Publicitade D▼
eau (n.f.)
1.liquide incolore, inodore, transparent, insipide.
2.liquide nécessaire à la vie de la plupart des animaux et des plantes
3.étendu, masse d'eau.
4.nom de certains liquides alcoolisés.
5.sécrétion liquide organique.
6.(figuré)transparence d'une pierre précieuse.
Publicidade ▼
⇨ definição de eau (Littré)
⇨ definição - Wikipedia
Eau (n.) (Cismef)
Hydroxyde d'hydrogène (Cismef), Oxyde de dihydrogène (Cismef)
Publicidade ▼
Ver também
eau (n.f.)
⇨ Cours d'eau • Eau Claire • Eau corporelle • Eau de Javel • Eau de mer • Eau des égouts • Eau douce • Eau du corps • Eau extra-vasculaire pulmonaire • Eau extravasculaire des poumons • Eau extravasculaire pulmonaire • Eau lourde • Eau minéralisée • Eau oxygénée • Eau vive • Saint Rémy en l'Eau • aller au fil de l'eau • avoir l'eau à la bouche • chambre d'eau • château d'eau • cours d'eau • dans l'eau • eau adoucie • eau alcaline • eau ammoniacale • eau baptismale • eau blanche • eau boriquée • eau bouillante coulant (dans) (de) baignoire • eau bouillante coulant (dans) (de) baquet • eau bouillante coulant (dans) (de) bassine • eau bouillante coulant (dans) (de) robinet • eau bouillante coulant (dans) (de) tuyau • eau bénite • eau capillaire • eau chaude • eau chauffée sur un fourneau • eau collée • eau combinée • eau communautaire • eau courante • eau croupie • eau d'Alibour • eau d'hydratation • eau d'infiltration • eau d'égout • eau de Cologne • eau de Javel • eau de Seltz • eau de baignade • eau de batterie • eau de bouchain • eau de bouteille • eau de cale • eau de chaux • eau de chlore • eau de coco • eau de cristallisation • eau de fonte • eau de fusion de la glace • eau de javel • eau de mer • eau de mélisse • eau de parfum • eau de pluie • eau de refroidissement • eau de rivière • eau de rose • eau de rétention • eau de source • eau de table • eau de toilette • eau de vaisselle • eau de vidange des cales • eau dentifrice • eau distillée • eau dormante • eau douce • eau du bain • eau du ciel • eau du robinet • eau forte • eau froide • eau gazeuse • eau gazéifiée • eau gelée • eau libre • eau lourde • eau lustrale • eau minérale • eau morte • eau oxygénée • eau pluviale • eau potable • eau profonde • eau rouge • eau rougie • eau régale • eau salée • eau savonneuse • eau seconde • eau souterraine • eau souterraine supérieure • eau stagnante • eau sulfureuse • eau superficielle • eau suspendue • eau thermale • eau tonique • eau usée • eau vive • eau à la bouche • eau(x) d'égout • eau-de-feu • eau-de-vie • eau-de-vie de Dantzig • eau-de-vie de pomme • eau-forte • faire eau • fil de l'eau • jeter à l'eau • jeu d'eau • l'eau dans le gaz • mettre de l'eau dans son vin • mettre à l'eau • mise à l'eau • passer à l'eau • pièce d'eau • plan d'eau • point d'eau • prendre l'eau • rat d'eau • réservoir d'eau • sans eau • sous l'eau • tirer de l'eau • tirer la chasse (d'eau) • tirer la chasse d'eau • tomber de l'eau • tomber à l'eau • vert d'eau • vin avec de l'eau • voie d'eau • à l'eau de rose • être comme un poisson dans l'eau • être en eau • être le bec dans l'eau
⇨ EAU-DE-VIE • EAU-FORTE • ÉLEF-D'EAU • HOUL'EAU • MORTE-EAU • NOYÉ-D'EAU • RABAT-EAU • VAU-L'EAU
⇨ besoin en eau • eau alimentaire • eau communautaire • eau d'infiltration • eau de baignade • eau douce • eau minérale • eau potable • eau salée • eau souterraine • eau stagnante • eau superficielle • eau usée • pêche en eau douce • ressource en eau
Eau (n.) [Cismef]
eau (n. f.)
composé d'oxygène[Classe]
eau[ClasseHyper.]
élément minimal de l'être selon les anciens[ClasseParExt.]
composé binaire - liquide - liquide[Hyper.]
arroser, irriguer - abreuver, arroser - watery (en) - détrempé[Dérivé]
soupe - brioche, petit pain - café, caoua, jus, petit noir - thé, tisane[Desc]
larme - sueur, transpiration - eau, étendue d'eau - flocon de neige - cristaux de glace - glace[Element]
eau (n. f.) [figuré]
eau (n. f.)
les océans, mers, lacs et cours d'eau[ClasseHyper.]
eau (n. f.)
eau-de-vie[Classe]
Le Littré (1880)
1. Substance liquide, transparente, sans saveur ni odeur, réfractant la lumière et susceptible de dissoudre un grand nombre de corps. Eau de source, de pluie. Eau courante, dormante. L'eau se trouve dans la nature à trois états, solide, liquide, gazeuse. Une goutte d'eau.
• Tant de seaux d'eau que j'ai tirés au puits pour elle ! (MOL. Bourg. gent. III, 9)
• Ne crains pas, mon cher enfant, que l'abondance de l'eau affaiblisse ou refroidisse ton estomac (LESAGE Gil Blas, II, 3)
• Apportez-moi un verre d'eau (MOL. Comt. d'Escarb. VI)
L'eau potable (par opposition à eau pure), eau qui se boit et qui, pour être bonne, doit être limpide, inodore et d'une saveur agréable, tenir en dissolution une proportion convenable d'air atmosphérique et d'acide carbonique, dissoudre facilement le savon et être propre à la cuisson des légumes secs.
Eau marécageuse, eau des marais, des mares, des étangs, qui est toujours chargée de matières végétales et animales en putréfaction.
Eau de mer, eau amère, chargée de sels et principalement de sel de cuisine, et remplissant le vaste bassin des mers.
Eau distillée, celle qu'on obtient en distillant l'eau de pluie ou de rivière, et qui ne contient plus ni matières solides ni oxygène.
Eau claire, par opposition à l'eau bourbeuse ou à l'eau mêlée d'une substance utile ou agréable.
Fig. Eau claire, un résultat illusoire.
• Mais quoi ! que feras-tu que de l'eau toute claire ? Traversé sans repos par ce démon contraire, Tu vois qu'à chaque instant il te fait déchanter (MOL. l'Étour. III, 1)
• Près du beau sexe un vieux barbon Ne fait que de l'eau claire (DANCOURT Eaux de Bourbon, Divert.)
Ne sentir que l'eau, être insipide.
Eau rougie, eau mêlée d'une légère quantité de vin rouge.
Eau panée, eau dans laquelle on a fait tremper du pain grillé pour en adoucir la crudité.
Eau ferrée, eau dans laquelle on a éteint un fer rouge ou fait rouiller des clous. L'eau ferrée est fortifiante.
Eau battue, eau qu'on a versée plusieurs fois d'un vase dans un autre.
Eau blanche, boisson alimentaire formée par l'eau et la farine ou le son et qu'on donne aux animaux domestiques.
Eau de savon, eau dans laquelle du savon est dissous.
Eau d'empois, eau dans laquelle on a mis de l'empois.
Voie d'eau, ce que contiennent les deux seaux d'un porteur d'eau.
Familièrement. Un buveur d'eau, celui qui ne boit que de l'eau, ou qui met beaucoup d'eau dans son vin.
Il ne gagne pas l'eau qu'il boit, il ne vaut pas l'eau qu'il boit, se dit d'un homme inutile, fainéant.
Être au pain et à l'eau, n'avoir que du pain à manger et de l'eau à boire. On le mit en prison, au pain et à l'eau.
Tenir eau, se dit d'un vase, d'un cuvier, etc. qui, n'ayant ni trou, ni fissure par où l'eau puisse couler ou suinter, la retient.
• Par ce moyen, vous verrez s'il tient eau (LA FONT. Cuv.)
Gare l'eau là-bas, se dit quand on veut jeter de l'eau par les fenêtres, surtout dans les villes où il n'y a pas de conduits pour les eaux ménagères. Par extension, on le dit de tout ce qu'on jette par les fenêtres.
Porter de l'eau à la rivière, ou porter l'eau à la mer, donner à quelqu'un qui est riche, apporter une chose qui abonde déjà.
• Où vas-tu, insensé que tu es ? tu vas porter de l'eau à la rivière (LESAGE Estev. Gonzalez, ch. VI)
C'est une goutte d'eau dans la mer, se dit d'une quantité très petite qu'on ajoute à une quantité extrêmement grande.
Terme de manége. Abattre l'eau, essuyer le corps d'un cheval sortant de l'eau ou en sueur.
Rompre l'eau à un cheval, l'interrompre, l'obliger à boire à plusieurs reprises.
Se ressembler comme deux gouttes d'eau, se ressembler parfaitement.
• J'aurai le plaisir de voir des créatures qui seront sorties de moi, de petites figures qui me ressembleront comme deux gouttes d'eau (MOL. Mar. for. 2)
Fig. Aller à l'eau chez un autre, empiéter sur ce qui est à lui.
• N'allez point à l'eau chez un autre (LA FONT. Pâté.)
On dit qu'un domestique est allé à la bonne eau, quand il est trop longtemps à revenir d'un message.
Il faut qu'il fasse voir de son eau, qu'il montre de son eau, se dit d'un homme qui, n'étant pas connu, doit montrer ce qu'il sait faire.
• Qu'ils montrent de leur eau, qu'ils entrent en carrière (RÉGNIER Sat. IX.)
Il n'y a que de l'eau à boire, se dit d'une industrie qui n'offre que de médiocres bénéfices.
• Il fallait qu'il [le P. Campanelle] donnât de son côté de grandes espérances ; sans cela il n'y a pas de l'eau à boire dans ce métier-là [d'astrologue] (FÉN. t. XIX, p. 414)
Croyez cela, et buvez de l'eau, c'est à peu près la même figure, autrement tournée, en parlant d'une chose absurde, c'est-à-dire croyez-le et vous n'y gagnerez rien.
Il se noierait dans un verre d'eau, se dit d'un homme malhabile à qui il arrive malheur dans tout ce qu'il touche.
C'est une tempête dans un verre d'eau, se dit de violentes querelles, de violents tumultes dans un tout petit cercle. On a appelé les commotions de la république de Genève des tempêtes dans un verre d'eau.
Il jouerait les pieds dans l'eau, se dit d'un homme possédé de la passion du jeu.
Tenir le bec dans l'eau, voy.
BEC.
Vert d'eau, vert semblable au vert de l'eau. On dit dans le même sens couleur d'eau. Une étoffe couleur d'eau.
Il a mis de l'eau dans son vin, se dit d'un homme dont la colère est tombée, dont les prétentions ont baissé.
Épreuve de l'eau, épreuve à laquelle la justice du moyen âge soumettait un accusé. Les épreuves dont l'usage était le plus universellement adopté étaient celles de l'eau froide et de l'eau chaude.
• Les seigneurs ecclésiastiques qui ne possédaient pas un champ clos, rendaient aussi la justice : si le plaideur avait demandé l'épreuve de l'eau froide, on lui liait les membres et on le plongeait nu dans la cuve ; si son corps ne surnageait pas, le jugement de Dieu décidait sa culpabilité ; dans le cas contraire, son innocence ; l'épreuve de l'eau chaude était plus cruelle : il fallait que le champion qui s'y soumettait n'éprouvât aucune douleur dans les flots de cette eau brûlante (BARGINET Hist. du gouv. féod. II, 2)
2. Dans l'ancienne philosophie naturelle, l'un des quatre éléments qui constituaient toute chose.
• Les éléments, le feu, l'air, et la terre, et l'eau (RAC. Plaid. III, 3)
On dit des enfants qu'il les faut garder de feu et d'eau jusqu'à sept ans.
C'est le feu et l'eau, se dit de deux choses contraires, ou de deux personnes qui diffèrent essentiellement de sentiments et d'opinions.
3. Terme de chimie. Corps composé, qui résulte de la combinaison de 88,91 parties d'oxygène avec 11,09 d'hydrogène en poids, et, en volume, de 1 d'oxygène et de 2 d'hydrogène.
Eau oxygénée, deutoxyde d'hydrogène, péroxyde d'hydrogène.
Eau de cristallisation, l'eau que les sels retiennent en combinaison lorsqu'ils cristallisent.
Eau de constitution, celle qui fait partie d'un sel de telle manière qu'on ne peut la lui enlever par la chaleur, etc. sans en changer la cristallisation et les réactions chimiques ; tandis que l'eau de cristallisation est chassée sans que ces propriétés changent.
Eau mère, résidu d'une dissolution saline qu'on a fait cristalliser, lorsque cette eau, épaissie, refuse de donner des cristaux.
Eau de carrière, eau qu'on rencontre dans les pores de la plupart des roches, surtout de celles qui appartiennent aux terrains stratifiés.
4. Mer, rivière, étang, lac.
• Et l'eau grosse et rapide et la nuit assez noire (CORN. Cinna, IV, 2)
• Nous ressemblons tous à des eaux courantes (BOSSUET Duch. d'Orl.)
• Nous allons sans cesse au tombeau, ainsi que des eaux qui se perdent sans retour (BOSSUET ib.)
• C'est lui qui me sauva de ce grand péril que vous savez que je courus dans l'eau (MOL. l'Av. V, 4)
• Et la flamme à la main les suivre sur les eaux (RAC. And. I, 2)
• Quand on a une expérience fondamentale sur la vitesse de l'eau, par exemple, celle de M. Guglielmini, par laquelle une eau qui est tombée de la hauteur d'un pied de Bologne parcourt en une minute 216 pieds 5 pouces d'un mouvement égal, on a sa vitesse pour toutes les chutes possibles (FONTEN. Guglielmini.)
À Paris, l'autre côté de l'eau signifie la rive gauche de la Seine. Il demeure de l'autre côté de l'eau. Passer l'eau, aller sur la rive gauche de la Seine.
Fig. Des gens de delà l'eau, des gens mal instruits des nouvelles et des affaires du temps.
Les grandes eaux, afflux d'eau de pluie ou de neige qui grossissent les rivières et les fleuves. Il est arrivé que les glaces et grandes eaux de cette année ont endommagé deux piles et avants-becs, et que nombre de pierres des arcades ont été emportées, Conseil d'État, 4 janv. 1678.
Eau plate, celle qui n'a pas de mouvement dans un terrain dont la pente ne lui en donne pas.
Être comme le poisson dans l'eau, comme le poisson hors de l'eau, être dans une position très agréable, dans une position pleine d'angoisse.
Se mettre dans l'eau de peur de se mouiller, se jeter dans le mal qu'on veut éviter. Fin comme Gribouille, qui se met dans l'eau de peur de la pluie, se dit d'un homme assez sot pour s'exposer à de grands dangers à l'effet d'en éviter un très petit.
Pleine eau, se dit de la rivière où l'on va nager librement, par opposition aux bassins fermés où l'on s'exerce. Faire une pleine eau, sortir du bassin fermé et aller nager en pleine rivière.
Fig. Nager en grande eau, être en pleine fortune. Être en grande eau, être dans l'abondance et dans la sécurité.
• Puis bientôt en grande eau naviguer à souhait (BOILEAU Sat. X.)
• Nous verrons désormais Puységur nager en plus grande eau (SAINT-SIMON 126, 138)
Eau douce se dit de l'eau des rivières, des lacs, des étangs et des fontaines, par opposition à l'eau de mer. Poisson d'eau douce.Familièrement, marin d'eau douce, homme qui n'a navigué que sur les rivières, ou, par extension, homme qui a peu navigué en mer.
Fig. Médecin d'eau douce, médecin qui ne donne que des remèdes faibles et sans efficacité, ou qui donne peu de remèdes.
Eau trouble, eau d'une rivière ou d'un étang qui est mélangée de limon et qui convient pour certaines pêches. Pêcher en eau trouble, et fig. faire des affaires peu honorables.
On dirait qu'il ne sait pas troubler l'eau, qu'il ne sait pas l'eau troubler, se dit d'un homme qui paraît simple et qui ne l'est pas.
Fig. Tomber dans l'eau, ne pas réussir. Cette affaire est tombée dans l'eau.
• La requête, que le régent n'avait renvoyée à personne, était tombée dans l'eau (SAINT-SIMON 464, 35)
Revenir sur l'eau se dit d'un homme qui, tombant dans l'eau, reparaît à la surface.
Fig. Revenir sur l'eau, se dit d'un homme qu'on croyait abîmé et qui rétablit ses affaires.
• La Bazinière, fameux financier, puis trésorier de l'épargne, fut longtemps en prison, puis revint sur l'eau (SAINT-SIMON 120, 67)
Se dit aussi d'un projet qu'on croyait abandonné et qui est remis sur le tapis. La loi de dotation est revenue sur l'eau.
Terme de vénerie. Battre l'eau, se dit de la bête qui se jette dans la rivière ou un étang pendant qu'on la poursuit.
Fig. Battre l'eau, prendre une peine inutile.
• Tu vois qu'à chaque instant il te fait déchanter, Et que c'est battre l'eau de prétendre arrêter.... (MOL. l'Étourdi, III, 1)
• C'est battre l'eau, monsieur, lui dis-je [à Beauvillier], que répéter toujours la même chose (SAINT-SIMON 334, 129)
Se jeter à l'eau, se noyer exprès.
Se jeter dans l'eau, se mettre à l'eau, entrer dans l'eau pour quelque dessein.
À l'eau ! cri pour jeter quelqu'un à l'eau, et cri de marchand d'eau.
Fig. Coup dans l'eau, coup d'épée dans l'eau, se dit d'une injure qui porte à faux ou d'une tentative sans résultat.
Les eaux sont basses, se dit d'une rivière dont le niveau a baissé, et fig. l'argent manque.
Nager entre deux eaux, nager en mettant sous l'eau la tête qu'on ne retire que pour respirer, et fig. se ménager entre les différents partis.
• Le P. de la Rue, jésuite de tous points, passa toujours pour nager à la superficie, entre deux eaux [dans la controverse sur le quiétisme] (SAINT-SIMON 45, 21)
• Pour éviter bien des maux, Veut-on suivre ma recette ? Que l'on nage entre deux eaux (BÉRANG. Petits coups.)
D'ici là il passera de l'eau sous les ponts, se dit quand on croit qu'une chose ne se fera pas de sitôt ou ne se fera jamais.
Laisser couler, courir l'eau, ne point se soucier comme vont les affaires.
Faire venir l'eau au moulin, faire venir de l'argent à la maison, donner du débouché à une industrie.
Le fil de l'eau, le courant.
À fleur d'eau, à la surface de l'eau.
Terme de marine. Faire eau, avoir, en parlant d'un navire, quelque trou par où l'eau de mer s'introduit.
• Alcibiade ne renversera-t-il pas ma barque qui est vieille et qui fait eau partout ? (FÉN. t. XIX, p. 211)
Voie d'eau, ouverture faite à la carène d'un navire et par laquelle l'eau entre dans le bâtiment.
Faire de l'eau, faire provision d'eau douce, pour la navigation.
Ligne d'eau, celle que le niveau de la mer trace sur un bâtiment chargé.
Recevoir un coup à l'eau, être percé à l'eau, recevoir un coup de canon dans quelque partie du bordage qui est cachée par l'eau.
Les eaux d'un navire, son sillage.
Être sur l'eau d'un autre vaisseau, le suivre et faire la même route.
Être dans les eaux d'un navire, gouverner dans le même sillage, et fig. Être dans les eaux de quelqu'un, être de son parti, de son opinion.
Eaux fermées, eaux prises par la glace. Eau maigre, eau peu profonde. Même eau, celle qui ne donne pas de changement au sondage.
Haute eau et basse eau, se dit de la marée haute et basse.
Eaux mortes, petite marée ; eaux vives, grande marée.
5. Eau jaillissante, eau qui sort de terre par un jet.
Par extension, eaux jaillissantes, ou, absolument, les eaux, les eaux de Versailles ou de tout autre lieu où sont disposés des conduits qui lancent l'eau en jets et la versent en nappes.
Donner les eaux, faire jouer les eaux de Versailles en l'honneur d'un personnage.
6. Eaux minérales, eaux qui se sont chargées de substances fixes ou volatiles dans leur filtration à travers certains terrains.
Eaux minérales artificielles, celles que l'art prépare en imitation des eaux minérales fournies par la nature.
Absolument. Les eaux. Faire une cure d'eaux. Les eaux de Baréges, d'Aix, de Spa.
• Il faut cette préparation avant que de prendre les eaux (SÉV. 272)
Le lieu où se prennent les eaux.
• Il parle d'aller aux eaux (SÉV. 40)
• Vous pouvez, madame, aller aux eaux (BOSSUET Lett. quiét. 38)
7. Eau de riz, eau d'orge, eau dans laquelle on a fait bouillir du riz, de l'orge.
Eau de veau, eau de poulet, bouillon très léger de veau, de poulet.
• On me fait prendre tous les jours de l'eau de poulet (SÉV. 280)
8. Eau bénite, eau consacrée par le prêtre.
Faire l'eau bénite, faire la cérémonie de la bénédiction de l'eau.
• J'oublie de dire que, pendant cette eau bénite, d'autres gardes du corps gardèrent et garnirent l'hôtel de Conti (SAINT-SIMON 220, 223)
Eau bénite de cour, expression proverbiale pour exprimer les vaines protestations d'amitié ou de protection. Donneur d'eau bénite, faiseur de promesses en l'air.
Populairement. Eau bénite de cave, le vin.
Eau grégorienne, eau bénite mêlée de vin et de cendres pour purifier les églises polluées.
Le baptême.
• Il lave nos forfaits dans une eau salutaire (CORN. Polyeucte, I, 1)
• J'allais moi-même Répandre sur son front l'eau sainte du baptême (VOLT. Zaïre, II, 3)
Eau lustrale, eau consacrée chez les païens aux lustrations et aux ablutions.
9. Pluie. Il tombe de l'eau. Le ciel est couvert, nous aurons de l'eau. Le ciel se fond tout en eau. Il va venir de l'eau.
10. Suc des fruits, des légumes. Ces pêches, ces melons ont beaucoup d'eau.
11. Larmes.
• Pleurez, pleurez, mes yeux, et fondez-vous en eau, La moitié de ma vie a mis l'autre au tombeau (CORN. Cid, III, 3)
• Ce visage charmant tout en eau devant moi (LAMART. Joc. III, 110)
12. Salive, seulement dans cette locution : L'eau en vient à la bouche.
• À l'occasion de l'impression que les viandes font sur le cerveau, l'eau vient à la bouche, et on sait que cette eau est propre à ramollir les viandes, à en exprimer le suc, à nous les faire avaler (BOSSUET Connaiss. III, 2)
Fig. Se dit de ce qui excite un désir de possession.
• L'eau m'en vient à la bouche (REGN. le Bal, 7)
13. Sueur. L'eau lui coulait du front.
• Je suis en eau ; prenons un peu d'haleine (MOL. Éc. des femmes, II, 2)
• Le dos chargé de bois et le corps tout en eau (BOILEAU P. div. 28)
• Maintenant, afin qu'un prédicateur ait bien fait, il faut qu'en sortant de la chaire il soit tout en eau (FÉN. t. XXI, p. 107)
• Sous ce tombeau gît un pauvre écuyer, Qui tout en eau sortit du jeu de paume (J. B. ROUSS. Ép III, 22)
Suer sang et eau, se donner une peine infinie.
• Je suais sang et eau pour voir si du Japon Il viendrait à bon port au fait de son chapon (RAC. Plaid. III, 3)
14. Sérosité. Ampoules pleines d'eau. L'eau qui sort quand on lève un vésicatoire.
15. Urine. Lâcher ou faire de l'eau.
16. Au pluriel. Eaux, nom vulgaire du liquide amniotique, de celui qui entoure le foetus dans l'oeuf.
Fausses eaux, écoulement plus ou moins abondant de sérosité, qui a lieu par les parties génitales à certaines époques de la grossesse, sérosité qui s'était accumulée entre l'amnios et le chorion, et qu'il ne faut pas confondre avec les eaux et le liquide amniotique.
17. Terme de vétérinaire. Eaux aux jambes, maladie cutanée qui a son siége au pied et à la partie inférieure de la jambe, chez le cheval, et dont le symptôme caractéristique est le suintement d'une humeur à travers les pores de la peau.
18. Lustre, brillant des diamants et des perles. Dans le commerce, on entend par eau la transparence du diamant, Dict. des arts et mét. Amsterd. 1767, au mot joaillier.
• Les perles que Cléopatre avait en pendants étaient d'un prix inestimable, soit pour l'eau ou pour la grosseur (CITRI Triumvirat, 3e partie, ch. 12, dans RICHELET)
• Ce diamant fut appelé le Régent ; il est d'une eau admirable et pèse plus de 500 grains (SAINT-SIMON 466, 128)
• La drague, dans quelques ruisseaux [affluents du Mississipi], amène de grandes huîtres à perles, mais dont l'eau n'est pas belle (CHATEAUB. Voy. Amér. 415)
Terme de tanneur. Donner de l'eau, donner du lustre. Donner trois eaux au veau.
Terme de chapelier. Donner de l'eau à un chapeau, lui donner du lustre.
Terme de manufacture. Donner de l'eau à une étoffe, lui faire prendre le lustre en la mouillant légèrement et en la froissant sous la presse ou sous la calandre. Et pourront ainsi lesdits teinturiers donner l'eau et le lustre à toutes sortes d'étoffes de soie, Règlem. sur les manuf. août 1669, Teint. en soie, laine et fil, art. 86.
19. Eau-de-vie, le produit de la distillation du vin et des liqueurs spiritueuses. Eau-de-vie de Cognac. Eau-de-vie de grain.
Terme de commerce. Petites eaux, alcool très peu fort, résultant d'une première distillation et n'ayant pas subi de rectification, dont on se sert pour ramener à un degré inférieur des eaux-de-vie naturelles qui, par un coup de feu, sortent de l'alambic avec un degré trop élevé.
20. Dans l'ancienne chimie on appelait eau tout liquide qui semblait à la vue avoir à peu près la consistance de l'eau, soit que l'eau y entrât pour la plus grande partie, comme dans l'eau-forte, l'eau seconde, etc. soit qu'elle n'y fût que pour très peu, comme dans l'eau-de-vie.
21. Eau, liqueur artificielle extraite de diverses substances ou préparée avec diverses substances.
Eau acidule ou eau gazeuse, eau pure chargée de cinq fois son volume d'acide carbonique.Eau blanche ou eau végéto-minérale, ou eau de Goulard, mélange d'eau minérale et de sous-acétate de plomb liquide.
Eau de Botot, eau pour les soins de la bouche, appelée sans doute ainsi du nom de l'inventeur.
Eau céleste, liquide bleu obtenu en versant de l'ammoniaque liquide dans de l'eau distillée tenant en dissolution du sulfate de cuivre.
Eau de Cologne, liqueur composée de diverses huiles volatiles de romarin, de fleur d'oranger, de lavande, que l'on dissout dans l'alcool et auxquelles on ajoute ensuite de l'eau de mélisse et de l'alcoolat de romarin.
Eau d'Égypte ou eau grecque, ou eau mexicaine, ou eau africaine, solution d'azotate d'argent employée pour noircir les cheveux.
Eau-forte, acide azotique du commerce.
Une eau-forte est aussi une estampe tirée sur une planche préparée à l'eau-forte.
Eau générale, alcoolat composé avec une foule de plantes aromatiques et des substances balsamiques et résineuses.
Eau de goudron, liquide odorant et acidule qu'on obtient en faisant macérer le goudron dans l'eau.
Eau impériale, alcoolat composé avec un grand nombre de plantes aromatiques.
Eau de javelle, chlorite de potasse liquide.
Eau de lavande, mélange d'essence de lavande, de teinture d'ambre, d'eau de Cologne et d'alcool.
Eau de Luce, liquide laiteux, d'une odeur forte, d'une saveur âcre et caustique, que l'on emploie dans les évanouissements, en aspiration par le nez, ou à l'intérieur (quelques gouttes dans un verre d'eau sucrée).
Eau phagédénique, solution de chlorhydrate de chaux, tenant en suspension du deutoxyde de mercure.
Eau régale, mélange d'acides chlorhydrique et azotique, dont on se sert pour dissoudre l'or et le platine.
Eau de la reine de Hongrie, nom donné à l'alcoolat de romarin.
Eau rouillée, la même que l'eau ferrée, voyez au numéro 1.
Eau seconde, acide nitrique affaibli ; se dit aussi d'une lessive caustique de potasse ou de soude connue encore sous le nom de lessive des savonniers et dont se servent les peintres.
Eau sédative, liqueur composée d'ammoniaque liquide, d'alcool camphré, de sel marin et d'eau commune.
Eau spiritueuse, liqueur obtenue en distillant de l'alcool sur des substances végétales à principes volatils. L'eau spiritueuse se nomme aujourd'hui alcoolat.
Eau sulfureuse, dissolution de sulfure de sodium cristallisé, de carbonate de soude cristallisé et de chlorure de sodium.
Eau-de-vie allemande, nom d'un très fort purgatif.
Eau vulnéraire, eau aromatique employée par le vulgaire dans les coups et contusions.
22. Eau d'ange, ancienne eau aromatique, analogue à l'eau de rose ou à celle de fleur d'orange.
• À la main droite, près de l'autel [il s'agit d'un baptême], il y avait une table sur laquelle étaient deux carreaux de drap d'or, avec un grand vase d'eau d'ange (MALH. Lett. à Peiresc, 23 juin 1614)
23. Eaux et forêts, voy.
FORÊT23. .
PROVERBES
REMARQUE
Eaux est un pluriel collectif, comme airs, cieux. Quand on dit se perdre sous les eaux, périr dans les eaux, les eaux dans ces phrases n'indiquent pas plusieurs eaux, mais une collection ou quantité indivise, JULLIEN., Toutefois eau a aussi un pluriel qui n'est pas collectif : j'ai bu des eaux de Vichy et de Spa, c'est-à-dire de l'eau de Vichy et de l'eau de Spa ; les eaux d'Arcueil et de Grenelle, c'est-à-dire l'eau d'Arcueil et l'eau de Grenelle.
HISTORIQUE
XIe s.— É s'il a en arere larecin amendé, alt [qu'il aille] à l'ewe [à l'épreuve de l'eau] (Lois de Guill. 17)— Li val profond et les ewes courant (Ch. de Rol. CXXXVI)— Issent de mer, viennent as ewes douces (ib. CLXXXVII)— Et li evesque les ewes beneïssent (ib. CCLXVIII)
XIIe s.— L'aigue du cuer lui est es els [yeux] montée (Ronc. p. 48)— Que l'iave seut [a coutume de] percer la pierre bise (Couci, XI)— Iluec curreit une ewe de mestier en mestier ; Là se baignoit li sires pur sa char refreidier (Th. le mart. 94)
XIIIe s.— À la cort ont l'auge criée, Et li vallet l'ont apportée ; Quant ont lavé, si sont asis (Le beau desconnu, dans Arch. des missions scientifiques, t. V, p. 168)— Entre deus augues moult bruians Sist la cités, qui moult fu grans (ib. p. 170)— S'aucuns est accuseis qu'il ait aucuns ochis et on ne le poet prover par tesmongnages loiaus, il se doit purgier del fait par le jugement del aigue froide (TAILLIAR Recueil, p. 491)— Et l'autre lui retrempe de fresche eaue en son vin [lui verse de l'eau fraîche en son vin] (Berte, LV)— Car d'une sorce vient si haute L'ewe, qu'el ne puet faire faute (la Rose, 20690)— Trop la tere est couverte de yaue et de nege (BEAUMANOIR IX, 8)— Li evesques du Pui de bien faire lor prie, La porte lor ovri, au nom sainte Marie, De l'aive beneoite lor fait grant departie (Ch. d'Ant. VIII, 193)— Totes ces ewes qui sont teles naturelment [minérales], si les puet on faire par artefice, si com de faire boulir soufre en ewe douce et ensi des autres (ALEBRANT f° 9)— En cel vasciel l'arcideclin Fist Dieux servir, d'aige fait vin (PH. MOUSKES ms. p. 283, dans LACURNE)
XIVe s.— De ceste condition a moult de gens en ce monde, qui noent [nagent] entre deux eaux (Modus, f° LXVII, verso)— C'est l'elixir et eau de vie, En qui toute euvre est assouvie (Nat. à l'alch. err. 1031)
XVe s.— Et furent mis ens es navires et ballenieres plus de deux mille chevaux, lesquels avoient pourveance de foin, d'avoine, litiere et d'eau douce bien et largement (FROISS. II, III, 32)— Se hastoient les Anglois de passer cette Beauce pour le danger des yauves dont ils estoient à grand meschef pour eux et pour leurs chevaux (FROISS. II, II, 69)— Si estoient [ies chevaux] foulés et oppressés, combien qu'ils eussent esté bien gouvernés et approvendés de foins, d'avoine et d'aigue douce (FROISS. II, III, 33)— Il estoit le mois de mai que les eaues sont en leur douceur (FROISS. II, II, 228)— Si entendit bien le duc que c'estoit ung personnage forgié, et qu'on venoit querir eaue de loing puits (G. CHASTEL. Chr. d. d. de Bourg. 2e partie, ch. 56)— Entre deux eaues, comme le poisson noue [nage] (CH. D'ORL. Ball. 105)— Me partis bien matin du dict port de Sapience avec mes dictes galées, pour m'en venir mon chemin devers Gennes, en volonté de lever, au port de Ion, eaue dont mes dictes galées estoient mal fournies (Bouciq. hist. Paris, 1620, p. 258, dans LACURNE)— Eve qui court ne porte point d'ordures (LEROUX DE LINCY Prov. t. I, p. 65)— Il n'a pas soif qui de eau ne boit (LEROUX DE LINCY ib. p. 66)
XVIe s.— Il semble qu'ils n'aient fait que battre l'eau en priant et que Dieu ait fait le sourd (CALVIN Inst. 732)— Il se retourna vers la muraille comme pour faire de l'eau, et là rompit ses lettres (MARG. Nouv. XXI)— Ayant ces deux amants comploté de faire un pertuis en l'eau [fuir] et prendre la route d'Angleterre (YVER p. 617)— L'eau leur venoit à la bouche, tant elles desiroyent de taster seulement un petit morceau de friandises (LANOUE 134)— Par le moyen de la grande et longue despense, l'eau est venue à leur moulin (LANOUE 334)— La distillation des eaux et essences tirées de toutes sortes d'herbes, racines et fleurs (LANOUE 479)— Ptisane, eau bouillie, eau d'amendes (PARÉ V, 9)— Eau forte, huile de vitriol (PARÉ V, 13)— Eau fort qui aura servi aux orfevres, dite eau bleue (PARÉ XVI, 15)— La nourrice se gardera de boire eau crue, mais la fera bouillir (PARÉ VI, 15)— Eau de mareschal [ferrée] (PARÉ VI, 19)— Eau de forge (PARÉ VI, 22)— Eau d'orge, eau cuitte, en laquelle on mettra mie de pain, que nous appellons eau panée, ou bien hippocras d'eau ou eau bouillie puis meslée avec syrop rosat, violat ou aceteux (PARÉ VIII, 14)— Eau de Damas [sorte de parfum] (PARÉ IX, 13)— Eau forte esteinte [dite eau de separation]. Eau alumineuse, eau des alkemistes. Les ulceres seront touchées de l'eau de sublimé, ou de celle qui aura servi aux orfevres (PARÉ XVI, 13)— Les restaurans, coulis, pressis et eau de chair (PARÉ XXIV, 22)— De la maniere de distiller l'eau de vie appelée l'ame ou l'esprit du vin., -S, i tu veux avoir l'eau de vie excellente, la faut rectifier deux ou trois fois, voire jusqu'à sept (ID. XXVI, 8)— L'eau ardant autrement dit l'eau-de-vie (O. DE SERRES 230)— Elle ne sera jamais sans avoir des eaux, celeste, imperiale, de vie (O. DE SERRES 887)— L'eau fort, posée doucement avec du cotton dans la dent creuse, en appaise la douleur, et la fait casser estant corrompue (O. DE SERRES 903)— La pommade sera lavée dans eau nafe, ou dans eau de Damas, ou eau roze musquée (O. DE SERRES 908)— Et l'eau clairette façonneras ainsi : mettés tremper en une chopine d'eau de vie de la plus fine, trois onces de canelle triée, etc. (ID. 936)— Le laver quelquefois avec de l'eau d'ange, ou de naffe, ou de roze (O. DE SERRES 945)— L'eauve une foys eschauffée emprend plu tost gelée (GÉNIN Récréations, t. II, p. 243)— Vous en feriez acroire de belles aux gens de là l'eau (Contes de CHOLIÈRES, f° 96, dans LACURNE)— Nicolas Roland, homme voué avec une passion extraordinaire au fait de la ligue, et sous ce titre avoit esté créé eschevin de Paris, la premiere année des troubles l'an 1588 ; toute fois, quelque temps après, il commença de mettre de l'eau sur son feu [à mettre de l'eau dans son vin, à en rabattre de son exaltation] (PASQ. Lett. t. II, p. 309, dans LACURNE)— Eau quoye jour et nuit Noye, submerge et nuit (LEROUX DE LINCY Prov. t. I, p. 65)— Eau trouble, gain du pescheur (LEROUX DE LINCY ib.)— Dans un mortier, de l'eau ne pile (LEROUX DE LINCY ib.)— L'eau fait pleurer, le vin chanter (LEROUX DE LINCY ib.)— C'est folie puiser l'eau au cribleau (LEROUX DE LINCY ib. t. II, p. 262)
ÉTYMOLOGIE
Génev. aigue ; picard, iau, ieu ; wallon, aiwe ; Berry, aie (effe, signifiant eau, se trouve dans le nom de plusieurs localités du Berry) ; bourguig. éa ; provenç. aigua, aiga ; catal. aygua ; espagn. et portug. agua ; anc. ital. aigua ; ital. mod. acqua ; du latin aqua ; gaeliq. ab, abh, aba, eau ; kimry, ew ; goth. ahva ; anc. Haut allem. oha ; zend, âfs ; sanscr. ap ou âpas. Le mot eau de la langue littéraire actuelle provient d'une forme picarde qui était iaue et se prononçait sans doute iave ; du moins en vers elle est toujours de deux syllabes ; puis elle s'est contractée en eau monosyllabe, et la forme eve ou eghe est restée dans la catégorie des patois. Il n'y a pas d'autre étymologie à chercher que le latin aqua, qui a donné régulièrement eve ou ewe, comme equa, cavale, avait donné ive ou iwe.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
EAU.
1. Ajoutez :
Pêcher en eau trouble, voy.
TROUBLE 2, n° 1.
• Et voilà mon Marin [avocat de la partie adverse], les bras retroussés jusqu'au coude et pêchant le mal en eau trouble (BEAUMARCHAIS 4e mémoire.)
4. Pleine eau. Ajoutez :
Au plur. Des pleine-eau (avec un trait d'union).
• L'ordonnance du 15 mai 1867 interdit absolument les pleine-eau, que le nombre des bateaux à vapeur mis en circulation pour les besoins de l'exposition universelle aurait certainement rendues dangereuses (MAXIME DU CAMP Rev. des Deux-Mondes, 1er nov. 1867, p. 208)
18. Ajoutez :
Fig. et souvent ironiquement. De la plus belle eau, ce qu'il y a de mieux en fait de personnes ou de choses.
• Quant à l'homme de Missey, il ne faut pas y compter, c'est un réactionnaire de la plus belle eau (Gaz. des Trib. 20 nov. 1874, p. 1116, 1re col.)
19. Ajoutez :
Eau-de-vie de bois, nom d'une certaine qualité d'eau-de-vie, dans les Charentes.
• Le pays de bois s'étend jusqu'à la Rochelle ; il produit les eaux-de-vie de bois, qui sont les moins recherchées (HEUZÉ la France agricole, p. 14)
Eau-de-vie premier bois, deuxième bois, noms de certaines qualités d'eaux-de-vie (voy. BOIS, n° 21, au Supplément.
21. Prendre de l'eau, se dit d'une rivière, d'un torrent qui, à sec, reçoit un afflux d'eau.
• Une rivière appelée l'Alligator, qui ne prend d'eau que dans la saison des pluies (Journ. offic. 14 oct. 1873, p. 6366, 1re col.)
22. Dans le raffineries de salpêtre, eaux fortes (voy. FORT au Supplément).
Wikipedia - ver também
Wikipedia
Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (juin 2008).
Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ». (Modifier l'article)
|
Eau | |
---|---|
Identification | |
Nom IUPAC | eau |
Synonymes | monoxyde de dihydrogène |
No CAS | |
No EINECS | |
PubChem | |
ChEBI | |
SMILES |
|
InChI |
|
Apparence | liquide incolore[1], inodore et insipide |
Propriétés chimiques | |
Formule brute | H2O [Isomères] |
Masse molaire[2] | 18,0153 ± 0,0004 g·mol−1 H 11,19 %, O 88,81 %, 18 g·mol-1 |
pKa | 15.74 |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 0 °C |
T° ébullition | 100 °C, 100,02 °C ± 0.04[3] |
Masse volumique | 1 g·cm-3 à 4 °C |
Viscosité dynamique | 1,002 10-3 Pa·s à 20 °C 0,547 10-3 Pa·s à 50 °C 0,2818 10-3 Pa·s à 100 °C |
Point critique | 374,15 °C 22,12 MPa [3] |
Point triple | 0,01 °C 611 Pa [3] |
Conductivité thermique | 0,6 W·m-1·K-1 à 20 °C |
Vitesse du son | 1 497 m·s-1 à 25 °C [4] |
Thermochimie | |
Cp | 4 185,5 J·kg-1·K-1 à 15 °C et 101,325 kPa |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | 1.33 |
Constante de Verdet | 4,10 rad·T-1·m-1 à 480 nm[5] |
Écotoxicologie | |
DL50 | > 90 ml·kg-1 (rat, oral)[6] |
|
L’eau est un composé chimique ubiquitaire sur la Terre, essentiel pour tous les organismes vivants connus. C'est le milieu de vie de la plupart des êtres vivants. Elle se trouve en général dans son état liquide et possède à température ambiante des propriétés uniques : c’est notamment un solvant efficace pour beaucoup de corps solides trouvés sur Terre — l’eau est quelquefois désignée sous le nom de « solvant universel »[7].
La formule chimique de l’eau pure est H2O. L’eau « courante » est une solution d'eau et de différents sels minéraux ou d'autres adjuvants. Pour cette raison, l’eau que l’on trouve sur Terre n’est pas un composé chimique pur. Les chimistes utilisent de l'eau distillée pour leurs solutions, cette eau étant pure à 99 %, il s'agit d'une solution aqueuse.
L'expression « solvant universel » est sujette à maintes précautions, les cailloux (les roches) étant, par exemple, non solubles dans l'eau dans la plupart des cas (ou de manière infime).
72 % de la surface de la Terre est recouverte d’eau (97 % d’eau salée et 3 % d’eau douce dans différents réservoirs), essentiellement sous forme d’océans mais l’eau est aussi présente sous forme gazeuse (vapeur d’eau), liquide et solide. Ailleurs que dans les zones humides plus ou moins tourbeuses ou marécageuses, dans les mers et océans, l'eau est présente dans les lagunes, lacs, étangs, mares, fleuves, rivières, ruisseaux, canaux, réseaux de fossés ou de watringues… ou comme eau interstitielle du sol.
L'humidité de l'air provient de l'évaporation des mers et eaux douces et de l'évapotranspiration des plantes
La circulation de l’eau au sein des différents compartiments terrestres est décrite par le cycle de l'eau. En tant que composé essentiel à la vie, l’eau a une grande importance pour l'Homme (voir géopolitique de l'eau pour plus de détails). Source de vie et objet de culte depuis les origines de l'Homme, l'eau est conjointement, dans les sociétés d'abondance comme la France, un produit de l'économie et un élément majeur de l'environnement.
Le corps humain est composé à 65 % d’eau pour un adulte, à 75 % chez les nourrissons et à 94 % chez les embryons de trois jours. Les animaux sont composés en moyenne de 60 % d'eau et les végétaux à 75 %. On retrouve néanmoins des extrêmes : la méduse (98 %) et la graine (10 %)[8].
Le terme eau dérive du latin aqua via les langues d'oïl comme les mots ewes[9]. Le terme aqua a été ensuite repris pour former quelques mots comme aquarium. Un mélange aqueux est un mélange dont le solvant est l'eau. Le préfixe hydro dérive quant à lui du grec ancien ὕδωρ (hudôr) et non pas de ὕδρος (hudros) lequel signifie « serpent à eau ».
Par eau, on comprend souvent liquide incolore constitué en majorité d'eau, mais pas uniquement d'eau pure. Suivant sa composition chimique qui induit son origine ou son usage, on précise :
L'eau a été trouvée dans des nuages interstellaires dans notre galaxie, la Voie lactée. On pense que l'eau existe en abondance dans d'autres galaxies aussi, parce que ses composants, l'hydrogène et l'oxygène, sont parmi les plus abondants dans l'Univers.
Les nuages interstellaires se concentrent éventuellement dans des nébuleuses solaires et des systèmes stellaires tels que le nôtre. L'eau initiale peut alors être trouvée dans les comètes, les planètes, les planètes naines et leurs satellites.
La forme liquide de l'eau est seulement connue sur Terre, bien que des signes indiquent qu'elle soit (ou ait été) présente sous la surface d'un des satellites naturels de Saturne, Encelade, sur Europe et à la surface de Mars. Il semblerait qu'il y ait de l'eau sous la forme glace sur la Lune en certains endroits; mais ça reste à confirmer. La raison logique de cette assertion est que de nombreuses comètes y sont tombées et qu'elles contiennent de la glace, d'où la queue qu'on en voit (quand les vents solaires les touchent, laissant une trainée de vapeur). Si l'on découvre de l'eau sur une autre planète, la Terre ne serait alors peut être pas la seule planète que l'on connait à abriter la vie.
Selon la conception actuelle[réf. nécessaire] :
Réservoirs | Volume (106 km3) |
Pourcentage du total |
---|---|---|
Océans | 1 320 | 97,25 |
Calottes glaciaires & glaciers | 29 | 2,05 |
Eau souterraine | 9,5 | 0,68 |
Lacs | 0,125 | 0,01 |
Humidité des sols | 0,065 | 0,005 |
Atmosphère | 0,013 | 0,001 |
Fleuves et rivières | 0,0017 | 0,0001 |
Biosphère | 0,0006 | 0,00004 |
Le cycle de l'eau (connu scientifiquement sous le nom de cycle hydrologique) se rapporte à l'échange continu de l'eau entre l'hydrosphère, l'atmosphère, l'eau des sols, l'eau de surface, les nappes phréatiques et les plantes.
Le volume approximatif de l'eau de la Terre (toutes les réserves d'eau du monde) est de 1 360 000 000 km3. Dans ce volume :
L'eau liquide est trouvée dans toutes sortes d'étendues d'eau, telles que les océans, les mers, les lacs, et de cours d'eau tel que les fleuves, les rivières, les torrents, les canaux ou les étangs. La majorité de l'eau sur Terre est de l'eau de mer. L'eau est également présente dans l'atmosphère en phase liquide et vapeur. Elle existe aussi dans les eaux souterraines (aquifères).
La température de vaporisation de l'eau dépend directement de la pression atmosphérique comme le montrent ces formules empiriques :
Son point d'ébullition est élevé par rapport à un liquide de poids moléculaire égal. Ceci est dû au fait qu'il faut rompre jusqu'à 3 liaisons hydrogènes avant que la molécule d'eau puisse s'évaporer. Par exemple, au sommet de l'Everest, l'eau bout à environ 68 °C, à comparer aux 100 °C au niveau de la mer. Réciproquement, les eaux profondes de l'océan près des courants géothermiques (volcans sous-marins par exemple) peuvent atteindre des températures de centaines de degré et rester liquides.
La radiolyse de l'eau est la dissociation, par décomposition chimique de l'eau (H2O) (liquide ou de vapeur d'eau) en hydrogène et hydroxyde respectivement sous forme de radicaux libres H et OH, sous l'effet d'un rayonnement énergétique intense (rayonnement ionisant par exemple). Elle a été expérimentalement démontrée il y a environ un siècle. Elle se fait en passant par plusieurs stades physicochimiques et à des conditions particulières de température et de pression, de concentration du soluté, de pH, de débit de dose, de type et énergie du rayonnement, de présence d'oxygène, de nature de la phase de l'eau (liquide, vapeur, glace). C'est un phénomène encore incomplètement compris et décrit qui pourrait, dans le domaine du nucléaire, des voyages dans l'espace ou pour d'autres domaines, avoir dans le futur des applications techniques nouvelles[15].
À l’origine, un décimètre cube (litre) d’eau définissait une masse de un kilogramme (kg). L’eau avait été choisie car elle est simple à trouver et à distiller. Dans notre système actuel de mesure – le système international d’unités (SI) – cette définition de la masse n’est plus valable depuis 1889, date à laquelle la première Conférence générale des poids et mesures définit le kilogramme comme la masse d’un prototype de platine iridié conservé à Sèvres. Aujourd’hui à 4 °C, la masse volumique est de 0,99995 kg/dm3. Cette correspondance reste donc une excellente approximation pour tous les besoins de la vie courante.
Le système centigrade (à ne pas confondre avec le degré Celsius - voir ci-dessous) fixe le degré 0 sur la température de la glace fondante et définit comme degré 100 la température de l’eau en ébullition sous pression atmosphérique normale. L’échelle est ensuite graduée en 100 °. C’est ainsi que la température normale du corps humain est en moyenne de 37 °.
Le système Fahrenheit fixe le point de solidification de l’eau à 32 °F et son point d’ébullition à 212 °F.
Le kelvin est une mesure absolue de température thermodynamique qui est égale à 1/273,16 fois la température du point triple de l’eau.
Le système Celsius est défini arbitrairement par une translation de 273,15 K par rapport au kelvin, pour se rapprocher au plus près du degré centigrade.
Formule donnant la température finale Tf d'un mélange de deux volumes d'eau liquide V1 et V2 différents ou de deux masses d'eau liquide M1 et M2, ayant respectivement des températures différentes respectives T1 et T2. (températures, masses et volumes exprimés dans les mêmes unités de mesure).
Tf=(M1*T1+M2*T2)/(M1+M2) en cas de mélange de masses d'eau (plus exact que de passer par les volumes) ou Tf=(V1*T1+V2*T2)/(V1+V2) n'est alors qu'approximative du fait de la différence de densité : de 3 % entre 0 et 80 °C, de 6 % entre 0 et 110 °C.
Ces calculs restent valables pour tout liquide ou gaz avec la même réserve sur le volume.
La molécule d'eau possède une forme coudée qui est due à ces orbitales non-liantes (doublets non-liants) qui créent des intéractions avec les atomes d'hydrogène et les pousse vers le bas. Elle possède donc une structure tétraédrique (type AX2E2 en méthode VSEPR),l'angle H-O-H est de 104,5 ° et la distance interatomique dO-H = 95,7 pm (picomètre) soit 9,57.10-11 [m].
L'électronégativité de l'atome O est plus haute que celle de H, il y a donc une polarisation de cette molécule , ce qui en fait un bon solvant. Elle possède un dipôle électrique permanent. Cette polarité de ces atomes fait qu'il y a des liaisons hydrogènes intramoléculaires (+ 20-25 [kJ/mol]). Ces liaisons impliquent un atome d'hydrogène d'une molécule et un atome d'oxygène d'une autre molécule. A quantité égale, la glace flotte sur l'eau ( sa densité solide est plus grande que celle liquide) et c'est dû à ces liaisons hydrogènes.
L'eau est un composé amphotère, c-à-dire qu'elle peut être une base ou un acide,protonner ou déprotonner.
2H2O → H3O+ + OH-
Les solvants protiques ou polaires y sont solubles (grâce aux liaisons hydrogène) et les solvants aprotique ou non-polaires ne le sont pas.
En France, l’activité humaine qui consomme le plus d’eau est la production d'énergie avec 59 % de la consommation totale, viennent ensuite la consommation humaine (18 %), l'agriculture (irrigation) (12 %) et l'industrie (10 %)[16].
D'un point de vue économique, le secteur de l'eau est généralement considéré comme partie prenante du secteur primaire car il s'agit de l'exploitation d'une ressource naturelle, il est même parfois agrégé au secteur agricole[17].
L’agriculture est le premier secteur de consommation d’eau, notamment pour l’irrigation.
En France, l’agriculture absorbe plus de 70 % de l’eau consommée [18], ce qui peut s’expliquer par différentes raisons :
De ce fait, au début des années 1960, les agriculteurs, pour accroître de manière conséquente leurs rendements, ont eu recours à l’agriculture intensive (utilisation d’engrais chimiques, de pesticides et de produits phytosanitaires). Cette agriculture intensive a eu pour conséquence de polluer les eaux des sols avec de fortes concentrations en azote, phosphore et molécules issues des produits phytosanitaires[18]. Aujourd’hui, les traitements pour éliminer ces polluants sont complexes, onéreux et souvent difficiles à appliquer. Par conséquent, on s’oriente vers d’autres pratiques agricoles plus respectueuses de l’homme et de l’environnement comme l’agriculture « intégrée » ou « biologique ».
L’eau est aussi utilisée dans beaucoup de processus industriels et de machines, tels que la turbine à vapeur ou l’échangeur de chaleur : on peut ajouter à cela son utilisation comme solvant chimique. Le rejet d’eau usée dans l’industrie et non traitée provoque des pollutions. La pollution inclut les rejets de solutions (pollution chimique) et les rejets d’eau de refroidissement (pollution thermique). L’industrie a besoin d’eau pure pour de multiples applications, elle utilise une grande variété de techniques de purification à la fois pour l’apport et le rejet de l’eau.
L’industrie est aussi grande consommatrice d’eau ; en Asie du Sud-Est et Pacifique, elle représente plus de 30 % des prélèvements d’eau[19]. Dans ces régions l'industrie assure désormais 48 % du PIB total et cette proportion est en augmentation constante. La pollution et les déchets industriels mettent en danger les ressources en eau parce qu'ils dégradent et détruisent des écosystèmes à travers le monde. Ce phénomène menace la sécurité de l'eau[20]. En France, environ 60 % des prélèvements d’eau (industrie) servent au refroidissement des centrales nucléaires. En Suisse, malgré l’accroissement de la population depuis 1975, la consommation totale a diminué : en 1981, 500 litres par habitant et par jour étaient consommés ; en 2011, cette consommation est de 350 litres environ. Cette baisse est due notamment aux efforts de l'industrie[21]. Une bonne gestion de l’eau est donc possible avec une maîtrise des coûts[22].
C’est parce que les combustibles se combinent avec l’oxygène de l’air qu’il brûlent et dégagent de la chaleur. L’eau ne peut pas brûler puisqu’elle est déjà le résultat de la réaction de l’hydrogène avec l’oxygène.
Elle aide a éteindre le feu pour deux raisons:
Les effets positifs, d'extinction d'un incendie, ne se produisent que si l'eau (ou plutôt la vapeur d’eau) n'atteint pas sa température de craquage qui commence vers 850 °C, car alors l'eau est décomposée (au moins partiellement) en dioxygène + dihydrogène ce qui risque d’augmenter la combustion, contrairement au but recherché!!
Ces eaux font l'objet de divers suivis de qualité. On y recherche un certain nombre de polluants ou substances indésirables, dont depuis peu, les médicaments qu'elles pourraient contenir[23].
La protection de ce bien commun qu'est la ressource en eau a motivé la création d'un programme de l'ONU (« UN-Water »), et d'une évaluation annuelle « Global Annual Assessment of Sanitation and Drinking-Water » (GLAAS)[24], coordonné par l'OMS.
La multiplicité de ses usages fait de l'eau une ressource fondamentale des activités humaines. Sa gestion fait l’objet d'une surveillance permanente et affecte les relations entre les États.
En France, les nombreux acteurs de l'eau et leurs missions diffèrent selon les départements et les territoires. Il existait 5 polices de l'eau aujourd'hui coordonnées par les Missions interservice de l'eau (MISE). Les Agences de l'eau sont des établissements publics percevant des redevances qui financent des actions de collectivités publiques, d'industriels, d'agriculteurs ou d'autres acteurs pour épurer ou protéger la ressource en eau. La distribution d'eau potable est un service public gérée au niveau communal ou EPCI, soit directement en régie, soit déléguée à une société privée (affermage, concession). L'ONEMA remplace le conseil supérieur de la pêche, avec des missions étendues.
La nouvelle « loi sur l'eau et les milieux aquatiques » (LEMA) de 2007 modifie en profondeur la précédente loi et traduit dans la législation française la « directive cadre de l'eau » (DCE) européenne.
La gestion de l’eau couvre de nombreuses activités :
La France est le pays des grandes entreprises de l'eau (Suez, Véolia...). Celles-ci prennent une importance mondiale depuis les années 1990. Mais avec le Grenelle de l'Environnement et du grenelle de la mer, et sous l'égide de personnalités telles que Riccardo Petrella, la question de l'eau comme bien public reste posée.
Un colloque[25] a en 2009 porté sur la régulation et une plus grande transparence des services d'eau en France.
De l'eau relativement pure ou potable est nécessaire à beaucoup d’applications industrielles et à la consommation humaine.
L'assainissement et l'épuration sont les activités de collecte et traitement des eaux usées (industrielles, domestiques, ou autres) avant leur rejet dans la nature, afin d’éviter la pollution et les nuisances sur l’environnement. L'eau après un premier traitement souvent est désinfectée par ozonation, chloration ou traitement UV, ou encore par microfiltration (sans ajout de produit chimique dans ces derniers cas).
Les montagnes couvrent une part importante de la Terre. En Europe (35,5 % du territoire en Europe, (90 % en Suisse et en Norvège) et plus de 95 millions d’Européens y vivaient en 2006. Elles sont de véritables châteaux d’eau et jouent un rôle capital dans la gestion des ressources aquifères car elles concentrent une part importante des précipitations et tous les grands fleuves et leurs principaux affluents y prennent leur source.
En montagne, l'eau est une richesse écologique mais aussi source d'hydroélectricité et de commerce (mise en bouteille d’eau minérale), et le support de sports et loisirs en eaux vives. En Europe, 37 grandes centrales hydrauliques sont implantées en montagne (sur 50, soit 74 %) auxquelles s’ajoutent 59 autres grandes centrales sur 312 (18,9 %).
Les montagnes présentent des situations particulières, car elles sont tout d’abord des zones de risques :
Mais l’eau en montagne, est surtout une source de richesse et de développement. Une meilleure valorisation de ce potentiel par l’aménagement du territoire peut être la source de nouvelles richesses pour l’économie des zones de montagne, mais dans le cadre d’un comportement économe et responsable. Avec le réchauffement climatique, les situations d’évènements extrêmes comme les sécheresses, les inondations et l’érosion accélérée, risquent de se multiplier et d’être, avec la pollution et le gaspillage, d’ici une génération un des principaux facteurs limitant le développement économique et social dans la plupart des pays du monde.
Selon les experts réunis à Megève en mars 2007 dans le cadre de l’« Année internationale de la montagne » avec la participation de la FAO, de l’UNESCO, du Global Water Partnership et du Réseau international des organismes de bassin, afin de tirer un diagnostic et de formuler les propositions présentées au forum mondial de l’eau de Kyoto (mars 2003) : « La « solidarité amont-aval » reste trop faible : il vaut mieux aider les montagnes dans le cadre de politiques intégrées de bassins, pour qu’ils assurent la gestion et l’équipement nécessaires des hauts bassins versants. (…) Il est impératif en effet de conduire en montagne des actions particulières renforcées d’aménagement et de gestion pour mieux se protéger contre les inondations et l’érosion, lutter contre les pollutions et optimiser les ressources en eau disponibles pour les partager entre les usagers, tant en amont que dans les plaines en aval. »
Certains territoires connaissent un développement important induit par la mise en service d’infrastructures routières nouvelles, et un certain niveau de dynamisme économique. En France, les documents d’urbanisme sont révisés fréquemment pour permettre la construction d’espaces nouveaux. Or, l'extension des territoires urbanisés génère des impacts sur l’environnement : accroissement des prélèvements pour l’alimentation des populations en eau potable, augmentation des rejets (eaux pluviales et eaux usées), fragmentation des milieux naturels... Ceux-ci ne sont pas toujours correctement appréhendés au niveau des documents d'urbanisme, qui structurent et planifient l'espace. Ces réflexions ont été au cœur du « Grenelle de l’Environnement ». Ces impacts doivent être pris en compte en amont, dès la définition des projets structurant à l’échelle d’un territoire. Aussi convient-il de les intégrer dans l’élaboration des documents de planification urbaine (plans locaux d’urbanisme, cartes communales...). Des nombreuses publications (articles, guides...) existent sur le sujet :
La Terre est à 72 % recouverte d'eau. 97 % de cette eau est salée[26], et 2 % emprisonnée dans les glaces. Il n'en reste qu'un petit pourcent pour irriguer les cultures et étancher la soif de l'humanité tout entière.
En 2007, sur 6,4 milliards d'êtres humains, plus d'un milliard n'a pas du tout accès à l'eau potable et plus de 2,5 milliards ne disposent pas de système d'assainissement d'eau[réf. nécessaire]. Aujourd'hui, dans le monde, 2 milliards d'êtres humains dépendent de l'accès à un puits[réf. nécessaire]. Il faudrait mobiliser 30 milliards de dollars par an pour répondre au défi de l'eau potable pour tous, quand l'aide internationale est à peine de 3 milliards[réf. nécessaire].
Selon l'ONG « Transparency International », la corruption grève les contrats de l'eau dans de nombreux pays entraînant des gaspillages et des coûts excessifs pour les plus pauvres[27].
Selon l'ONU, à cause de la surexploitation des nappes et de l'augmentation des besoins, en 2025, 25 pays africains seront en état de pénurie d'eau (moins de 1000 m3/hbt/an) ou de stress hydrique (1000 à 1700m3/hbt/an)[28].
L'impossibilité d'accès à l'eau potable d'une grande partie de la population mondiale a des conséquences sanitaires graves. Ainsi, un enfant meurt toutes les 5 secondes ; des millions de femmes s'épuisent en corvées d’eau ; entre 40 et 80 millions de personnes ont été déplacées à cause des 47 455 barrages construits dans le monde -dont 22 000 en Chine-[29]. Plus de 4.000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour de diarrhées liées à l’absence d’assainissement et d’un manque d’hygiène[30] ; chaque année, 443 millions de jours de scolarité sont perdus à cause d'infections transmises par l'eau insalubre[réf. nécessaire].
La consommation d'eau est très inégale selon les niveaux de développement des pays :
Les associations humanitaires pointent du doigt ces disparités. Un Américain utilise 600 litres d'eau par jour et un Européen 200, quand un Africain doit survivre avec moins de 30 litres[réf. nécessaire].
L'agriculture des pays développés est mise en cause pour sa consommation intensive d'eau :
Des solutions existent pour économiser la consommation d'eau, même en menant le mode de vie d'un habitant d'un pays développé. Ainsi, 57 litres par jour et par personne suffiraient à deux retraités vivant dans leur écovillage du Queensland (Australie). Leur maison ne fonctionne qu'à l'eau de pluie (lessive, arrosage, toilette…)[réf. nécessaire].
L’eau a longtemps revêtu plusieurs aspects dans les croyances et les religions des peuples. Ainsi, de la mythologie gréco-romaine aux religions actuelles, l’eau est toujours présente sous différents aspects : destructrice, purificatrice, source de vie, guérisseuse et protectrice.
L’eau revêt cet aspect-là notamment lorsqu’on parle de fin du monde ou de genèse. Mais cela ne se limite pas aux religions monothéistes. Ainsi, dans l’épopée de Gilgamesh, une tempête qui dura six jours et sept nuits était à l’origine des inondations et de la destruction de l’humanité. Les Aztèques ont eux aussi cette représentation de l’eau puisque le monde du Soleil d’Eau placé sous le signe de l’épouse de Tlaloc est détruit par un déluge qui rasera même jusqu’aux montagnes. « Et l’Éternel dit : J’exterminerai de la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel ; car je me repens de les avoir faits. » : c’est par cela qu’est désignée la fin du monde dans la genèse judéo-chrétienne, et d’ajouter : « Les eaux grossirent de plus en plus, et toutes les hautes montagnes qui sont sous le ciel entier furent couvertes. » (La genèse, (VI, 7)/ (VII, 19)). Le mythe des aborigènes d’Australie est, quant à lui, attaché à l’idée de punition et non pas de destruction, puisqu’une grenouille géante aurait absorbé toute l’eau et asséché la terre mais aurait tout recraché en rigolant aux contorsions d’une anguille. Les marées contribuent lentement aux phénomènes d'érosion et d'engraissement sur les littoraux mais ce sont les grandes inondations et tsunamis qui marquent périodiquement les esprits. Depuis l'ère industrielle, de nombreuses usines et autres facteurs de risques ont été concentrés dans les vallées et sur les littoraux, faisant que le risque technologique peut se combiner avec les risques liés aux manques ou excès d'eau. Le Genpatsu shinsai est par exemple au Japon l'association du risque nucléaire au risque de Tsunami, l'occurrence simultanée de deux événements de ce type aggravant fortement leurs conséquences respectives.
Cet aspect donne à l’eau un caractère presque sacré dans certaines croyances. En effet, outre la purification extérieure que confère l’eau, il y a aussi cette faculté d’effacer les difficultés et les péchés des croyants à son contact et de laver le croyant de toute souillure. Les exemples sont nombreux, allant de la purification dans le Gange dans l’hindouisme (où beaucoup de rituels sont exécutés au bord de l’eau tels que les funérailles) ou les ablutions à l’eau dans l’Islam jusqu’au baptême dans le christianisme ou l’initiation des prêtres shintoïstes.
Outre l’aspect purificateur, l’eau s’est étoffée au cours des siècles et des croyances d’une faculté de guérison. Plusieurs signes de culte et d’adoration datant du néolithique ont été retrouvés près de sources d’eau en Europe. Longtemps, des amulettes d’eau bénite ont été accrochées à l’entrée des maisons pour protéger ses occupants du Mal. On considère que le contact avec certaines eaux peut aller jusqu’à guérir de certaines maladies. L’exemple le plus proche est celui du pèlerinage à Lourdes en France où chaque année des milliers de gens se rendent pour se baigner dans sa source. Parmi les cas de guérison par l’eau de Lourdes, 67 ont été reconnus par l’Église catholique. Du point de vue de la science, les propriétés curatives ont été démontrées puisqu'aujourd’hui l’hydrothérapie est courante dans les soins de certaines maladies. Les rituels thérapeutiques christianisés des bonnes fontaines en constituent une autre illustration[37].
Les sciences laissent penser que l’eau est indispensable à la vie. La mythologie et certaines religions ont lié l'eau à la naissance, à la fécondité, à la pureté ou purification. Plusieurs dieux et déesses romains et grecs sont issus des eaux : ainsi Océan, un Titan, le fleuve qui entoure le monde et son épouse Téthys, une titanide, tous deux issus de l’eau, donnèrent naissance aux dieux fleuves et à plus de trois mille Océanides, leurs filles. D’autres plus célèbres ont leur vie liée à l’eau tels Vénus (« celle qui sort de la mer »), Amphitrite (déesse de la mer), Poséidon ou Nérée (divinité marine).
Dans le Wikilivre de Tribologie, des données concernant le Frottement sur la glace
Conteùdo de sensagent
calculado em 0,094s