definição e significado de garde | sensagent.com


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Definição e significado de garde

garde

  • 1ère personne du singulier (je) du présent de l'indicatif du verbe garder
  • 3e personne du singulier (il, elle) du présent de l'indicatif du verbe garder
  • 1ère personne du singulier (je) du présent du subjonctif du verbe garder
  • 3e personne du singulier (il, elle) du présent du subjonctif du verbe garder
  • 2e personne du singulier (tu) du présent de l'impératif du verbe garder

gardé

  • participe passé masculin singulier du verbe garder

Definição

garder (v.)

1.tenir dans le même état, en bon état ; faire durer.

2.empêcher d'agir, garder sous contrôle.

3.montrer de la sollicitude à l'égard de.

garder (v. trans.)

1.maintenir en sécurité contre les blessures, les dommages ou le danger

"Que Dieu vous garde"

2.prendre soin de ; être le gardien de ; se charger de "Il tient la boutique quand je suis parti"

3.empêcher quelqu'un de s'échapper, de nuire.

4.détenir, conserver quelque chose.

5.prendre soin de, veiller sur.

6.continuer à avoir qqch (ex. puis-je conserver mes vieilles peluches?, elle a gardé son nom de jeune fille après son mariage).

7.garder, déplacer ou conduire des animaux " Qui gardera le bétail lorsque le cow-boy décédera? "

8.conserver (un sentiment) (à propos de qqch).

9.cacher des informations "J'ai gardé ton petit secret pour moi toutes ces années"

10.(médecine)digérer sans vomir "le malade a mangé de la nourriture mais il ne pourra pas la garder."

gardé (adj.)

1.surveillé, protégé.

garde (n.f.)

1.protection métallique placée entre la poignée et la lame d'une arme blanche.

2.devoir de servir de sentinelle "il était de garde cette nuit-là"

3.en matière de divorce, droit d'héberger, de soigner et d'élever un enfant "la mère a obtenu le droit de garde"

4.activité de surveillance, de protection.

5.(cartes)annonce au tarot supérieure à la pouce et inférieure à la garde-sans.

garde (n.m.)

1.personne préposée à la surveillance ou à la protection d'un lieu.

2.personne qui veille sur qqch ou qqn

garde (n.)

1.service du gardien; activité spécialisée dans les tâches de garde.

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Definiciones (más)

definição de garde (Littré)

definição - Wikipedia

Sinónimos

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Ver também

garde (n.f.)

à la garde de garder

garde (n.m.)

surveiller

garde (n.)

garder

gardé (adj.)

non gardé, non protégé, sans garde

Locuções

(se) garder • avoir en réserve garder • faire garder • garder en otage • garder en réserve • garder en stock • garder l'arrêt • garder l'équilibre • garder la chambre • garder la ligne • garder la main • garder la même position • garder la tête froide • garder le lit • garder le profil bas • garder le secret • garder le silence • garder pieusement • garder pour les mauvais jours • garder pour soi • garder précieusement • garder secret • garder ses distances • garder son assiette • garder son sang-froid • garder un chien de sa chienne • garder un secret • garder un œil sur • garder une attitude • garder une poire pour la soif • garder à l'esprit • garder à part • garder à soi • garder à vue • garder...en otage • mettre/à part garder • ne pas garder pour soi • ne pas garder son sérieux • obliger à garder le lit • se garder • se garder de

Garde nationale aérienne • La Garde • Lac de Garde • Saint Thomas la Garde • arrière-garde • avant-garde • avoir en garde • chien de garde • corps de garde • d'arrière-garde • de corps de garde • de garde • de l'avant-garde • donner en garde • donner garde • en garde • en garde! • faire bonne garde • garde basse • garde champêtre • garde contre • garde d'enfants • garde d'honneur • garde de Paris • garde de nuit • garde des Sceaux • garde des enfants • garde descendante • garde du corps • garde du drapeau • garde du trésor royal • garde forestier • garde forestière • garde française • garde haute • garde impérial • garde impériale • garde judiciaire • garde malade • garde manger • garde maritime • garde mobile • garde montante • garde monté • garde municipal • garde municipale • garde national • garde nationale • garde noble • garde noble pontificale • garde pontifical • garde pontificale • garde prétorienne • garde républicain • garde républicaine • garde sans • garde suisse • garde à vous • garde à vue • garde-barrière • garde-boue • garde-boutique • garde-but • garde-bœuf • garde-canal • garde-cendre • garde-champêtre • garde-chasse • garde-chaîne • garde-chiourme • garde-col • garde-corps • garde-crotte • garde-côte • garde-côte cuirassé • garde-feu • garde-fou • garde-frein • garde-frontière • garde-lait • garde-magasin • garde-malade • garde-manche • garde-manger • garde-marine • garde-meuble • garde-mites • garde-nappe • garde-notes • garde-place • garde-port • garde-pêche • garde-reins • garde-rivière • garde-robe • garde-temps • garde-voie • garde-vue • garde-à-vous • grand'garde • la Garde • la garde • laisser en garde • mettre en garde • mise en garde • non gardé • poste de garde • prendre garde • prendre garde que • prendre garde à ce que • service de garde • sous bonne garde • sous-garde • tenir en garde • tour de garde • à l'avant-garde • être de garde • être en garde

ARRIÈRE-GARDE • AVANT-GARDE • CONTRE-GARDE • CONTRE-GARDÉ • GARDE-BARRIÈRE • GARDE-BOEUF • GARDE-BOIS • GARDE-BONNET • GARDE-BOURGEOISE • GARDE-BOUTIQUE • GARDE-BRAS • GARDE-CENDRE • GARDE-CHAÎNE • GARDE-CHARRUE • GARDE-CHASSE • GARDE-CHIOURME • GARDE-COLLET • GARDE-CORDE • GARDE-CORPS • GARDE-CÔTE • GARDE-CROTTE • GARDE-ÉTALON • GARDE-FEU • GARDE-FILET • GARDE-FOU • GARDE-FOURNEAU • GARDE-FRASIER • GARDE-GRÈVE • GARDE-LIGNE • GARDE-MAGASIN • GARDE-MAIN • GARDE-MALADE • GARDE-MANCHE • GARDE-MANGER • GARDE-MARGE • GARDE-MARTEAU • GARDE-MÉNAGERIE • GARDE-MEUBLE • GARDE-NAPPE • GARDE-NOBLE • GARDE-NOTE • GARDE-PÊCHE • GARDE-PLATINE • GARDE-PORT • GARDE-REINS • GARDE-ROBE • GARDE-ROBIER • GARDE-RÔLE • GARDE-SACS • GARDE-SALLE • GARDE-SCEL • GARDE-SCELLÉS • GARDE-TEMPS • GARDE-VAISSELLE • GARDE-VENTE • GARDE-VERGES • GARDE-VUE • GRAND'GARDE • PASSE-GARDE • SOUS-GARDE[Littré]

Dicionario analógico

garder (v. intr.) [ellipse] [V+pour+comp]

garder à soi[ClasseHyper.]

V+comp[Syntagme]


garder (v. pron.) [se+V de+Ginf]


garder (v. pron.) [se+V]

se protéger[Classe]


garder (v. pron.) [se+V de+Ginf]


garder (v. pron.) [se+V de+comp]





garder (v. tr.) [V+comp]


garder (v. tr.)


garder (v. tr.)

avoir[Hyper.]

conservation, rétention[Dérivé]

tenir[Domaine]

égarer, perdre[Ant.]


garder (v. tr.) [médecine]

digérer[Hyper.]


garder (v. tr.)


garder (v. tr.)


garder (v. tr.)



garder (verbe)





garder (verbe)






garder (verbe)

avoir[Hyper.]

garder[Domaine]


garder (verbe)

ranger[Hyper.]

garder[Domaine]


garder (verbe)


garder (verbe)


garder (verbe)


garder (verbe)

demeurer, rester[Hyper.]

conserver[Domaine]






garde (n. f.)

action de protéger[Classe]

droit (juridique)[termes liés]

garder[Nominalisation]

garder[Nominalisation]


garde (n. f.)


garde (n. f.) [sport]

attitude de protection[ClasseHyper.]

escrime[termes liés]

boxe[termes liés]



garde (n. f.) [militaire]

manière de battre le tambour[Classe]

protéger[termes liés]

surveiller[termes liés]

troupe militaire[termes liés]


garde (n. f.)

chose tangible servant de protection[ClasseParExt.]

main[termes liés]

épée et sabre[DomainDescrip.]


garde (n. f.) [imprimerie , reliure]

ensemble (réunion d'éléments)[Classe...]

page[termes liés]

reliure d'un livre[DomainDescrip.]


garde (n. f.)

treuil[Classe]

poulie[DomainDescrip.]


garde (n. f.) [cartes]

annonce au tarot[ClasseParExt.]


garde (n. f.)

mission[Hyper.]

garder, surveiller[Dérivé]


garde (n. f.)


garde (n. m.)



garde (n. m.)


garde (n. m.) [sport]



gardé (adj.)

conservé[Classe]

protégé[Classe...]


Le Littré (1880)

GARDER (v. n.)[gar-dé]

1. Prendre garde, avoir soin qu'une chose soit évitée.

À ces honteux moyens gardez de recourir (CORN. Rodog. III, 2)

Mon Dieu, Éraste, gardons d'être surpris ; je tremble qu'on ne nous voie ensemble (MOL. M. de Pourc. I, 3)

Rentrez dans la maison et gardez de rien dire (MOL. Éc. des f. v, 1)

Gardez donc de donner ainsi que dans Clélie L'air ni l'esprit français à l'antique Italie (BOILEAU Art p. III)

Gardez de négliger Une amante en fureur qui cherche à se venger (RAC. Andr. IV, 6)

Ah ! seigneur, ah ! du moins, gardez de jamais croire.... (VOLT. Zaïre, IV, 2)

Garder avec que, sans ne consécutif.

J'ai des gens là dehors qui gardent qu'on écoute, Et je puis vous parler en toute sûreté (CORN. Suite du Ment. III, 1)

Adieu, sors, et surtout garde bien qu'on te voie (CORN. Cid, III, 4)

Gardons bien que, par nulle autre voie, elle en apprenne jamais rien (MOL. Am. magn. I, 1)

Gardez qu'elle résiste à sa félicité (VOLT. Oreste, II, 4)

Garder avec que et ne consécutif.

Gardez qu'une voyelle à courir trop hâtée Ne soit d'une voyelle en son chemin heurtée (BOILEAU Art p. I)

Gardez qu'avant le coup votre dessein n'éclate (RAC. Andr. III, 1)

Gardez que ce départ ne leur soit révélé (RAC. Iphig. IV, 10)

Gardez qu'on ne vous voie (VOLT. Oreste, IV, 5)

2. V. a. Prendre garde, surveiller, prendre soin. La femme qui gardait votre enfant. Je lui ai donné mon cheval, ma montre à garder. Garder les bois, les vignes, la chasse.

Le duc de Marlborough faisait garder très soigneusement tous les domaines de ce Fénelon archevêque de Cambrai, citoyen de toute l'Europe par son amour du genre humain (VOLT. Tactique, Note.)

Fig. Garder le mulet, attendre à une porte avec impatience, se morfondre pendant que la personne attendue est à ses affaires ou à ses divertissements.

Et par frayeurs ou pour s'ébattre Me firent garder le mulet (SARRASIN Poésies, dans LE ROUX, Dict. comique.)

Fig. Garder les manteaux, faire le guet ou demeurer à ne rien faire, tandis que ceux avec qui on est venu se divertissent ou commettent quelque délit.

Fig. Garder les balles, s'est dit comme garder les manteaux.

Et moi, durant ce temps, je garderai les balles ? (CORN. Place roy. II, 7)

Terme de manége. Garder ou observer le terrain, se dit du cheval qui suit la même piste sans se serrer ni s'élargir.

3. Prendre garde que des prisonniers ne s'évadent. Il fut étroitement gardé.

Dis-lui qu'il me les garde en la salle prochaine (CORN. Héracl. v, 3)

On croit pouvoir s'assurer des autres princes, et on en fait des coupables en les traitant comme tels ; mais où garder des lions toujours prêts à rompre leurs chaînes ? (BOSSUET le Tellier.)

J'ai su tromper les yeux par qui j'étais gardé (RAC. Phèdre, III, 5)

Il nous le faut garder jour et nuit et de près ; Autrement, serviteur, et mon homme est aux plaids (RAC. Plaid. I, 1)

Garder à vue, garder sans cesser jamais d'avoir l'oeil sur la personne gardée.

Il pensait que Léonor serait mise dans un couvent, ou du moins qu'elle serait gardée à vue, que selon toutes les apparences il ne la reverrait plus (LE SAGE Diable boit. chap. 5)

Je vous réponds de la garder à vue (DANCOURT la Métempsyc. I, 3)

Fig.

Le roi me garde à vue : et je ne vois plus qui que ce soit (MAINTENON Lett. au card. de Noailles, 22 août 1699)

Terme de marine. Garder un navire, ne pas le perdre de vue ; on dit aussi garder un phare.

4. Craindre, se méfier.

Gardez le froc (LA FONT. Herm.)

Vieilli en ce sens.

Terme de chasse. Ces chiens gardent le change, ils ne prennent pas le change.

5. Garder les gages, les enjeux, en être dépositaire.

Fig. et familièrement. En donner à garder à quelqu'un, lui en faire accroire, le tromper, le duper.

Je vois bien que vous m'en donnez à garder (HAUTEROCHE Crisp. méd. II, 1)

Nice se peut vanter d'être homme à qui l'on n'en donne à garder (LA FONT. Mandr.)

Ne m'en donnes-tu point à garder ? (MOL. Bourg. III, 10)

Ce n'est point à moi qu'on en donne à garder (LE SAGE Gil Blas, VIII, 10)

Je vois les plus jolies femmes de Paris ; mais je ne me fixe pas à une, et je leur en donne bien à garder ; car, entre vous et moi, je ne vaux pas grand'chose (MONTESQ. Lett. pers. 48)

Ah ! monseigneur ! mon cher monseigneur ! vous voulez m'en donner.... à garder ? (BEAUMARCHAIS Mar. de Figaro, I, 2)

6. Rester dans la chambre d'un malade, d'une personne alitée, pour lui donner les petits soins. Garder une femme en couche.

Je me porte très bien de ma petite médecine ; toutes mes amies m'ont gardée (SÉV. Lett. 19 août 1675)

Je l'avais gardé dans sa maladie ; à peine me venait-il voir dans les miennes (J. J. ROUSS. Confess. IX.)

7. Veiller à la sûreté, à la conservation d'un souverain, d'une personne considérable. Les troupes qui gardent le roi.

8. Prendre soin, en parlant des troupeaux. Garder les moutons, les vaches.

Dans un sens analogue. Garder les oies, les dindons.

Locution proverbiale et grossière : Ils ont gardé les cochons ensemble, ils sont d'une familiarité grossière l'un avec l'autre.

Dans le même sens : Avons-nous gardé les cochons ensemble ? se dit à quelqu'un qui prend un ton trop familier.

Fig. Bonhomme, garde ta vache, se dit pour avertir quelqu'un de prendre garde à n'être pas trompé.

9. Défendre un lieu, un poste. Garder un retranchement, des lignes, les côtes.

10. Ne pas quitter. Garder la chambre.

Les nôtres ont été si horribles, que c'était un temps à garder le coin de son feu ; temps à ne pas mettre le nez dehors (SÉV. 1er janv. 1690)

Le mauvais temps oblige le roi de garder la chambre (MAINTENON Lett. à Mme de Brinon, t. II, p. 237, dans POUGENS)

Garder la maison, ne pas sortir, rester chez soi.

Vous savez que je garde ma maison huit jours après mon retour de Vichy, comme si j'étais bien malade (SÉV. Lett. 3 juillet 1676)

Garder le lit, demeurer au lit, ne pas se lever, d'ordinaire pour cause de maladie.

Elle ne garda le lit que les deux derniers jours (J. J. ROUSS. Confess. II)

Garder la prison, garder les arrêts, rester en prison, aux arrêts.

Garder son ban, accomplir le temps de bannissement auquel on a été condamné.

Terme de guerre. Garder les rangs, demeurer dans les rangs.

11. Préserver, garantir, empêcher.

Les belles feuilles toujours vertes Qui gardent les noms de vieillir (MALH. III, 2)

J'ai près de trente ans commandé vos armées Sans avoir amassé que ces nobles fumées Qui gardent les noms de finir (CORN. Agésil. III, 1)

Le sceptre des Thébains Par ordre et droit de sang doit tomber en vos mains ; Mais les garde le ciel de votre tyrannie ! (ROTR. Antig. II, 4)

Le droit de se défendre s'étend à tout ce qui est nécessaire pour nous garder de toute injure (PASC. Prov. 14)

Le vif-argent qui dans la recourbure ne sent pas le poids de l'air, parce que le doigt qui bouche l'ouverture du tuyau l'en garde (PASC. Pesant. de l'air, VI)

Des roses que sa main gardera de vieillir (RAC. Poésies, 1)

Grand Dieu, gardez son innocence comme un trésor encore plus estimable que sa couronne (MASS. Pet. car. Tentat. des gr.)

Cet asile de paix dont l'ombre et le silence Des conseils corrupteurs gardaient votre innocence (C. DELAV. Paria, I, 2)

Dans le même sens, par forme de souhait.

Dieu garde Zaïre d'être autre chose que tendre ! Dieu garde Mérope de faire la Cornélie ! (VOLT. Lett. Thiriot, 10 avril 1738)

Dieu garde de mal les gens à la mode ! (J. J. ROUSS. Ém. IV)

Dieu m'en garde ! que Dieu me préserve de ! Naboth lui répondit : Dieu me garde de vous donner l'héritage de mes pères (SACI Bible, Rois, III, XXI, 3)

Dieu vous garde ! se disait autrefois, par forme de salutation, le plus souvent à des inférieurs qu'on abordait ou dont on était abordé, et quelquefois d'égal à égal.

Ma fille, Dieu vous garde et vous veuille bénir ! (RÉGNIER Sat. XIII)

Dieu gard', locution ancienne qui a le même sens que Dieu garde.

Dieu nous gard' de plus grand' fortune ! (LA FONT. Pâté.)

Dieu gard'de mal femme qui jeûne ! (LA FONT. Diable.)

Dieu me gard' d'un si grand bonheur (LA CHAUSSÉE Retour imprévu, I, 1)

Dieu gard' la lune des loups, se dit pour se moquer d'un homme qui menace de loin.Dieu gard', se disait aussi par forme de salutation.Dieu te gard', Cléanthis !Dieu vous gard', mon frère !Gard ou gart est le subjonctif de garder dans l'ancien français ; il n'y a point d'e supprimé.

12. Conserver une chose, l'empêcher de se perdre, de se gâter, etc. Ce vin est si délicat qu'on ne pourra le garder. Dans les chaleurs on ne peut garder la viande.

13. Retenir une chose, ne pas s'en dessaisir. Garder copie d'un acte. C'est un homme qui ne peut rien garder, il donne tout. Ce prince ne peut garder ses conquêtes.

On garde sans remords ce qu'on acquiert sans crimes (CORN. Cinna, II, 1)

C'est un rare trésor qu'elle devrait garder (CORN. Nicom. II, 3)

Molina a voulu dire par là que, quand on se trouve en péril de la vie en gardant son écu, alors on peut tuer, puisque c'est pour défendre sa vie (PASC. Prov. XIV)

Cédons-lui ce pouvoir que je ne puis garder (RAC. Phèdre, III, 1)

Que ne gardez-vous votre secret pour vous ? (DIDEROT Essai sur la vertu.)

Se garder quelque chose, en retenir la possession. Il se garde tout et ne donne rien aux autres.

Par extension. Garder la fièvre, un rhume, en être longtemps malade. Il a gardé la fièvre pendant plusieurs mois.

Garder une médecine, ne pas être purgé par le purgatif que l'on a pris.

Garder un lavement, ne pas le rendre, ne pas évacuer.

14. Ne pas perdre, en parlant de choses morales. Garder ses habitudes. Garder rancune à quelqu'un. Il ne put garder son sérieux.

Je ne garde pour vous ni haine ni colère (CORN. Pomp. II, 3)

La nature en tout temps garde ses premiers droits (CORN. Hor. III, 4)

Chacun doit garder son caractère, vous, gardez le vôtre (FÉN. Dial. des morts anc. Dial. 6)

Il y garde un caractère de modération qui est rare, en rendant également justice aux anciens et aux modernes (ROLLIN Hist. anc. t. XIII, liv. 26, ch. III, art. 4)

On a perdu bien peu quand on garde l'honneur (VOLT. Ad. du Guesclin. III, 1)

Moi, je garde à ce fourbe une haine éternelle (VOLT. Mahom. I, 1)

Le roi acquit la réputation d'un bon prince, qu'il ne garda pas longtemps (VOLT. Zadig, 5)

14. Fig. Garder son rang, se faire respecter, soutenir avec dignité son rang, son état.

La maison de France garda son rang sur celle d'Autriche jusque dans Bruxelles (BOSSUET Louis de Bourbon.)

On dit dans un sens analogue : garder l'honneur.

Ma soeur, je dois garder l'honneur du diadème (CORN. Pomp. I, 3)

15. Être fidèle à, observer.

Garde ici le respect qu'on doit à la couronne (DU RYER Scévole, I, 5)

Ils violent des droits que tu n'as pas gardés (CORN. Cinna, IV, 3)

Ma parole est donnée et je la veux garder (CORN. Médée, IV, 3)

Et saura vous garder même fidélité Qu'elle a gardée aux droits de l'hospitalité (CORN. Nicom. I, 1)

Il passe pour cruel s'il garde la justice (ROTR. Vencesl. I, 1)

Les pharisiens et tous les Juifs ne mangent point sans avoir souvent lavé leurs mains, gardant en cela les traditions des anciens (SACI Bible, Év. St Marc, VII, 3)

Si quelqu'un garde ma parole, il ne mourra jamais (SACI ib. Év. St Jean, VIII, 51)

J'ai bien combattu, j'ai achevé ma course, j'ai gardé la foi (SACI ib. St Paul, 2e ép. à Tim. IV, 7)

Gardez mes jours de sabbat, et tremblez devant mon sanctuaire (SACI ib. Lévit. XIX, 30)

Têtebleu ! ce me sont de mortelles blessures, De voir qu'avec le vice on garde des mesures (MOL. Mis. I, 1)

Crains Dieu, et garde ses commandements ; car c'est là tout l'homme (BOSSUET Duch. d'Orl.)

Joas fit garder la loi de Moïse (BOSSUET Hist. I, 6)

Le parlement, qui eût gardé quelques mesures (BOSSUET Reine d'Angl.)

Quand, emportés par leur humeur violente, ils [les princes] ne gardent plus ni lois ni mesures (BOSSUET ib.)

Elle marchait dans un bon chemin et gardait toutes les bienséances de son sexe (BOURDAL. 11e dim. après la Pentecôte, Dominic. t. III, p. 271)

Maintiendrai-je des lois que je ne puis garder ? (RAC. Bérén. IV, 5)

Et pendant ces trois jours gardent un jeûne austère (RAC. Esth. I, 3)

Est-ce aux rois à garder cette lente justice ? (RAC. Athal. II, 5)

La multitude des lois est pernicieuse, on ne les entend plus, on ne les garde plus (FÉN. t. XIX, p. 179)

Je ne parle pas même ici de ces pécheurs déclarés qui ont secoué le joug et qui ne gardent plus de mesures dans le crime (MASS. Carême, Pet. nomb. des élus.)

Il [Fabius] fit voir clairement qu'en gardant une conduite opposée, on pouvait non-seulement mettre le pays en sûreté, mais en chasser l'ennemi (ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. I, p. 319, dans POUGENS)

Il [Gélon] se piquait surtout d'une sincérité, d'une vérité, d'une bonne foi à garder sa parole, qui était à l'épreuve de tout (ROLLIN ib. t. III, p. 451)

Nous autres gens d'intrigue, nous nous gardons les uns aux autres une fidélité plus exacte que les honnêtes gens (LESAGE Crispin riv. de son maître, sc. 18)

Mais que résolvez-vous ? - De garder mes serments (VOLT. Orphel. I, 6)

On apporta un missel ; les deux rois mirent chacun une main dessus, l'autre sur une croix, et jurèrent de garder la trêve (DUCLOS Hist. Louis XI, Oeuv. t. III, p. 76, dans POUGENS)

Il marche sur une ligne difficile à garder (DIDEROT Essai sur la peint. chap. 5)

Les dieux dans leurs bienfaits gardent-ils des limites ? (C. DELAV. Paria, IV, 3)

Garder le silence, rester silencieux.

Pendant que tout gardait un silence paisible.... (RAC. Esth. II, 1)

Fig.

Entre Taxile et lui votre coeur en balance, Tant qu'ont duré ses jours, a gardé le silence (RAC. Alex. IV, 2)

16. Garder un secret, ne pas le révéler.

Gardez votre secret, je garderai le mien (CORN. Héracl. IV, 6)

Le secret dans les conspirations n'a jamais été mieux gardé qu'il le fut dans cette entreprise de Louis XIV (VOLT. S. de Louis XIV, 9)

Point de remercîment, point de reconnaissance ; gardez l'argent et le secret (VOLT. Écossaise, II, 5)

Absolument. Garder le secret, être discret.

17. Ne pas changer la personne dont on se sert pour quoi que ce soit. Je veux garder ce médecin. Il n'a gardé que deux domestiques.

On garde longtemps son premier amant, quand on n'en prend pas un second (LA ROCHEF. Réfl. mor. n° 396)

18. Garder quelqu'un, le retenir chez soi. Je vous garde à dîner. Le temps est trop mauvais, je vous garde. Elle voulut garder les deux enfants auprès d'elle.

Demain, dites-vous ? comment vous garder jusque-là après ce qui est arrivé ? (MARIVAUX Fausse confid. III, 12)

19. Réserver. Je garde cet argent pour me libérer de mes dettes. On lui gardera quelque chose pour son dîner.

Il a vu quel accueil lui gardait ma colère (CORN. Hor. v, 3)

Et je garde, au milieu de tant d'âpres rigueurs, Mes larmes aux vaincus et ma haine aux vainqueurs (CORN. ib. I, 1)

On court grand risque de s'abuser, lorsque l'on compte sur le bien qu'un autre vous garde (MOL. Méd. m. lui. II, 2)

Sans doute ; c'est le prix que vous gardait l'ingrate (RAC. Andr. II, 5)

Et qui sait, lorsqu'au trône il conduisit vos pas, Si, pour sauver son peuple, il ne vous gardait pas ? (RAC. Esth. I, 3)

Mais je garde à ce prince un traitement plus doux (RAC. Brit. II, 3)

Mes gens se donnent au diable qu'il n'y a pas dix écus dans la maison, et je crois que les tiens ne m'en gardent guère davantage (HAMILT. Gramm. 2)

J'étais loin de penser que le sort qui m'obsède Me gardât pour époux l'oppresseur de Tancrède (VOLT. Tancr. II, 6)

Fig. Garder une poire pour la soif, épargner quelque chose quand on est riche, pour la nécessité qui peut survenir.

Personne ne sait ce que Dieu, la Providence, la fortune lui garde, personne ne sait ce qui peut lui arriver d'heureux ou de malheureux.

Et vous ne voyez pas ce que le ciel vous garde (CORN. Oedipe, II, 1)

Fig. et familièrement. La garder à quelqu'un, la lui garder bonne, conserver du ressentiment contre quelqu'un.

Mais Clovis, qui s'en tait, vous la gardera bonne (CORN. Mélite, v, 6)

On dit, dans le même sens et familièrement : Je garde une dent contre lui ; Je lui garde un chien de ma chienne.

Dans le même sens encore, en garder.

Ah ! comme je leur en garde, morbleu ! (BEAUMARCHAIS Barb. de Sév. I, 2)

20. Se garder, v. réfl. Prendre garde contre, se préserver de.

Est-ce vous désormais dont je me dois garder ? (CORN. Rodog. v, 4)

Cela apprend à se garder d'un philosophe hypocrite comme d'un traître (PERROT D'ABLANCOURT Tac. Ann. XVI, dans RICHELET)

Gardez-vous de l'humeur d'un sexe ambitieux ; L'espérance d'un sceptre est brillante à ses yeux (ROTR. Vencesl. III, 2)

Gardez-vous des chiens, gardez-vous des mauvais ouvriers, gardez-vous des faux circoncis (SACI Bible, Saint Paul, Épît. aux Philipp. III, 2)

Gardez-vous, dira l'un, de cet esprit critique (BOILEAU Sat. IX.)

Allez, de ses fureurs songez à vous garder (RAC. Mithr. IV, 2)

Tout ce que nous pouvons faire, c'est de sentir notre impuissance, de reconnaître un être tout-puissant, et de nous garder de tout système (VOLT. Dial. 7)

[Il] Ne saurait se garder d'un poignard assassin, Et croirait l'arrêter en présentant le sein (C. DELAV. Vêp. sicil. I, 1)

Se garder de, suivi d'un infinitif, avoir grand soin de ne pas...

Gardez-vous de rien dédaigner, Surtout quand vous avez à peu près votre compte (LA FONT. Fabl. VII, 4)

Et surtout gardez-vous de la quitter des yeux (MOL. Éc. des f. V, 5)

Ces circonspections par lesquelles on se garde non d'être pécheur, mais d'être connu pour tel (FLÉCH. Panég. I, p. 301)

Gardez-vous d'imiter ce rimeur furieux (BOILEAU Art p. III)

Et qu'il se garde bien D'ordonner de son sort sans être instruit du mien (RAC. Mithr. IV, 3)

Et tout homme prudent doit se garder toujours De donner trop crédit à de mauvais discours (REGNARD le Distr. IV, 6)

HISTORIQUE

XIe s.Wart l'om que l'om l'anme ne perde, que Deus rachatat de sa vie (Lois de Guill. 41)Guardez [defendez] le [mon fils] bien, ja nel verrai des ieuz (Ch. de Rol. XXIII)Et vingt hostages ; faites les bien guarder (ib. LIII)Or guart chascuns que granz cous il empleit [employe] (ib. LXXVII)Traït vous a qui à guarder vous ot (ib. XCI)[Que Dieu] Sauve le rei et guarde la reïne (ib. CXCI)[Ils] Guardent la vile à oes [au service de] l'empereor (ib. CCLXIX)

XIIe s.La reregarde [l'arrière-garde] gardez que n'obliez (Ronc. p. 31)[Il] Garde sor destre [regarde à droite] parmi un val erbor [herbu] (ib. p. 44)[Que] Garde chascun [que] ses pechés ait gehis [avoués] (ib. p. 56)Ferez [frappez], Franzois, gardez ne vous targez (ib. p. 87)Charles en ot la pointe [de la lance] fait garder (ib. p. 111)Venez o moi, gardez ne demorez (ib. p. 143)Et cil i courent qui le doivent garder [le prisonnier] (ib. p. 131)Si se gart bien qui s'i fie (Couci, III)Ou cil qui prie adès pour decevoir, Et bien se sait garder par son savoir (ib. XX)....La folie Dont je m'ere [m'étais] gardez mainte saison (ib. XXIV)Gardez [ayez soin] que li message [les messagers] soient mis en prison (Sax. XXV)Ainçois lui povez dire que de nous bien se gart (ib. XXIX)

XIIIe s.Mais demorez por garder cest païs [terre sainte] (QUESNES Romanc. p. 101)Po [peu] se truevent de larges homes [hommes libéraux] qui soient riches, porce que richesce ne croist pas par doner, mais par amasser et par garder (BRUN. LATINI Trésor, p. 285)Ainsi se doit-on bien guarder D'enquerre par jalousie Ce qu'on n'y voudroit trouver (AUBOINS DE SEZANNE Romanc. p. 126)Bele Amelot seule en chambre filoit, En haut chantoit et son ami [elle] nommoit, Mal se gardoit, sa mere l'escoutoit (ib. p. 72)Et pour ce devons-nous garder qu'il ne nous aviegne autresi (VILLEH. CIX.)[Elle prie] Dieu et sa douce mere, qu'il la gardent de mal (Berte, XXVI)Plorant [elle] s'est endormie ; Diex la gart d'encombrer ! (ib. XXXIX)Bon se feroit garder [il ferait bon se garder], qui pourroit, de mesfaire (ib. LXIX)Tybert le traïtour pour lui [la malade] garder [elle] laissa (ib. LXXVIII)Tybers, qui gardoit l'uis, de paour en rougi (ib. LXXXIX)Et cent qui sont des bestes en la forest gardant (ib. CVII)Je sui maistres le roy [sénéchal du roi] qui France a à garder (ib. CXII)Nul autre esquivement, pour moi garder [defendre] [je] ne vi (ib. CXVIII)Hersent l'oï, mais ne dist rien, De respondre se garda bien, Ainçois se taist, si ne dist plus (Ren. 9864)Gar que fortune ne t'abate, Comment qu'el te tourmente et bate (la Rose, 5901)Nus ne puet metre en fame garde, S'ele meïsme ne se garde (ib. 14584)Car saiges hons sa langue garde (ib. 4748)Il loist à cascun à garder sa droiture [ce qui lui appartient] sans fere tort à autrui (BEAUMANOIR LVIII, 5)Quant il furent passez et les Turs virent que nous gardions le pont (JOINV. 227)Les barons, qui deussent garder le leur pour bien emploier en lieu et tens, se prisrent à donner les grans mangers et les outrageuses viandes (JOINV. 217)

XIVe s.Et à joenes gens, amis lor sont necessaires pour les garder de pechier (ORESME Eth. 229)

XVe s.De ceste bleceure, s'il se fust bien gardé, il eust esté tost guery ; mais mal se garda, et specialement de fornication de femme, dont cher l'acheta [il mourut] (FROISS. liv. III, p. 354, dans LACURNE)Ce que Dieu garde est bien gardé (Bouciq. II, 19)D'où viennent tels maux angoisseux ? Tout vient de mal garder la bouche (Rec. de farces, p. 352)Je ne vous garderai point l'ordre d'escripre que font les historiens (COMM. III, 4)Jamais le bon homme n'aura joye, il sera servi de mensonges et le fera on paistre ; sa chevance se diminuera ; son pauvre corps assaichera ; il voudra garder sa maison que le vent ne l'emporte, et en laissera ses besognes, que jamais bien n'aura (Les quinze joyes du mariage, p. 89, dans LACURNE)Qui garde son corps garde bon chatel [cheptel, avoir] (Percefor. t. I, f° 127)

XVIe s.....Ains recevoir tout amiablement L'humble dieu gard' de vostre humble Clement (MAROT II, 187)Il voulut occire Jobelin ; mais ledit des Marays l'en guarda par belle remonstrance qu'il luy feit (RAB. Garg, I, 15)Fils très chier, aprez mon decez, guardez que telles lois ne soyent en cestuy royaulme receues (RAB. Pant. III, 48)Je ne me puis garder de vous escripre que.... (MARG. Lett. 127)Plust à Dieu que l'empereur s'essayast de passer le Rosne quant je suis icy ! j'entreprendrois bien sus ma vie, toute femme que je suis, de le garder de passer, et n'y a nul que vous qui me peust garder d'y estre (MARG. ib. 127)Quoy qu'il y ait, je vous requiers garder vostre santé, et ne vous donnés tant de travail, et vous gardés d'aller veoir les malades (MARG. ib. 128)Il fault que je vous confesse que j'ay mené une vie despuis que je partis, qui me contraindra garder pour aujourd'hui la chambre (MARG. ib. 146)Avez vous bien gardé les commandemens de Dieu ?... Je n'ai gardé que mes brebis, dit le berger (DESPER. Contes, XLII)Je me garderay, si je puis, que ma mort die aultre chose (MONT. I, 3. 1)Avoir à se garder mesme de ses amis (MONT. I, 133)Escornifflant les sentences, non pour les guarder, car je n'ay point de gardoire.... (MONT. I, 143)Ayant rencontré un chien qui gardoit un homme mort (MONT. I, 191)Leurs mariages sont mieulx gardez que les nostres (MONT. II, 194)Un tyran est gardé par ceulx desquels, s'ils valoient rien, il se debvroit garder (LA BOÉTIE Servitude volont.)Un temps viendra qui nous gardra d'aimer Par maladie, ou par mort, ou vieillesse (RONS. 821)À qui est l'ane, si le garde (COTGRAVE)Dieu me garde de qui je me fie (ID.)Ne se garde pas bien qui se garde toujours (COTGRAVE)Qui garde son disner, il a mieux à souper (COTGRAVE)Qui n'a qu'un oeil, Dieu le garde (COTGRAVE)Tel se cuide bien garder, qui se frappe sur le nez (COTGRAVE)

ÉTYMOLOGIE

Picard, warder, garder, regarder ; bourguig. gadai ; wallon, wârdé, waurdé ; provenç. gardar, guardar ; espagn. guardar ; ital. guardare ; de l'anc. haut-allem. wartên, prendre garde ; du radical war, considérer, prendre garde, qui se trouve dans 'allemand wahr, wehren, et le latin verus, vereor.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

GARDER. Ajoutez :

21. Terme juridique. Garder à vue, se dit de celui qui fait paître ses bestiaux en les gardant dans le champ d'autrui.

Quiconque sera trouvé gardant à vue ses bestiaux dans les récoltes d'autrui, sera condamné, en outre du payement du dommage, à une amende égale à la somme du dédommagement (Loi du 28 sept.6 oct. 1791, art. 16, dans BACQUA, Code de la législation française, Paris, 1843, p. 933)

GARDE (s. f.)[gar-d']

1. Action de garder, de conserver, de défendre quelqu'un ou quelque chose, de surveiller quelqu'un ou quelque chose. Avoir la garde d'une bibliothèque, d'un magasin. Il faut une garnison de trois mille hommes pour la garde de cette ville. La garde du défilé des Thermopyles confiée à Léonidas.

Dieu, qui de ceux qu'il aime est la garde éternelle (MALH. I, 2)

Vous ne me direz plus qu'on vous l'a mise en garde (CORN. Théodore, IV, 4)

Laissez-la moi, seigneur, quelques moments en garde (CORN. Héracl. IV, 5)

Et je viens vous chercher pour vous prendre en ma garde (CORN. Nicom. v, 7)

Je te le donne en garde (CORN. Perthar. III, 5)

L'amour de ses sujets est une sûre garde (ROTR. Antig. II, 4)

Appliquez-vous avec tout le soin possible à la garde de votre coeur, parce qu'il est la source de la vie (SACI Bible, Prov. de Salomon, IV, 23)

La garde de deux filles est un peu trop pesante pour un homme de mon âge (MOL. Préc. 5)

S'il y eut jamais une conjoncture où il fallut montrer de la prévoyance et un courage intrépide, ce fut lorsqu'il s'agit d'assurer la garde des trois illustres captifs (BOSSUET le Tellier.)

Jacob ne pouvait pas les [ses brebis] donner en garde à un autre (FLÉCH. Serm. II, 295)

Le vigilant Girot.... C'est d'un maître si saint le plus digne officier ; La porte dans le choeur à sa garde est commise (BOILEAU Lutr. IV)

Amis, partageons-nous : qu'Ismaël en sa garde Prenne tout le côté que l'Orient regarde (RAC. Athal. v, 5)

La garde en fut commise à ma fidélité (RAC. ib. v, 2)

Mais siérait-il, Abner, à des coeurs généreux De livrer au supplice un enfant malheureux, Un enfant que Dieu même à ma garde confie ? (RAC. ib. v, 2)

Louis XIV, élevé dans l'adversité, allait avec sa mère, son frère et le cardinal Mazarin de province en province, n'ayant pas autant de troupes autour de sa personne, à beaucoup près, qu'il en eut depuis en temps de paix pour sa seule garde (VOLT. S. Louis XIV, 5)

Allez, et que du trône où le ciel vous appelle L'inflexible équité soit la garde éternelle (VOLT. Brutus, III, 6)

On le mit à la garde, ou, mieux, sous la garde d'un huissier, c'est-à-dire on commit un huissier pour veiller à ce qu'il ne s'échappât.

à. la garde, sous la garde de Dieu, sous la protection de Dieu.

Elle me laissa partir sous la garde du Seigneur (HAMILT. Gramm. 3)

Familièrement. à la garde de Dieu, c'est-à-dire il en arrivera ce qu'il pourra.

Que Dieu vous ait en sa sainte et digne garde, ou, simplement, en sa sainte garde ! formule par laquelle les souverains terminent les lettres qu'ils écrivent.

Terme d'expéditions et de roulage. Remis à la garde d'un tel, voiturier.

Par extension.

C'est une parole digne de Caïn que de dire : ce n'est pas à moi à garder mon frère ; croyons au contraire que nos amis sont à notre garde (BOSSUET Sermons, Char. frat. 2)

Les citoyens étaient à la garde les uns des autres (BOSSUET Hist. III, 3)

Mettre quelqu'un sous bonne garde, le donner à garder à qui peut en répondre.

Après avoir mis ce petit roi sous bonne garde, il s'alla loger sur l'Hydaspe (VAUGEL. Q. C. VIII, 3, dans RICHELET)

En parlant des personnes et au sens actif, être de bonne garde, garder avec soin ce qu'on possède. Il y a dix ans que j'ai cette montre ; je suis de bonne garde.

En parlant de certaines choses, des fruits, etc. et au sens passif, être de bonne garde, ou être de garde, se conserver longtemps sans se gâter.

Dans le sens contraire. Ces fruits, ces vins sont de mauvaise garde, de difficile garde.

Les filles sont de difficile garde, on a une grande surveillance à exercer pour les garantir de la séduction.

2. Terme d'eaux et forêts. Étendue de la juridiction d'un officier préposé à la conservation des bois.

3. Terme de jurisprudence. Garde judiciaire, se dit de la conservation et de la surveillance des objets saisis, séquestrés, mis sous les scellés, pour être ensuite représentés à qui de droit.

Terme de coutumes. Garde noble, voy.

GARDE-NOBLE

.

Garde royale, droit qui appartenait au roi en certains lieux, de jouir des revenus des mineurs qu'il avait en sa garde.

Garde seigneuriale, droit en vertu duquel le seigneur féodal jouissait des revenus des fiefs tenus immédiatement de lui, pendant que ses vassaux étaient en bas âge, à charge d'entretenir les héritages et de payer les redevances annuelles (Normandie).

4. Guet, surveillance.

Puisqu'on fait bonne garde aux murs et sur le port (CORN. Cid, II, 7)

Est-ce pour moi, seigneur, qu'on fait garde à vos portes ? (CORN. Suréna, IV, 3)

Tant les chiens faisaient bonne garde (LA FONT. Fabl. I, 5)

Anges du Seigneur, faites la garde autour du berceau d'une princesse si grande et si délaissée (BOSSUET Duch. d'Orl.)

Il fut ordonné que, pour toutes les places qui n'étaient pas frontières, ceux qui étaient sujets au guet et à la garde en seraient affranchis en payant cinq sous chaque année (DUCLOS Hist. Louis XI, Oeuv. t. III, p. 233, dans POUGENS)

Ce chien est de bonne garde, il garde, il avertit bien.

Fig.

Posez sur mes lèvres cette garde de circonspection (FLÉCH. Aiguillon.)

Elle mit une garde de prudence sur ses lèvres (FLÉCH. Dauphine.)

La vigilance continuelle, la garde des sens (MASS. Carême, Élus.)

5. Prendre garde, faire attention.

Laissez la mine à part, prenez garde à la somme (RÉGNIER Sat. XIII)

J'en sus hier la nouvelle et je n'y pris pas garde (CORN. Hor. I, 3)

Je prends peu garde au bien (CORN. Ment. II, 5)

Ne voilà pas de mes mouchards qui prennent garde à ce qu'on fait ? (MOL. l'Avare, I, 3)

Un enfant n'y prenait pas garde de si près (BOSSUET Var. 7)

L'aise, la joie, l'affluence remplissent l'âme... et mettent à sec, si l'on n'y prend garde, la source de la compassion (BOSSUET Sermons, Exhort. aux nouv. cathol. 2)

Prenez garde, seigneur, vos invincibles mains Ont de monstres sans nombre affranchi les humains ; Mais tout n'est pas détruit, et vous en laissez vivre Un.... (RAC. Phèdre, v, 3)

Je n'aurais pas pris garde à elle, si elle n'avait pas pris garde à moi (MARIVAUX Pays. parv. 3e part.)

Prendre garde à un sou, à un denier, faire attention aux plus petits articles dans un compte de dépense, et aussi, être très parcimonieux.

Prendre garde à, veiller prendre ses précautions.

César, prends garde à toi (CORN. Pomp. IV, 4)

Défions-nous du sort et prenons garde à nous Après le gain d'une bataille (LA FONT. Fabl. VII, 12)

Elliptiquement.

Garde à toi ! c'est-à-dire prends garde à toi ! Sentinelle, garde à toi ! (C. DELAV. Charles VI, v, 1)

Garde à toi ! terme dont le valet de limier se sert pour parler à son chien quand il veut se rabattre.

Garde à vous ! commandement militaire signifiant à une troupe de se tenir prête à exécuter le commandement qui va suivre.

Prendre garde, avec que et le subjonctif, sans négation, avoir soin que telle chose soit.

Prenez garde, mon fils, que vous entendiez tout ce que vous faites, et de quel côté vous vous tournerez (BOSSUET Sermons, Charité fratern. Autre conclusion.)

Prendre garde avec que et le subjonctif, et ne, avoir soin que la chose ne soit pas.

On m'a enchargé de prendre garde que personne ne me vît (MOL. G. Dand. I, 2)

Prends garde que jamais l'astre qui nous éclaire Ne te voie en ces lieux mettre un pied téméraire (RAC. Phèdre, IV, 2)

Prendre garde que, avec l'indicatif, remarquer. Prenez garde que l'auteur ne dit pas ce que vous pensez.

Les valets peuvent faire en conscience de certains messages fâcheux, n'avez-vous pas pris garde que c'était seulement en détournant leur intention du mal... ? (PASC. Prov. 7)

Prenez garde que, quand saint Augustin a parlé du moindre degré d'être et de perfection, il ne l'a point considéré en tant que joint aux autres degrés supérieurs (FÉN. t. III, p. 20)

Prendre garde à, et un infinitif construit sans négation, avoir soin de.

Prenez bien garde, vous, à vous déhancher comme il faut et à faire bien des façons (MOL. Imprompt. 3)

Prenez garde à sanctifier l'extérieur par l'intérieur (BOSSUET Lett. Corn. 431)

Prendre garde à, et un infinitif construit avec une négation, avoir soin de ne pas...

Prenez bien garde au moins à ne lui point parler du diamant que vous lui avez donné (MOL. Bourg. gent. III, 19)

Il faut prendre garde à ne pas se tromper (PASC. Pens. part. II, art. 6)

Qui prennent soigneusement garde à n'offenser personne et du reste ne pensent aux injures qu'on leur fait que pour les pardonner (BOURD. Pensées, t. I, p. 197)

Prenez garde à ne pas confondre les choses (BOURD. Carême, III, Amour de Dieu, 70)

Je crois même que vous devez prendre garde à ne jamais laisser le vin devenir trop commun dans votre royaume (FÉN. Tél. XII)

Prendre garde de, et un infinitif construit avec une négation, avoir soin de ne pas...

Prends garde de ne t'enfler pas (BOSSUET Hist. II, 7)

Si vous vous laissez gagner aux soupçons, si vous prenez facilement des ombrages et des défiances, prenez garde pour le moins de ne les porter pas aux oreilles importantes (BOSSUET Sermons, Charité fratern. Autre conclusion)

Prendre garde de, et un infinitif construit sans négation, s'efforcer d'éviter.

Prenez garde de tomber sur la montée (BARON Coq. et fausse prude, v, 6)

En cet emploi, prendre garde signifie éviter de, craindre de. On peut voir dans l'historique des exemples où garde a ce sens de crainte.

6. Se donner de garde, se donner garde, se défier, prendre ses précautions.

À l'égard de se donner de garde ou de se donner garde, je crois qu'ils sont également usités ; je préférerais néanmoins le premier avec M. de Vaugelas (VAUGEL. Nouv. Rem. Observ. de M***, p. 281)

Je venais l'avertir de se donner de garde (MOL. l'Ét. IV, 1)

Donnez-vous de garde des faux christs et des faux prophètes (BOSSUET Hist. II, 9)

Suétone, dans la vie de Néron, dit que l'oracle de Delphes l'avertit qu'il se donnât de garde des soixante-treize ans (FONTEN. Oracles, II, 3)

6. Avoir soin de ne pas faire, éviter de.

Aussi nous donnerons-nous bien de garde de vous suivre en cela (PASC. Lett. de Nicole au P. Annat.)

L'aventure du miroir et de la dame enflée dont vous vous êtes bien donné de garde de me parler (VISÉ Devineresse, III, 3)

On sait qu'il [Virgile] ordonna, par son testament, que l'on brûlât son Enéide, dont il n'était point satisfait ; mais on se donna bien de garde d'obéir à sa dernière volonté (VOLT. Ess. poés. ép. 3)

Se donner de garde d'une chose, l'éviter, la fuir.

Donnez-vous de garde de toute avarice (BOSSUET Sermons, Exhort. aux nouv. cathol. 2)

7. N'avoir garde de, n'avoir pas la volonté, le pouvoir, être bien éloigné de.

Ils n'avaient garde de loger dans le même palais (CORN. Ex. de Pomp.)

Je n'ai garde à son rang de faire un tel outrage (CORN. Nicom. II, 2)

Il n'a garde d'aller avouer cela, ce serait faire tort.... (MOL. Scapin, I, 6)

Ils n'avaient garde de le reconnaître au milieu des flots (FÉN. Tél. VIII)

L'on n'avait garde de changer la récompense éternelle en cette gloire frivole (MASS. Carême, Aum.)

Fig. N'avoir garde de, en parlant des choses, ne pouvoir pas.

Cette pièce fut mon coup d'essai, et elle n'a garde d'être dans les règles, puisque je ne savais pas alors qu'il y en eût (CORN. Mél. Examen.)

Cette permission n'avait garde d'être refusée (HAMILT. Gramm. 9)

Je n'ai garde de commettre cette faute, façon de parler bourgeoise, dit CAILLIÈRES, 1690. On ne voit pas ce qui, même de son temps, a pu décider Caillières à prononcer cet arrêt ; car la locution est employée par les meilleurs écrivains du XVIIe siècle.

8. Service de surveillance rempli par une personne ou un corps de personnes.

Quatre dames qui sont de garde tour à tour (SÉV. 181)

Garde, se dit aussi du service des pages, des gentilshommes, des valets de pied, etc. qui sont tour à tour de service auprès des rois et des princes.

Service alternatif de vingt-quatre heures que font les élèves en médecine, en pharmacie, attachés à un hôpital, pour donner les secours urgents. L'interne de garde.

9. Service de vingt-quatre heures que fait un petit corps de troupe pour garder ou surveiller. Monter la garde, faire ce service ; descendre la garde, retourner à sa caserne ou chez soi quand il est fini. Officier de garde.

Si mon compère Pierre est de garde aujourd'hui (RÉGNIER Sat. XI)

Fig. et familièrement. Descendre la garde, mourir. Faire descendre la garde, tuer. Il a fait descendre la garde à plusieurs ennemis.

Collectivement. Les soldats qui montent la garde. Relever, doubler, changer la garde. La garde montante. La garde descendante.

Maître absolu de tout, il change ici la garde (CORN. Sertor. v, 5)

Corps de garde, certain nombre de soldats placés de garde en un lieu. Corps de garde avancé. Poser, établir un corps de garde. En ce sens, le langage militaire dit aujourd'hui plutôt poste.

Corps de garde, lieu où se tiennent les soldats qui montent la garde. Plaisanteries de corps de garde, voy.

CORPS n° 16

.

Absolument. La garde, les soldats ou les officiers de police qui sont postés en un lieu déterminé pour veiller à la sûreté publique.

Et la garde qui veille aux barrières du Louvre N'en défend pas nos rois [de la mort] (MALH. VI, 18)

Point n'est besoin de la garde Qu'appelle en vain le portier (BÉRANG. Bon ménage.)

La garde et les amours Se chamaillaient toujours (BÉRANG. Mad. Grég.)

À la garde ! locution elliptique dont on se sert pour appeler la garde dans un moment de danger.

10. Corps de troupes affecté au service près du souverain. Garde royale, impériale. L'artillerie de la garde. La cavalerie de la garde. Les grenadiers de la garde.

Seule contre un tyran, en le faisant périr Par les mains de sa garde il me fallait mourir (CORN. Cinna, III, 4)

Déjà sa garde accourt avec des cris de rage (VOLT. Mérope, v, 6)

Il [Louis XI] fit, cette année, quelques nouveaux arrangements dans sa maison ; il augmenta sa garde de cent archers, sous le commandement de Jean Blosset ; c'est le premier établissement des compagnies françaises des gardes du corps (DUCLOS Hist. de Louis XI, Oeuvres, t. III, p. 28)

Il dicta le bulletin de cette journée [bataille de la Moskowa] ; il se plut à apprendre à l'Europe que ni lui ni sa garde n'avaient été exposés (SÉGUR Hist. de Nap. VII, 12)

Encore n'était-ce que de sa garde, qu'il s'occupait ainsi ; dans l'armée, les soldats se plaignaient de son absence ; ils ne le voyaient plus qu'aux jours des combats, quand il fallait mourir, jamais pour les faire vivre (SÉGUR ib. I, 2)

Leurs généraux les repoussaient inutilement ; ils se laissaient frapper sans se plaindre, sans se révolter, mais sans s'arrêter, même ceux des gardes royale et impériale ; car, dans toute l'armée, c'était, chaque nuit, des scènes pareilles (SÉGUR ib. IX, 13)

Vieille garde, moyenne garde, jeune garde, différents corps qui faisaient partie de la garde de Napoléon 1er.

En cheminant ainsi, il appela Mortier et lui ordonna de faire enfin avancer la jeune garde, mais surtout de ne point dépasser le nouveau ravin qui séparait de l'ennemi (SÉGUR Hist. de Nap. VII, 11)

Il a fallu qu'ils [les soldats revenant de Moscou] attendissent [devant Smolensk] l'arrivée de la première troupe encore commandée et en ordre, c'était la vieille et la jeune garde ; les hommes débandés n'entrèrent qu'à la suite (SÉGUR ib. IX, 14)

Garde constitutionnelle, garde qui fut accordée à Louis XVI par l'assemblée législative, et qui devait être de 1800 hommes.

11. Grand'garde, corps de cavalerie placé à la tête d'un camp pour empêcher que l'armée ne soit surprise.

Il se dit aussi du corps de garde principal d'une place forte ou d'un camp.

Garde avancée (dite aussi autrefois garde folle), corps que l'on met au delà de la grand'garde pour plus de sûreté.

La garde avancée n'était qu'à la portée du canon de celle des ennemis (HAMILT. Gramm. 5)

12. Garde nationale, citoyens armés pour le maintien de l'ordre, et ne recevant point de solde.

Garde bourgeoise, garde urbaine, garde civique, se dit quelquefois pour garde nationale.

Garde municipale, troupe sédentaire chargée d'un service de police ; on l'appelle municipale, parce qu'elle est à la solde et aux ordres d'une ville.

Garde départementale, corps d'infanterie établi, durant le premier empire, dans chaque département.

13. Garde d'honneur, troupe choisie pour escorter des personnages auxquels on rend des honneurs militaires.

Il se dit aussi d'une réunion de citoyens qui, volontairement, servent de gardes à un souverain, à un prince, etc. pendant son séjour dans la ville ou le pays.

Garde d'honneur, s'est dit d'une levée qui se fit en 1813 et 1814 de jeunes gens de bonne famille qui s'étaient rachetés une ou plusieurs fois de la conscription et qui furent formés en corps de cavalerie.

14. La partie d'une épée, d'un sabre ou d'un poignard qui sert à couvrir la main.

Son épée dont la garde était d'or (FÉN. Tél. XVI)

Les gardes d'épées et sabres seront marquées et contre-marquées aux branches et plaques (Règlement orfév. 30 déc. 1679)

À ces mots, il tourna la pointe de son épée contre son estomac, la plongea jusqu'à la garde, et tomba sur le corps de don Juan (LESAGE Diabl. boît. 15)

Monter une garde, établir la garde d'une épée telle qu'elle doit être ; fig. et familièrement, monter une garde à quelqu'un, le réprimander vivement. Telle est du moins l'explication que l'Académie donne de cette locution singulière.

On a dit au pluriel les gardes d'une épée ; de là la locution familière et figurée : s'en donner jusqu'aux gardes, boire et manger tout son soûl, et, en général, prendre d'un plaisir sans réserve ni modération.

Je boirai, je pétunerai [je prendrai du tabac], Jusqu'aux gardes m'en donnerai (SCARRON Virg. V)

La Rappinière but tant qu'il s'enivra, et la Rancune s'en donna aussi jusqu'aux gardes (SCARRON Rom. com. I, 4)

15. Terme d'escrime. La garde, l'attitude du bras quand on tient l'épée pour le combat.

La garde haute, basse, tenir le poignet haut, bas.

Se mettre, se tenir en garde, se mettre, se tenir en état de défense l'épée à la main.

Elliptiquement. En garde ! Mettez-vous en garde.

Une, deux ! un saut en arrière ! en garde, monsieur, en garde ! (MOL. B. gent. II, 3)

Fig. Se tenir, être en garde, se défier, veiller à n'être point surpris.

Moins en garde contre elle que contre Rochester (HAMILT. Gramm. 9)

Je redeviens homme, et homme en garde contre les plaisirs (FÉN. Dial. des morts anc. dial. 6)

Soyez en garde contre votre humeur (FÉN. Tél. XXIV)

Une persécution contre laquelle on n'est point en garde (MASS. Avent, Épiph.)

Nous devons être en garde contre notre coeur (MASS. Panég. Mart.)

On est en garde, on doute enfin si l'on rira (GRESSET Méchant, IV, 7)

Fig. Être hors de garde, être déconcerté dans ses mesures.

Tu vas sortir de garde et perdre tes mesures ; Explique, si tu peux, encor ses impostures (CORN. Ment. III, 3)

Léandre pour nous nuire est hors de garde enfin (MOL. l'Ét. III, 5)

Vous le pourrez longtemps mettre encor hors de garde (TH. CORN. Feint astrol. II, 5)

Il y a quatre gardes générales de l'épée : la prime ou première garde ; la seconde garde, improprement appelée tierce par quelques-uns ; la tierce ou la troisième garde ; et la quarte ou la quatrième garde ; de là la locution figurée : être, se mettre, se tenir sur ses gardes, c'est-à-dire faire attention à ne pas se laisser surprendre.

Nous avons besoin de nous tenir sur nos gardes (SÉV. 501)

Il se tiendra sur ses gardes assurément (MOL. Fourb. de Scap. II, 9)

La vedette se mit sur ses gardes (HAMILT. Gramm. 5)

Il faut en ce pays être un peu sur ses gardes (REGNARD Ménechmes, II, 2)

L'Académie a placé cette locution sous la rubrique de surveillance, dans l'article. Mais les gardes de l'escrime montrent ce qu'est véritablement cette locution. Pourtant il faut remarquer qu'elle est déjà dans Froissart ; et sans doute dès lors l'escrime avait ses gardes.

16. Terme de jeu de cartes. Petite carte de même couleur qu'un roi ou une carte principale, et qui protège ce roi, cette carte principale.

Fig. et familièrement. Avoir toujours garde à carreau, être toujours prêt à se défendre, à riposter.

17. S. f. pl. Terme de serrurier. Petites pointes de fer qui entrent dans les fentes du panneton d'une clef, et qui empêchent la clef de tourner, lorsqu'on y fait le moindre changement.

J'aurais peut-être le temps de changer ce qu'il a imité ; je ferais comme les gens qu'on a volés, qui changent les gardes de la serrure (VOLT. Lett. Thiriot, 25 déc. 1735)

Gardes d'une clef, les entailles du panneton dans lesquelles passent les garnitures de la serrure.

18. Terme de librairie. Feuillet que l'on met au commencement et à la fin d'un livre.

Il est tout à fait désagréable de voir près d'un titre roux une garde extrêmement blanche ; il est essentiel que la teinte des gardes s'accorde avec le papier du livre (LESNÉ la Reliure, p. 146)

19. Terme de reliure. Bande de parchemin entaillée elle-même par petites bandes qui doivent être collées dans les entre-nerfs. Pour les livres un peu soignés on met de chaque côté de la battée une garde ou chemise, Manuel du relieur, p. 55.

Fausse garde, synonyme d'onglet.

20. Garde, se dit des anneaux qui soutiennent un peson, une romaine.

Garde faible, celle qui est la plus éloignée du centre de la balance ; garde forte, celle qui en est la plus proche.

21. Terme de rubanier. Bande de papier qui tient le peigne fixé dans le battant.

22. Terme de marine. Planche clouée sur deux pièces de bois pour les relier momentanément.

Espèce de jumelle que l'on applique sur une pièce qui a éclaté, afin de la consolider.

Gardes ou palans de garde, les deux palans qui servent à maintenir la corne d'artimon.

Garde montante, nom donné par les pilotes de la Seine à l'aussière de terre qui soutient le bâtiment contre la marée.

23. Au pluriel. Morceaux de bois placés aux deux bouts des peignes du tisserand pour en assujettir les broches.

Terme de verrier. Morceaux de verre que l'on place dans le poêle pour faire connaître le moment de la calcination.

Terme de vénerie. Gardes, les os de derrière ou ergots des jambes d'une bête fauve, cerf, sanglier, etc. près des pieds.

REMARQUE

Entre les locutions se donner garde et se donner de garde, la première est la plus ancienne, et se trouve dès le XIIe siècle ; elle est claire et s'entend de soi : se donner garde, c'est donner à soi garde, attention, surveillance pour quelque chose. La seconde, plus récente, se trouve dans Froissart, et ne s'explique pas facilement. On peut croire pourtant qu'elle est née d'un changement de l'idée sur se donner : se donner garde, c'est donner à soi garde ; se donner de garde, c'est donner soi avec garde ; de garde doit signifier avec garde, comme du front signifie avec le front dans donner du front contre quelque chose. On écrira sans difficulté : ils, elles se sont donné garde. Mais comment écrira-t-on avec de garde ? Les grammairiens ne disent rien là-dessus. Si l'explication que nous venons de proposer est juste, il faut écrire : ils se sont donnés, elles se sont données de garde. En tout cas, l'orthographe : ils se sont donné de garde, se résout en : ils ont donné à soi de garde ; ce qui ne signifie rien. Voyez aussi à FRONT n° 1 : se donner du front contre quelque chose, qui soulève la même question.

HISTORIQUE

XIe s.Dient Franceis : il nous i convient garde (Ch. de Rol. XIII)

XIIe s.Quant moins se donent garde cil qui sont au crenel (Sax. IX)Prist guarde à Habraam, à qui Deus comanda Que de sa terre eissit, e li bers s'en ala, Guerpi ses conissanz.... (Th. le mart. 65)E mist ses guardes en Damasches, si qu'il de Syrie rechut [reçut] servise e treud [tribut] (Rois, p. 147)

XIIIe s.Cele porte, où li Grieu issoient plus sovent, ot [eut] Pieres de Braiecuel en garde (VILLEH. LXXVI)Li pelerin ne vous assaudront mie ; ne d'eus n'avez vous garde, se vous volez deffendre des Veniciens (VILLEH. XLVII)Or soit Dix et li siens Garde des deus loiaus amans (Bl. et Jeh. 3366)Nus serreuriers ne puet vendre à Paris serreure neuve, se ele n'est garnie de toutes gardes, quar ele est fause (Liv. des mét. 51)Ains t'aura mes peres en garde, Et norrira nous deux ensemble (la Rose, 5850)Bestes qui sont prises à garde fete, en damaces, si comme en taillis ou en vignes, el tans qu'eles sont deffendues.... (BEAUMANOIR XXX, 57)Toutes les foiz que la royne s'escrioit, il disoit : dame, n'aiés garde [crainte], car je suis ci (JOINV. 252)Et sachiez que, se il se feussent pris garde de nous, il nous eussent tous mors [tués] (JOINV. 227)Mauvaise convoitise li feroit faire la garde dou loup [trahir ses devoirs de tuteur] (Ass. de Jérusal. p. 123, dans LACURNE)

XIVe s.Sur vos gardes soiez et main [matin] et anuitier (Guesclin. 21958)La dame de Lalande comme garde [tutrice] de ses enfans (DU CANGE warda.)

XVe s.Et fit reparer la ville et la forteresse tellement qu'elle n'avoit garde d'assaut que on y fit, sur un mois ou deux (FROISS. I, I, 222)Le sire de Montmorency qui bien se donna de garde de ce tour.... (FROISS. I, I, 140)[Le roi d'Angleterre, qui vouloit d'abord faire mourir messire Hervey, lui accorde la liberté à rançon] le chevalier en eut grand joie quand il entendit qu'il n'auroit garde de mourir (FROISS. I, I, 214)Aussi la guete du chastel ouït la frainte et l'aperçut de sa garde : si fut tout esbahi, et commença à sonner et à corner de sa bucine (FROISS. I, I, 79)Aimery, viens avant, tu sais que je t'ai donné en garde la chose du monde que plus aime après ma femme et mes enfans.... (FROISS. I, I, 326)Dites à vos gens qu'ils soient tousjours nuit et jour pourvus et sur leurs gardes (ID. II, II, 53)Pour avoir fait ou [au] guischet de la porte une clef, abillé les gardes.... (Bibl. des chartes, 3e série, t. IV, p. 389)Il y crut competemment de blez qui furent bons et de garde (J. DE TROYES Chron. 1460)Le suppliant se transporta en une garde ou mestoierie [métairie] (DU CANGE garda.)Je n'avois garde de rien conclure, car on ne me disoit rien (COMM. VIII, 7)La gente demoiselle se donnoit garde [regardait] souvent se son ami viendroit point (LOUIS XI Nouv. LXI)

XVIe s.La resolution du conseil feut que, en tout evenement, ilz se tiendroient sur leurs gardes (RAB. Pant. IV, 37)Il la cherissoit plus que de coutume et prenoit plus près garde sur elle (MARG. Nouv. XV)Quand je me prends garde de prez aux plus glorieux exploits de la guerre (MONT. I, 132)L'aultre desdaigne d'en haster son pas et se mettre sur sa garde (MONT. II, 105)On me feit monter sur un cheval qui n'avoit garde de leur eschapper (MONT. IV, 229)L'histoire est la plus seure garde que les hommes puissent laisser de leurs faicts en ce monde (AMYOT Préf. 27)Il se jetta hors de son camp sans avoir autour de sa personne une seule garde ny un seul escuyer (AMYOT Lucull. 31)Laissant Sornatius avec six mille combatans, à la garde du royaume de Pont (AMYOT ib. 43)Les chefs et soldats de ses gardes, au lieu de gardes estoient geoliers (D'AUB. Hist. Préf. 7)S'estant avancé à cafourchons sur les gardes du pont (D'AUB. ib. I, 336)L'autre mit l'espée jusques aux gardes dans le ventre de son prisonnier (D'AUB. ib. 169)Les gardes se posoient par tout tambour battant (D'AUB. ib. II, 234)Il trouva le corps de garde esmeu pource que.... (D'AUB. ib. II, 440)Les autres, fermans le corps de garde, s'y deffendoient (D'AUB. ib. III, 317)La chose precieuse est de mauvaise garde [difficile à garder] (RONS. 249)Pere et mere, ayol et ayolle ont garde des enfans soubz aage (Grand coust. de France, liv. II, p. 345, dans LACURNE)Les vassaux qui doivent gardes de leurs corps les doivent faire quand elles leur sont commandées (Coust. génér. t. II, p. 546)Les plus ciairs voyans qui cognoissoient le naturel de la royne se doutoient bien de quelque garde de dedans [rancune] (BRANT. Dames illustres, p. 252, dans LACURNE)

ÉTYMOLOGIE

Voy. GARDER ; bourguign. gade ; picard. warde ; wallon, wâd ; provenc. garda, guarda ; espagn. et portug. guarda ; ital. guardia.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. GARDE.

15. Ajoutez :

Garde meurtrière, voy.

MEURTRIER

.

24. Terme juridique. Garde à vue de bétail, action de celui qui fait paître, en les gardant, ses propres bestiaux dans le champ d'autrui.

Le garçon boucher a déjà été condamné autrefois pour garde à vue de bestiaux (Gaz. des Trib. 11 juin 1874, p. 557, 1re col.)

GARDE (s. m.)[gar-d']

1. Celui que l'on charge de garder, de surveiller une personne. Il n'est pas prisonnier, mais il a des gardes.

Au lieu d'être en prison, je n'ai pas même un garde (CORN. Héracl. v, 5)

2. Homme armé faisant partie de la garde d'un roi, d'un prince, d'un gouverneur, d'un officier général, etc.

Nous saisissons la porte et les gardes se rendent (CORN. Héracl. v, 7)

Les Écossais, à qui il [Charles 1er] se donne, le livrent aux parlementaires anglais ; et les gardes fidèles de nos rois trahissent le leur (BOSSUET Reine d'Anglet.)

Vous n'avez jusqu'ici de gardes que les miens (RAC. Phèdre, v, 1)

Ses gardes affligés Imitaient son silence autour de lui rangés (RAC. ib. v, 6)

Holà ! gardes, qu'on le saisisse (RAC. Mithr. III, 1 et 2)

Il a séduit ses gardes les premiers (RAC. ib. IV, 6)

Il était dans les gardes du cardinal de Richelieu (car ce prêtre, ainsi que le Mazarin, avait des gardes) (VOLT. l'Ingénu, 19)

Le jour parut alors, montrant d'un côté les bataillons et les batteries russes qui, de trois côtés, devant, à droite et derrière nous, bordaient l'horizon ; et de l'autre, Napoléon et ses six mille gardes s'avançant d'un pas ferme et s'allant placer au milieu de cette terrible enceinte (SÉGUR Hist. de Nap. x, 5)

Fig. Gardes de Jupiter, ancien nom de ses satellites.

Terme de marine. Les gardes, nom donné à trois étoiles voisines de l'étoile polaire, dont la situation, par rapport à cette étoile, sert pendant la nuit à prendre la hauteur du pôle arctique.

3. Garde royal, garde impérial, soldat de la garde royale, de la garde impériale. Des gardes royaux, des gardes impériaux.

Garde municipal, un soldat de la garde municipale. Gardes municipaux.

Garde national, citoyen qui fait partie de la garde nationale. Les gardes nationaux.

Génin, Récréations, t. II, p. 87, remarque qu'il faudrait dire un garde nationale, des garde nationale ; comme on dit un garde française, des garde française ; c'est-à-dire un de la garde nationale, des de la garde nationale. C'est là en effet la construction logique et la première qui s'est présentée, comme on le voit pour garde française ; mais depuis, partout ailleurs, l'oreille et l'assimilation l'ont emporté.

Un garde d'honneur, un soldat appartenant à la garde d'honneur.

4. Gardes du corps, nom d'une troupe de cavalerie qui, sous l'ancienne monarchie, était composée de gentilshommes, et, sous la Restauration, de militaires ayant le grade d'officiers, et qui gardait la personne du roi. Un garde du corps. Capitaine des gardes du corps, ou, simplement, des gardes.

Fig.

Le bon roi Évandre n'ayant pour gardes du corps que deux chiens, qui servaient encore à garder la porte de sa maison (BERN. DE ST-P. Arcadie.)

Les cent gardes, troupe instituée par l'empereur Napoléon III, et qui monte la garde dans le palais.

Au singulier, un cent-gardes, un homme faisant partie de cette garde.

Autrefois, gardes de la porte, ceux qui montaient la garde aux portes de l'intérieur du palais où était le roi pendant le jour.

Gardes de la manche, gardes du corps qui, en certaines occasions, étaient debout aux deux côtés du roi, armés de pertuisanes, et dont la fonction était d'assister à la messe du roi, de le garder à vue durant l'office, et de faire mettre à genoux aux temps voulus.

5. Le régiment des gardes, régiment d'infanterie française destiné à garder les avenues des lieux où le roi était logé.

Le régiment des gardes ne fut formé que par Charles IX (VOLT. Moeurs, 170)

Absolument. Les gardes, ou, au féminin, les gardes françaises, le régiment susdit. Capitaine aux gardes, lieutenant aux gardes, enseigne aux gardes, sergent aux gardes, soldat aux gardes, capitaine, lieutenant, etc. dans les gardes françaises ; au lieu que capitaine des gardes signifiait capitaine des gardes du corps.

Garde est masculin : un garde du roi ; mais, quand on parlait du corps entier des gardes, l'usage avait fait ce substantif féminin : les gardes françaises, les gardes écossaises.

Au masculin, un garde française, un soldat des gardes françaises.

Le régiment des gardes suisses, ou, absolument, les gardes suisses, régiment d'infanterie suisse qui faisait le même service que le régiment des gardes françaises.

6. Anciennement. Gardes de la marine, ou gardes-marine (marine, on le remarquera, s'écrit sans s), jeunes gentilshommes nommés par le roi pour la garde de l'amiral et pour s'instruire dans le service de la mer. Ce jeune garde-marine est devenu enseigne de vaisseau.

Prendre du sexe et l'habit et la mine, Devant les yeux de vingt gardes-marine (VOLT. Prude, I, 1)

Ce fut dans ce voyage que, M. de Roquefeuille lui ayant présenté son fils, en le priant de l'admettre parmi les gardes-marine : Je me charge de lui, dit le ministre, et je compte le faire un jour vice-amiral (CONDORCET Maurepas.)

Gardes-marine est une abréviation pour gardes de marine ; c'est pour cela qu'on met le pluriel à gardes.

Gardes de l'étendard, jeunes gens qui étaient dans le corps des galères ce que les gardes de la marine étaient dans le corps de la marine.

Gardes maritimes, se dit des garde-pêche.

7. Employé chargé de la garde de certains dépôts. Garde des meubles de la couronne.

Les gardes de la bibliothèque de Genève (VOLT. Hist. de Russie, I, 7)

La charge de bibliothécaire du roi, telle qu'elle est aujourd'hui et que l'abbé Bignon la possédait, comprend celle de maître de librairie et celle d'intendant ou garde du cabinet des livres manuscrits, médailles et raretés antiques et modernes, et garde de la bibliothèque du roi (MAIRAN Éloge de l'abbé Bignon.)

Garde général des archives, employé supérieur qui est à la tête du dépôt des archives de l'empire.

8. Garde des sceaux, le ministre de la justice, celui auquel sont confiés les sceaux de l'État.

Croiriez-vous bien que M. le garde des sceaux me persécute pour ce malheureux Temple du goût, comme on aurait poursuivi Calvin pour avoir abattu une partie du trône du pape ? (VOLT. Lett. Thiriot, 24 juill. 1733)

Jupin.... Ta cour de justice éternelle A-t-elle eu ses gardes des sceaux ? (BÉRANG. Bluets.)

On a dit dans un sens analogue : garde des sceaux de la chancellerie de telle cour.

9. Garde champêtre, agent préposé à la garde des propriétés rurales.

Garde forestier et garde des bois, agent préposé à la conservation des forêts.

10. Garde de commerce, officier subalterne qui est chargé de mettre à exécution les contraintes par corps.

11. Garde d'artillerie, garde du génie, sous-officiers d'état-major, chargés de la conservation du matériel de l'artillerie ou du génie.

12. Gardes de santé, préposés chargés de veiller à l'observation des lois et ordonnances sur la police sanitaire.

13. Autrefois, gardes des métiers, maîtres et gardes, ceux qui, élus dans les corps de métiers, avaient soin que rien ne se fît contre les règlements.

Gardes des monnaies, premiers juges des monnaies, dont les appellations ressortissaient aux cours des monnaies.

Gardes des priviléges des universités, juges qui étaient spécialement chargés de la conservation des droits et priviléges d'une université.

HISTORIQUE

XIIe s.Trestout manois [tout aussitôt] as gardes [ils] sont livré (Ronc. p. 188)Et les gardes [du champ clos] i courent, la bataille est finée (ib. p. 196)

XIIIe s.Nul n'est contrains à penre bail ne estre garde [tuteur] d'enfans ne estre hoirs de nului, s'il ne li plest (BEAUMANOIR XV, 4)

ÉTYMOLOGIE

Voy. GARDER.

GARDE (s. f.)[gar-d']

Femme dont la profession est de garder et de soigner les malades.

Si j'étais votre garde pendant votre couche (SÉV. 96)

Par extension.

Votre bon coeur vous rend la garde de tous ceux que vous aimez (SÉV. 588)

On dit aussi garde-malade (voy.

ce mot

).

ÉTYMOLOGIE

Voy. GARDER.

GARDE.... mot employé en composition, qui se dit tantôt des personnes qui gardent [un garde-chasse]

Le pluriel offre des difficultés. Pour le second cas, tout le monde est d'accord ; garde reste invariable : des garde-manger. Pour le premier, l'accord des grammairiens cesse ; l'Académie n'indique le pluriel que pour garde-côte et garde-note, et là elle écrit gardes-côtes, gardes-notes. Laveaux a été explicite, disant que garde en cet emploi représente le substantif masculin garde, et doit toujours prendre la marque du pluriel. Mais, à moins de supposer une ellipse, dans garde-côte, garde-magasin, etc. ce n'est pas le substantif garde, c'est le verbe garder qui est en composition. De plus, en suivant la vue de l'Académie et de Laveaux, on arriverait à cette singulière conclusion qu'il faudrait écrire des garde-meuble, quand il s'agit du lieu où l'on garde les meubles, et des gardes-meuble, quand il s'agit de l'employé qui garde les meubles. Cette anomalie montre d'une façon palpable qu'il faut laisser, en tous les cas, garde invariable.

GARDÉ, ÉE (part. passé de garder)[gar-dé, dée]

1. Qu'on surveille, dont on prend soin. Un enfant gardé par la bonne.

2. Surveillé et soigné durant une maladie. Gardé dans sa petite vérole par une mère dévouée.

Dont la sûreté est protégée. Le roi gardé par des troupes fidèles. Des troupeaux gardés par le pasteur.

Terme de jeu de cartes. Roi gardé, dame gardée, roi, dame qui a une ou plusieurs gardes. Le joueur dit aussi : Je ne crains rien, je suis gardé. J'étais gardé à carreau, au propre ; et au fig. J'avais pris toutes mes précautions.

3. Défendu. La ville gardée par une garnison nombreuse.

4. Préservé. Gardé du péril.

Paris et tout le royaume avec un fidèle et admirable empressement reconnaît son roi gardé par la Providence et réservé à ses grands ouvrages (BOSSUET le Tellier.)

5. Conservé. Des fruits gardés dans le fruitier.

Souvent les remèdes les plus gardés sont les meilleurs (MONTESQ. Lett. pers. 143)

6. Observé. Les convenances les plus exactes furent gardées.

Et d'un trône si saint la moitié n'est fondée Que sur la foi promise et rarement gardée (RAC. Baj. II, 3)

Il y a des règles de bienséance et d'honneur, qui doivent être gardées inviolablement, même à l'égard des ennemis (ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. VII, p. 231, dans POUGENS)

On dit d'un poëme et de tout ouvrage d'imagination, que les moeurs y sont bien gardées, lorsque les usages, les coutumes, les caractères des personnages sont conformes à la connaissance ou à l'opinion qu'on a communément (DUCLOS Consid. moeurs, ch. 1)

Proportion gardée, toute proportion gardée, en tenant compte de l'inégalité, de la différence relative de deux personnes, de deux choses.

7. Qu'on empêche de s'échapper. Le prisonnier gardé par les gendarmes.

8. Réservé. Un triste sort lui est gardé.

PROVERBES

Quand chacun fait son métier, les vaches sont bien gardées, les choses vont bien quand chacun se mêle de ce qu'il doit faire. On dit aussi elliptiquement : Chacun son métier, les vaches sont bien gardées.

Ce que Dieu garde est bien gardé.

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Garde

                   
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Sommaire

  Nom masculin

Un garde désigne de manière générique une personne ou un matériel (ou navire) ayant une activité de surveillance et de protection d'un lieu, de personnes, de matériel, de valeurs… C'est un synonyme de « gardien », de « surveillant », de « sentinelle » :

Au Moyen Age, le terme désigne un type de tenure, en principe la seule manière légitime de concéder un bien public, en particulier une forteresse. Les obligations du gardien ne concernent que le bien à garder, au profit du roi ou d'un grand seigneur, et n'incluent pas l'aide et le conseil dus par les feudataires.

Cela désigne également le membre d'une unité militaire comportant le mot « garde » dans son nom (un garde républicain est un membre de la Garde républicaine).

Cela peut également désigner un objet ou un lieu dont le but est de conserver : garde-manger, garde-meuble, garde-robe, garde-temps (horloge-étalon), garde-fou, garde-feu (ou pare-feu)…

  Nom féminin

Au féminin, garde peut désigner :

  • sur une arme blanche : une protection de la main contre les coups de l'arme de l'adversaire, voir garde (arme blanche) ;
  • une position de combat, terme utilisée pour le combat au contact (arme blanche ou à mains nues), voir garde (position de combat) ;
  • une unité militaire, voir garde (unité militaire) :
  • l'action de gardienner un lieu : « monter la garde », « relève de la garde », « salle de garde ».
  • la garde est la période de stockage de la bière pouvant permettre une post-fermentation en fûts ou en bouteilles, voir l'article Bière de garde.
  • un vin de garde est un vin qui peut vieillir plusieurs années en cave en se bonifiant.
  • en langage maritime, la garde est le nom donné à une aussière. (voir Amarrage (maritime)).
  • En informatique, une garde est une expression de type booléen qui a pour valeur vrai si l'exécution du programme doit continuer dans la branche en question.
  • En mécanique, la garde est un outil servant à nettoyer les limes.
  • En droit, la garde est le pouvoir d'usage, de direction et de contrôle d'une chose au moment d'un accident.
  • En finance, la garde des titres est la mission de conservation des actions, obligations... confiée à un établissement financier par un client détenteur de titres. Cette prestation donne lieu à des frais facturés dénommés droits de garde.

  Patronyme

Garde est un nom de famille

  • le nom d'un des concepteurs du TGV,
  • le nom du footballeur français Rémi Garde

  Toponyme

Garde est également un toponyme :

   
               

 

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