuf, elle reçoit décors et inscriptions en cire, notamment son nom, la date et le nom du donateur. Ce travail très minutieux s'effectue élément par élément. Pour l'estampage des ornements, on utilisait autrefois des matrices en bois gravé (n° 4), une technique qui imposait un dessin préalable au miroir. Désormais de nouveaux matériaux permettent de concevoir le décor à l'endroit et sont également plus souples.
La « fausse cloche » – préfiguration de la pièce finale – est à son tour recouverte de terre. En séchant, cet enduit constitue une sorte de carapace, que l'on appelle la chape. Au bout de quelques jours, lorsque les moules sont bien secs, on les ouvre pour libérer la « fausse cloche ».
On enterre alors le noyau, la chape et le moule de la couronne dans une fosse remplie d'une terre soigneusement damée. Le métal porté à une température de 1 180 °C dans un four y est déversé au moyen d'un canal en briques traversant la fosse. Les très grosses pièces, d'un poids supérieur à 500 kg, sont placées dans une fosse spéciale (n° 6). Le lendemain on dégage la terre et quelques jours plus tard on casse le moule, manuellement, avec des sortes de marteaux, pour retirer la cloche définitive (n° 8). Il reste à la nettoyer et à vérifier sa sonorité, que l'on rectifie au besoin en la polissant. On ajoute alors les accessoires de suspension et le battant.
La cloche dite «de St-Ronan» conservée dans le trésor de l'église de Locronan datée du VIe au VIIIe siècle et la cloche «de Saint Pol» de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon datée du VIe siècle, sont parmi les plus anciennes de France. La légende rapporte que la cloche «de Saint Pol» (Saint Paul Aurélien (492-572) l'un des sept évêques fondateurs de Bretagne) serait le fruit d'une trouvaille miraculeuse. Avant de quitter le Pays de Galles pour l'Armorique, saint Pol demanda au roi Marc'h de Cornouailles de lui donner l'une de ses sept clochettes qu'il utilisait pour se protéger des esprits malfaisants. Le roi refusa. C'est alors qu'au cours d'un repas pris à Île de Batz à la table de son cousin Wirthur, chef de la légendaire ville d'Occimor, l'on retrouva miraculeusement la cloche dans le produit d'une pêche. Saint Pol la reconnaissant, rapporta l'histoire. C'est cette cloche qui est depuis conservée dans une niche de la cathédrale Saint-Pol-de-Léon.
La cloche du Puy est l'une des plus anciennes cloches répertoriées en France (fin du XIIe siècle). Elle porte un décor composé d'une frise de rinceaux fins et de palmettes peu développées ainsi qu'une succession de filets parcourant le corps de la cloche jusqu'à la pince.
L'une des plus vieille cloches de France est celle de Fontenailles, un hameau appartenant à la commune de Longues-sur-Mer (Calvados), datant de 1202. Elle est conservée au musée du Baron-Gérard à Bayeux. Une autre cloche faisant partie des plus vieilles cloches de France, classée monument historique, est celle de Sidiailles (Centre) et date de 1239.
Il existe encore plusieurs cloches d'église antérieures à l'an 1300 : Arlanc (Puy-de-Dôme), le Moutier d'Ahun (Creuse), Marines (Val d'Oise), Gros-Horloge de Rouen (Seine-Maritime), Saccourvielle (Haute-Garonne), Le Tech (Pyrénées-Orientales), La Villedieu (Dordogne) et surtout les deux cloches de l'église Saint-Georges de Haguenau (Bas-Rhin), l'un des plus anciens duos conservés en Europe.
Dans le campanile de l'église de Fouqueure (Charentes), se trouvent deux cloches de la fin du XIIe siècle, achetées en novembre 1957 par l'abbé Tesseron à l'abbé Clairefeuille curé d'Ébréon. Elles ont été installées à Fouqueure le 29 mars 1958. Elles se nomment Appolonia (41kg) et Marie-Bernard (56 kg). Elles avaient été découvertes dans un champ d'Ébréon (Charentes) appartenant à la famille Verron. Elles sont depuis 1957 propriété de la commune de Fouqueure.
La cathédrale Saint-Étienne et Notre-Dame de Metz comporte une cloche datée de 1398 qui sonne en La dièse. Une autre cloche ancienne de la cathédrale de Metz a été fondue en 1413, elle pèse environ 2 tonnes, mesure 1,20m de hauteur et 1,56m de diamètre inférieur. Elle sonne les heures en Ré dièse. La cathédrale abrite également l'une des plus grosses cloches françaises : la Mutte qui pèse près de 11 tonnes et mesure 2,32 m de diamètre. Elle sonne en Fa dièse 2. Elle a été fondue en 1412. La tradition rapporte qu’il y ait eu sept refontes, en raison de fêlures successives. Sa dernière refonte date de 1605. La Mutte était une cloche civile et ne sonnait qu’en cas d’attaques ennemies, d’incendies et de très grandes fêtes. Elle a sonné à la volée pour la dernière fois en 1919 et fait actuellement l'objet d'une restauration ainsi que la tour servant de beffroi qui l'abrite.
Le beffroi de la ville d'Obernai dans le Bas-Rhin abrite un bourdon de 1429 du fondeur Hans Gremp (le fondeur du bourdon de la cathédrale de Strasbourg qui date de 1427) et une autre cloche de 1474 du fondeur Lamprecht Johannes. L'église de Brageac dans le Cantal abrite une cloche de 1466 la plus vieille du département.
La cloche de Schleithal (Bas-Rhin) de l'église paroissiale Saint-Barthélemy date de 1594 et a été coulée à Spire par le fondeur Paul Kessel. Elle pèse près de 1 400kg et mesure 1,26m de hauteur pour un diamètre qui est de 1,31m. Sur la faussure, elle porte les figures de la Vierge, de Saint-Pierre et de Saint-Paul.
La cloche la plus grosse de France mesure 3,06 mètres de hauteur, 9,60 mètres de circonférence et pèse plus de 18 tonnes (Do#2). Surnommée "la Savoyarde" et de son vrai nom "Françoise-Marie du Sacré-Cœur", elle se trouve au Sacré-Cœur à Paris. La souscription des Savoyards avait été commencée le 29 janvier 1889 sur une initiative de Monseigneur Leuillieux archevêque de Chambéry pour contribuer à la construction de la Basilique. La cloche fut coulée le 13 mai 1891 par Georges et Francisque Paccard d'Annecy-le-Vieux et baptisée le 20 novembre 1895. Elle fut mise en place en 1898.
Une cloche de 15 tonnes et de 3,13m de diamètre sonnant le Ré fut fondue à Bochum par la fonderie Jacob Mayer (bochumer Verein) en 1867 pour devenir, en compagnie de trois autres cloches plus petites, une attraction de l'exposition universelle de Paris. Elle est en acier, ne sonne plus, elle est en mauvais état et n'a plus de battant. Elle est aujourd'hui exposée en face de l'hôtel de ville de Bochum en Allemagne.
La plus grosse cloche coulée en France, qui est actuellement la 2e plus grosse cloche en volée du monde après celle de Gotemba au Japon (36 250kg) qui a été coulée par la fonderie Eijsbouts d'Asten aux Pays-Bas en 2006, est d'un poids de 33 385kg (note LA1) d'un diamètre de 3,65m et d'une hauteur de 3,65 m. Elle a été réalisée par les fonderies Paccard de Sevrier et la société Verdin de Cincinnati pour le compte de la Millenium Monument Company à Newport, Kentucky (États-Unis). 4 000 briques, 150 tonnes de sable et argile et 350 kg de cire d'abeille non raffinée ont servi à la préparation des moules. Plus de 30 tonnes d'airain fondu porté à 1 023° C ont été nécessaires pour remplir le gigantesque moule en 5 minutes et 57 secondes. Le 20 mars 1999 la cloche a été dévoilée aux Nantais avant son embarquement. Le 4 juillet de la même année s'est déroulée la présentation officielle à La Nouvelle-Orléans (Louisiane) de la "World Peace Bell" pour la fête nationale américaine. En août-septembre 1999, elle a été installée dans une tour spéciale du Millenium Monument Company à Newport aux États-Unis pour y sonner solennellement le passage des 12 coups de minuit au 1er janvier 2000.
Les plus grosses cloches de France :
Nom | Lieu | Masse (en kg) | Note | Année |
---|---|---|---|---|
La Savoyarde | Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre (Paris) | 18 835 | Do#2 | 1891 |
Savinienne | Cathédrale Saint-Étienne de Sens | 15 000 à 9 800 | mib2 | 1560 |
Emmanuel | Cathédrale Notre-Dame de Paris | 12 800 ou 11 620 | Fa#2 | 1685 |
Potentienne | Cathédrale Saint-Étienne de Sens | 13 000 à 7 600 | fa2 | 1560 |
La Mutte | Cathédrale Saint-Étienne de Metz | 10 943 à 9 000 | Fa#2 | 1605 |
Charlotte | Cathédrale Notre-Dame de Reims | 10 640 | Fa2 | 1570 |
Jeanne d'Arc | Cathédrale Notre-Dame de Rouen | 9 600 | Fa2 | 1959 |
du Saint-Esprit (Totenglocke) | Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg | 8 811 | Lab2 | 1427 |
Thérèse | Basilique Sainte-Thérèse de Lisieux | 8 800 | Fa2 | 1948 |
Ferdinand | Tour Pey-Berland (Cathédrale Saint-André de Bordeaux) | 8 350 | Fa#2 | 1869 |
Marie-Joséphine | Basilique Notre-Dame-de-la-Garde de Marseille | 8 234 | Ré#2 | 1845 |
Marie | Cathédrale Notre-Dame de Paris | 8 000 | Sol# | (en cours de fusion) |
Charles | Cathédrale de Nantes | environ 8 000 | (?) | 1841 |
Grosse cloche | Collégiale Notre-Dame de Montbrison | environ 8 000 | (?) | 1502 |
Godefroy | Cathédrale Saint-Pierre de Rennes | environ 7 900 | Fa#2 | (?) |
Grosse cloche | Porte de la Grosse cloche de Bordeaux | environ 7 800 | (?) | 1775 |
Bourdon | Cathédrale Saint-Jean de Lyon | environ 7 700 | Lab2 | (?) |
Marie | Cathédrale Notre-Dame de Reims | environ 7 400 | Sol2 | 1894 |
Jean Bart | Beffroi de Saint-Éloi de Dunkerque | environ 7 000 | (?) | (?) |
Bourdon | Cathédrale de Dijon | environ 6 800 | Fa2 | (?) |
Bourdon | Cathédrale d'Auch | environ 6 750 ou 9 700 | Mi2 | 1853 |
Saint-Etienne | Église Saint-Étienne de Mulhouse | 6 334 | Sol2 | 2011 |
Gros bourdon | Cathédrale Notre-Dame de Verdun | 6 330 à 5 500 | Sol | 1756 |
Maria de Domnis | Cathédrale Notre-Dame des Doms d'Avignon | 6 301 | solb2 | 1854 |
François de Sales | Église Notre-Dame de Liesse d'Annecy | 6 200 | Sol2 | 1878 |
Sainte Marie | Cathédrale de Chartres | 6 200 | Fa# | 1840 |
Gros Guillaume (Guillaume-Étienne) | Cathédrale de Bourges | 6 080 | Fa2 | 1840(?) |
Thérèse | Église Saint-Sulpice de Paris | 6 000 | (?) | (?) |
Bourdon | Abbatiale Saint-Nabor de Saint-Avold | 6 000 | Sol2 | 1920 |
Cécile | Église Saint-Jacques de Pau | 6 000 | Sib | 1880 |
Gros Léon | Basilique Notre-Dame de Bonsecours près de Rouen | 6 000 | La2 | 1892 |
Jeanne d'Arc | Cathédrale Sainte-Croix d' Orléans | 6 000 | Sol | 1898 (en cours de refonte) |
Bourdon | Église Notre-Dame de Vitré | 5 800 | (?) | XIXe siècle |
Bourdon | Église de Thionville | 5 740 | (?) | (?) |
Joyeuse | Beffroi de Douai | 5 500 | (?) | 1924 |
Bourdon | Cathédrale de Rodez | 5 299 | Sol2 | 1843 |
Grosse cloche | carillon de Chambéry | 5 100 | (?) | 1993 |
Joseph-Auguste-Edmond | Basilique Saint-Nicolas de Saint-Nicolas-de-Port | 5 000 | Si2 | 1897 |
Bourdon | Église Saint-Just d'Arbois | 5 000 | (?) | (?) |
Bourdon | Église de Masevaux | 4 900 | Lab2 | 1969 |
le Timbre | Cathédrale Notre-Dame de Chartres | 4 900 | La | 1520 |
Alphonse | Église Saint-Barthélemy de Gérardmer | 4 817 | (?) | 1936 |
2e Bourdon | Cathédrale Notre-Dame de Verdun | 4 650 à 3 650 | La | 1756 |
Anselme | Abbaye Notre-Dame du Bec | 4 500 | (?) | 2010 |
Marie | Cathédrale Notre-Dame d'Amiens | 4 500 | La | (?] |
Anne-Charlotte | Église Saint-Christophe de Belfort | 4 425 | (?) | 1903 |
Bourdon | Église Saint-Martin de Vitré | 4 400 | Sol2 | 1885 |
François | Cathédrale Saint-Pierre de Montpellier | environ 4 000 | La2 | 1867 |
Marie Françoise | Basilique de la Visitation d'Annecy | environ 4 000 | La2 | 1926 |
Gros Bourdon | Collégiale Notre-Dame de L'Assomption de Samoëns | environ 4 000 | La2 (?) | 1810 |
Bourdon | Cathédrale Sainte-Marie-Majeure de Marseille | environ 4 000 | La2 | 1907 |
Etienne-Florian | Cathédrale Saint-Étienne de Toulouse | 3 901 | La2 | 1876 |
Saint-Jean | Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg | 3 896 | Sib2 | 1976 |
Saint-Jacques | Cathédrale Sainte-Marie de Bayonne | 3 640 | La | 2003 |
Bourdon | Église Saint-Thomas de Strasbourg | 3 600 | (?) | 1783 |
Firmine-Mathilde | Cathédrale Notre-Dame d'Amiens | 3 600 | Sib2 | 1903 |
Petit Bourdon | Cathédrale de Metz | 3 500 | (?) | (?) |
Marie | Cathédrale Saint-Étienne de Sens | 3 427 | Fa# | 1376 |
Saint-Georges | Église Saint-Georges de Sélestat | 3 060 | Do3 | 1879 (1599) |
Valérien | Cathédrale Sainte-Cécile d'Albi | 3 020 | Sib2 | 1879 |
Grosse Cloche ou Quiriace | Tour César de Provins | 3 000 | (?) | 1511 |
Marie | église d'Hirsingue | 3 000 | Sib | 1863 |
Louis-Thérèse | Église Saint-Jean-Baptiste de Taninges | 2 750 | Si2 | 1909 |
Adélaïde | église de Seltz | 2 500 | (?) | 1899 |
Zehnerglocke | Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg | 2 450 | Si2 | 1786 |
Petit Bourdon | Église Saint-Thomas de Strasbourg | 2 075 | (?) | 2009 |
Grosse Suzanne | Beffroi de Thionville | 2 000 | (?) | 1884 |
Nota : à titre de comparaison, la plus grosse cloche du monde se trouve en Russie. Il s'agit de la Tsar Kolokol d'un diamètre phénoménal de 6,6 m pour 6,24 m de hauteur et 200 tonnes. La cloche est actuellement la plus grande cloche au monde et a été fondue par les maîtres Ivan Motorin et son fils Mikhail (1733–1735)... Elle n'a cependant jamais fonctionné.
Les cloches disparues célèbres de France :
Nom | Lieu | Masse (en kg) | Note | Année | Disparue |
---|---|---|---|---|---|
La Non-Pareille | Cathédrale de Mende | environ 25 000 | (?) | 1516 | 1580 |
Maria Regina | Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg | environ 20 560 | (?) | 1519 | 1521 |
Georges d'Amboise | Cathédrale Notre-Dame de Rouen | environ 18 000 | (?) | (?) | (?) |
La Rigaud | Cathédrale Notre-Dame de Rouen | (?) | (?) | vers 1260 | (?) |
Jeanne d'Arc | Cathédrale Notre-Dame de Rouen | 16 000 | (?) | 1914 | 1944 |
Gros Bourdon | Cathédrale de Chartres | 15 000 | (?) | (?) | 1793 |
Cardailhac | Cathédrale de Toulouse | 13 000 | (?) | (?) | 1794 |
Marie-Firmine | Beffroi d'Amiens | environ 11 000 | (?) | 1748 | 1940 |
Bourdon | Cathédrale de Chartres | 10 000 | (?) | (?) | 1793 |
Bourdon (et carillon) | abbaye Saint-Winoc de Bergues | 8 500 (Bourdon) | (?) | 1700 | 1791 |
Marie | Cathédrale Notre-Dame de Paris | environ 8 000 | Sol | 1472 | (?) |
Bancloche | Cathédrale de Toul | (?) | (?) | 1396 | (?) |
Bourdon (et carillon) | église Saint-Martin de Bergues | 4 000 (Bourdon) | (?) | 1618 | 1793 |
Messglocke | Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg | 2 151 | (?) | 1643 | (?) |
Saint-Laurent + sonnerie | église Saint-Laurent de Wintzenheim | environ 2 150 | Do | 1919 | 1943 |
Gabrielle | église Notre-Dame de Fives Lille | environ 2 100 | (?) | (?) | 2010 |
ancienne sonnerie | église Saint-Nicolas de L'Hôpital en Moselle | (?) | (?) | 1882 et 1922 | 1917 puis 1943 |
Petit Bourdon (et carillon) | Abbatiale Saint-Nabor de Saint-Avold | Petit Bourdon : 2 100 | (?) | 1920 | 1944 |
grosse cloche | église Saint-Epvre de Nancy | (?) | (?) | XVIe | 1747 |
ancienne cloche | église Saint-Epvre de Nancy | (?) | (?) | 1576 | 1867 |
ancienne cloche | église Saint-Étienne d'Écuelle près de Bouxières-aux-Chênes | (?) | (?) | 1412 | 1914 |
Marie | timbre de l'horloge de Verdun | (?) | (?) | 1301 | 1944 |
Les guerres sont les pires ennemies des cloches. Déjà au cours de la guerre de Cent Ans de 1337 à 1453 on note des pillages et des pertes campanaires importantes. Françoise Michaud-Fréjaville, dans son étude Naudin Bouchard, une carrière de fondeur orléanais pendant la guerre de Cent Ans, publiée au Bulletin de la Société archéologique et historique de l’Orléanais, n.s., 11/92 (1991), p. 23-32, montre le lien entre le développement de l’artillerie au cours de cette guerre et certains fondeurs de cloches se reconvertissant en fondeurs de canons. Les guerres de religion vont continuer de ravager le patrimoine campanaire. Une série de huit grands conflits où se sont opposés catholiques et protestants, appelés aussi huguenots, va toucher le royaume de France dans la seconde moitié du XVIe siècle. C'est ainsi que disparaîtra en 1580 la Non Pareille une cloche de 1516 de la cathédrale de Mende, la plus grosse de France à ce jour avec 25 tonnes. Elle est détruite par le capitaine huguenot Mathieu Merle. Le notaire Destrictis de Mende rapporte : « ...Comme on ne pouvait parvenir à rompre la Non Pareille, on fit faire un grand feu, au-dessous et aux environs, et on la fit échauffer de telle sorte qu'après on la rompit aisément ». Le métal fut récupéré pour faire des couleuvrines et deux gros canons. Seul resta le battant en fer de 470kg (il manqua de disparaître plus tard en 1793, les membres du comité révolutionnaire voulant le vendre mais personne ne s'en porta acquéreur). La guerre de Trente Ans (1618-1648) s'accompagna des mêmes destructions.
Le patrimoine campanaire tant français que belge, a été ensuite menacé à plusieurs reprises par la Révolution française et toutes les guerres qui s'en suivirent. Pour convertir le bronze en monnaie ou en canons, plusieurs lois furent votées par les assemblées révolutionnaires entre 1791 et 1795. Le décret du 23 juillet 1793 ordonnait que « chaque commune a la faculté de conserver une cloche qui serve de timbre à son horloge » (cloche civique). Ce décret proclame la Patrie en danger et va justifier la récupération par les révolutionnaires des cloches afin d'en fondre le bronze pour le convertir en canons. Au total, cent mille cloches disparurent dans la tourmente. Napoléon, pour les besoins de son immense armée, en fit aussi grande consommation. La cloche de Lignières (Cher) a heureusement échappé à ces mesures : fondue à Orléans pendant la révolution en 1790, elle porte la mention « Vive la nation, vive le Roi » et des fleurs de lys. Celle de Quintat (Haute-Savoie) porte la mention « Si je survis à la Terreur c’est pour annoncer le bonheur ». Dès la date de la signature du Concordat le 8 avril 1802, la reconstitution du patrimoine campanaire dans les édifices ouverts au culte se fit lentement. Le véritable repeuplement des clochers ne se fit cependant que sous le Second Empire et la IIIe République[14].
La Première et la Seconde Guerre mondiale furent désastreuses pour le patrimoine campanaire européen et notamment français et belge. La Basilique de Saint-Nicolas-de-Port conserve par exemple dans une chapelle une cloche de 1832, percée lors du bombardement du 19 juin 1914.
À noter des figures prestigieuses comme le campanologue canadien Frank Percival Price (né en 1021) qui fut expert-conseil de la Commission interalliée sur la conservation en temps de guerre des monuments artistiques et historiques dans les zones de guerre, et de la Commission du Vatican sur la restauration des cloches. Sous les auspices de la section des enquêtes sur la science et la technologie ennemies de l'Armée canadienne, il entreprit une étude sur la réquisition et la destruction des cloches pour fins de guerre. Il aida également les commissions gouvernementales de la Belgique, de la France, de l'Autriche, des Pays-Bas, de l'Allemagne de l'Ouest et de l'Italie au recouvrement des cloches perdues. En 1975 il fut nommé président honoraire de la Fédération mondiale de carillons.
En France selon les recherches et les chiffres de Percival Price, sur environ 75 000 cloches recensées en 1939, près de 1 160 auraient été confisquées et détruites par l'occupant, essentiellement dans les trois départements d’Alsace-Lorraine (plus précisément l’Alsace-Moselle), annexés et traités comme le reste de l’Allemagne, ainsi que dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais dont l’administration militaire allemande relève alors non pas de Paris mais de Bruxelles. Cependant il faut ajouter à ce chiffre, les cloches non dénombrées détruites par les bombardements.
En Belgique ce fut le fondeur George II Slegers (1907-1910) qui œuvra activement pour le remplacement des centaines de cloches disparues au cours de la Seconde Guerre mondiale. Avant la Seconde Guerre mondiale, la Belgique possédait près de 12 000 cloches dont le poids total était évalué à six millions de tonnes. Après les réquisitions de juin et de juillet 1944, les 4 566 cloches enlevées par l'occupant représentent un poids de 3 794 825 kg, soit une perte de près de 60 % du patrimoine campanaire belge. Rien que dans le diocèse de Liège, 840 cloches sont portées manquantes pour un poids total de 1 205 599 kg.
La cloche est non seulement un instrument soumis aux aléas de l'histoire, mais elle est également soumise aux caprices des éléments : vieillissement du métal, intempéries, oxydation, ce qui demande un entretien régulier par des artisans campanaires. Par grand froid (moins de -10°C) on s'abstient de sonner les cloches en volée car elles sont alors fragilisées. On pense que c'était par exemple à cause du froid que l'une des cloches des plus importantes de France, la Maria Regina de Strasbourg (environ 21 tonnes) et qui datait de 1521, s'était irrémédiablement fêlée.
L’art campanaire regroupe plusieurs corps de métier : la fonderie, la musique, la charpente, la serrurerie, la mécanique, la mécanique horlogère, l’électricité, l’électronique. Aujourd’hui, aucune norme ni règle officielle ne régit la profession. Devant ce fait, des artisans campanaires réunis en coopérative d’entreprises ont décidé : d’établir un programme de formation reconnu des personnels (première en France et en Europe) ; d’établir des cahiers des charges précis pour les prestations d’électrification, de restauration et d’installation en matière de cloche et d’horlogerie.
L'École nationale du patrimoine a organisé en juin 1997 un séminaire sur « la connaissance et la gestion du patrimoine campanaire », qui portait en particulier sur :
Inventaire et vérification systématique des cloches lors des tournées de visites des églises rurales ; Récolement des cloches classées au titre des monuments historiques (154 cloches recensées) ; Inventaire général du patrimoine départemental (époques, sonneries, coutumes) ; Demandes de protection des cloches anciennes nouvellement repérées ; Publications.
Contact avec les entreprises spécialisées et visites sur place des installations sous contrat d’entretien. Vérification du lien « joug cloche » ainsi que de la fixation du battant ; Analyse des éléments extérieurs liés à l’entretien et au bon fonctionnement ; échelles d’accès, abat- son, lumière, présence de pigeons (conservation préventive). Sensibilisation des propriétaires et affectataires.
Avis sur devis d’entreprises. Restauration des « ensembles » cloche-beffroi, cloche-clocher, beffroi-clocher, cloche-beffroi-clocher ; Propositions d’interventions particulières à chaque cas en milieu rural ; Soudures (apport scientifique, précautions, intérêt et difficultés de création de cloches neuves) ; Programmations à long terme.
Lorsque plusieurs cloches de volée sont accordées entre elles, on parle de « sonnerie ». La France est, en la matière, un peu moins dotée que les pays voisins, mais possède néanmoins quelques ensembles d'exception :
À côté d'innombrables fondeurs itinérants, la France a également connu de nombreuses fonderies sédentaires, aujourd'hui fermées, parmi lesquelles on peut citer :
Presse spécialisée :
Un clocher est un élément architectural d'une église, généralement en forme de tour plus ou moins élevée, qui héberge une ou plusieurs cloches.
À l'origine, le clocher était un édifice défensif et les églises n'en comportaient pas. Par la suite, il servit de signal à la communauté chrétienne et furent créés pour l'appel des fidèles d'une paroisse pour la messe (rassemblement dont la force de cohésion étroite est ridiculisée par l'expression « esprit de clocher »). Il permit de sonner les baptêmes, les mariages, les prières (angelus), les alarmes (tocsin) et l'heure. Il est un repère dans le paysage pour se situer et se déplacer (sur le littoral, il constitue un amer pour la navigation).
Sommaire |
Le clocher peut revêtir des formes très différentes, selon son plan : carré, polygonal, circulaire, parfois simple mur (clocher-mur ou campenard). L'appellation clocher-tour (préférable à campanile, voir plus loin) est réservée à un clocher architecturalement indépendant de l'édifice auquel il est associé. La couverture du clocher peut être en bâtière (toit à deux pentes), un toit à quatre pentes, ou plus. Quand la couverture est très aiguë, qu'elle soit en charpente ou maçonnée, en pierre, brique ou autre, on parle de flèche (ou aiguille). Il arrive que la flèche d'un clocher ne soit pas droite : on parle alors de clocher tors[1], hélicoïdal ou vrillé. Les clochers sont tors soit par accident, soit parce qu'ils sont le chef-d'œuvre de Compagnons bâtisseurs.
Le clocher peut occuper différents emplacements dans le plan d'une église. Souvent construit au-dessus de la nef, il peut être construit au-dessus de la croisée du transept, surmonter le porche d'entrée (clocher-porche) ou être disposé latéralement à la nef. Parfois, il est totalement séparé du bâtiment principal de l'église : on parle alors, dans l'usage courant, de campanile. Toutefois, en France, au sens strict, ce mot désigne un clocher formant édicule sur le toit d'un bâtiment : il paraît posé sur celui-ci. Il est souvent construit en charpente. Il ne faut donc pas appeler campanile un clocher isolé [2] (mot italien pour clocher, dérivé de campana, la cloche). Certaines églises peuvent avoir plus d'un clocher. Il ne faut pas parler de clocher à propos d'une tour qui ne contient pas de cloches, comme il ne faut pas parler de clocheton au sens strictement architectural pour désigner un petit clocher : le clocheton est un amortissement en forme de clocher, mais il ne peut contenir des cloches.
Le clocher est souvent surmonté d'une croix, et, en France,(mais aussi dans certains autres pays) d'une girouette en forme de coq gaulois.
L'installation des cloches dans un clocher peut se faire par l'intermédiaire d'une charpente en bois appelée beffroi, destinée à limiter les efforts exercés par le mouvement des cloches sur la construction en maçonnerie. Les cloches peuvent aussi être directement fixées dans les fenêtres du clocher selon un usage communément répandu dans le sud de l'Europe. Le beffroi désigne aussi, par métonymie, une sorte de clocher laïc construit dans des édifices municipaux, voire des gares. Les baies du clocher donnant sur la chambre des cloches sont souvent munies d'abat-sons, lames obliques destinées à renvoyer le son des cloches vers le sol.
Ces structures sont apparues bien longtemps avant le christianisme et datent des anciens rites de fertilité des anciennes religions païennes. Les prêtres païens utilisaient des pierres dressées, des piliers, des obélisques ou des tours élancées pour représenter l’organe sexuel mâle. Même de nos jours, nous retrouvons dans plusieurs cultures des représentations stylisées de l’union des organes mâle et femelle.
Clocher à bulbe
Ramersdorf - Munich
Clocher à dôme
Saint-Avold
Clocher à flèche de pierre
Les Mathes
Clocher à peigne
Mouret de Chalinargues
Clocher-mur ou campenard
Montgiscard
Clocher à horloge décentrée
Lœuilly
Clocher à flèche de brique
Lamotte-Beuvron
Conteùdo de sensagent
calculado em 0,078s